Comme prévu, le procès de l'homme d'affaires et ex-président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad, poursuivi pour faux et usage de faux, et fausses déclarations, a eu lieu hier, 3 juin, au tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger). Le procureur de la République du tribunal de Bir Mourad Rais a requis une peine de 18 mois de prison et 100.000 dinars à l'encontre d'Ali Haddad. Le verdict sera connu le 17 juin. Ce procès devait avoir lieu le 20 mai dernier, mais il avait été reporté, "pour absence de témoins". Ali Haddad avait comparu, le 3 avril dernier, devant le juge d'instruction près du même tribunal, lequel avait ordonné son placement en détention provisoire à l'établissement pénitentiaire d'El Harrach. Pour rappel, l'ex-président du FCE avait été appréhendé, en mars dernier, au poste frontalier d'Oum Teboul (El Tarf), alors qu'il s'apprêtait à quitter le territoire national, en direction de la Tunisie, en possession de deux passeports, deux permis de conduire et d'un montant en devise. Il avait été transféré dans un premier temps du poste frontalier d'Oum Téboul vers la daira d'El Kala où il a été entendu par les services de la police relevant de cette daïra. Le tribunal correctionnel d'El Kala avait ordonné son transfert vers Alger (Bir Mourad Rais). Ainsi, la Justice a montré qu'elle est au-dessus de tous, en traitant de dossiers qui concernent des hommes d'affaires et des personnalités du pouvoir, sans aucun égard ni pour la fortune des uns, ni pour la position des autres La preuve: il y a quelques jours, un communiqué du parquet général a fait savoir que le parquet général près la Cour d'Alger a transmis au procureur général près la Cour suprême, le dossier d'enquête préliminaire instruite par la police judiciaire de la gendarmerie nationale d'Alger, pour des faits à caractère pénal, à l'encontre des nommés: Zaalane Abdelghani, Tou Amar, Talaï Boudjemaa, Ghoul Amar, Benyounes Amara, Bouazgui Abdelkader, Djoudi Karim, Bouchouareb Abdesslam, Zoukh Abdelkader, Khanfar Mohamed Djamel, Sellal Abdelmalek et Ouyahia Ahmed. Les personnalités concernées- anciens Premiers ministres, anciens ministres et anciens walis- en raison de leurs fonctions au moment des faits, bénéficient de la règle du privilège de juridiction consacrée par la loi. Certaines de ces personnalités avaient comparu devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed à Alger. Revendication populaire majeure, le traitement des affaires de dilapidation de deniers publics, inscrit dans la lutte contre la corruption, suit son cours de façon imperturbable, dans le cadre d'une action méthodique, appelée à se poursuivre dans la durée. Les Algériens ont noté avec intérêt le coup d'accélérateur donné au traitement d'affaires ayant porté préjudice à l'économie nationale et à la stabilité du pays. Ils ont également noté, à travers les enquêtes diligentées par les tribunaux et la campagne d'interpellations à l'encontre de haut responsables de l'Etat et hommes d'affaires, la prise en main déterminée par la Justice de dossiers qui ont défrayé la chronique. C'est une revendication exprimée par le mouvement populaire chaque vendredi, depuis le 22 février, dans des manifestations à Alger et dans plusieurs autres grandes villes du pays, et appuyée et relayée par l'institution militaire. Rappelons que le Parquet général de la Cour d'Alger avait eu à expliquer, dans un communiqué, que la lutte anti-corruption "est inscrite au titre des priorités de la politique pénale que le Parquet veille à mettre en œuvre". Il avait également tenu à souligner qu'il tient à se conformer, au secret de l'enquête et de l'instruction, à la présomption d'innocence consacrée par la Constitution en son article 56 et à la réunion de toutes les garanties de défense à travers les différentes étapes de l'action publique.