Le problème récurrent lié à l'exploitation des terrains industriels refait surface dans une conjoncture des plus controversée du pays. Installé récemment, le wali d'Alger Abdelkhalek Sayouda tente de corriger les dysfonctionnements et passe sous la loupe tous les dossiers de bénéficiaires de foncier industriel demeuré inexploité pendant plusieurs années. Il menace de restituer tous les terrains industriels inexploités et abandonnés, à Alger. L'opération de restitution sera effectuée après un délai de huit (8) jours accordé aux investisseurs devant présenter une preuve de l'éligibilité de leur investissement, sinon, ils encourent des sanctions sévères, débouchant sur des poursuites judiciaires. En effet, depuis le mois de janvier dernier, les pouvoirs publics traquent les faux investisseurs industriels bénéficiant des terrains industriels, mais sans pour autant les exploiter. Ce problème perdure depuis plusieurs années. Ignorant ainsi toutes les décisions et mesures prises dans l'objectif d'exhorter les industriels à respecter leurs engagements et les presser à mettre à exécution leur projet industriel. Cette nouvelle mise en garde intervient à cinq mois après la publication d'un décret exécutif fixant les conditions et les modalités d'application de la taxe sur les terrains viabilisés à vocation industrielle non exploités. Une taxe de 5% a été ainsi fixée par le gouvernement pour tout bénéficiaire de terrain industriel demeuré inexploité pendant une période supérieure à trois (3) ans, à compter de la date de son attribution. Le montant de cette taxe est fixé à 5 % de la valeur vénale du terrain, rappelle-t-on. C'est au nouveau wali d'Alger, installé après le limogeage de l'ancien wali d'Alger Abdelkader Zoukh, contesté par le peuple et accusé d'être impliqué dans plusieurs affaires suspectes liées à l'attribution illégale du foncier au niveau de la capitale, qu'incombe la tâche titanesque de reprendre les terrains industriels inexploités et remettre de l'ordre tant bien que mal dans ce secteur en souffrance. Faute de contrôle et de suivi, la mafia du foncier ne recule devant rien. Plusieurs plaintes contre x ont été déposées per certains groupes industriels qui dénonçaient l'exploitation de terrain industriel des zones d'activités et d'industrie d'Alger comme des centres déstockage ou d'entreposages, les privant ainsi de bénéficier d'une parcelle même petite de terrain pour l'expansion de leur projet à eux. Ces mêmes surfaces s'étalent sur des milliers d'hectares, monopolisés par des personnes hors du domaine d'activité industrielle. Alors que certains se plaignent du verrouillage et du blocage administratifs pour bénéficier d'un terrain, certains accèdent facilement et sans preuve de fonds ou de feuille de route justifiant de la réalisation d'un quiconque projet. Faisant ainsi allusion aux personnes abusant de leur pouvoir d'influence, ponctuant le fléau du « clientélisme et de la corruption ». Un secteur détenu par des corrompu qui aujourd'hui risque d'aller devant les juges. Le tout se fait avec la complicité de certains cadres de l'administration publique. La conclusion est difficile pour les autorités, actuellement, mais circonstance oblige vu l'accélération de l'activité de la machine judiciaire et des événements politiques. Laisser traîner les choses serait un crime contre l'industrie nationale qui souffre de la crise du foncier depuis des années. Sous la contrainte politique ou économique, le wali d'Alger semble déterminé à restituer ces terrains qu'il compte réattribuer à d'autres investisseurs plus sérieux pour réaliser leur projet. Pour ce faire, une commission de constatation et de suivi se chargera de cette opération et établira un rapport détaillé de l'état des lieux de ces surfaces avant de passer aux sanctions. C'est ce qu'a déclaré le wali substantiellement avant-hier. Plusieurs autres mesures de protection du foncier industriel ont été soulevées, lors de sa rencontre avec les cadres du secteur.