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Pourquoi l'Algérie risque la faillite d'ici 2022… et comment la conjurer
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 07 - 2019

Lette ouverture au Pouvoir, à l'Opposition et à nos amis d'Al Hirak : résoudre la crise politique avant la fin de 2019, par le dialogue, afin d'éviter la faillite économique de l'Algérie.
En remportant la CAN 2019, l'équipe d'Algérie de football aura réussi un exploit inédit : provoquer la liesse populaire et réconcilier l'Algérie avec elle-même. Mais ce moment de légitime euphorie ne doit pas faire oublier les difficultés grandissantes, causées par le prix du gaz toujours bas et des réserves de change en chute libre. Jusqu'à la faillite, en 2022 ? Analyse et propositions. Bien que la dette extérieure soit inférieure à 2 % du PIB, la baisse drastique des réserves de change suscite à juste titre, des scénarios pessimistes sur l'avenir de l'Algérie qui risque la cessation de paiements vers la fin de 2021, ou au premier trimestre 2022. Car il faut être réaliste et ne pas verser dans la démagogie. La situation pourrait s'aggraver plus rapidement sans la résolution de la crise politique qui paralyse toute l'économie. L'Algérie, avec des détournements qui dépassent l'imagination par leur ampleur, qui conduisaient le pays droit dans le mur, a besoin d'une nouvelle stratégie, loin des slogans creux populistes, s'adaptant au nouveau monde, d'un retour à la CONFIANCE pour sécuriser son avenir. Un moment de liesse populaire : l'Algérie réconciliée avec elle-même L'Algérie a remporté la Coupe d'Afrique des Nations par sa victoire à 1-0 contre le Sénégal qui n'a pas démérité, vendredi 19 juillet, au Caire. Remercions donc vivement l'équipe nationale pour ce renouveau d'espoir qu'elle a suscité au profit exclusif de l'Algérie. Elle aura réalisé ce qu'aucun gouvernement depuis des décennies n'a réussi : réconcilier les Algériens avec eux-mêmes. Jamais de mémoire depuis l'indépendance politique une fièvre de liesse populaire en faveur du drapeau national, arboré sur des immeubles, des maisons, des voitures, des bus et camions décorés de drapeaux, n'a eu lieu, au niveau des 1 546 APC de la République, et ce d'Est en Ouest en passant du Centre au Sud. Quelles sont belles ces femmes et filles et qu'ils sont beaux ces hommes de tous âges, ces petits garçons, habillés du drapeau national. Ainsi, l'Algérie se trouve réconciliée avec elle-même grâce à cette jeunesse, en brandissant avec fierté le drapeau Algérie. L'équipe nationale réconcilie également l'Algérie avec sa communauté émigrée, montrant qu'un Algérien sportif, intellectuel, ou opérateur économique, évoluant dans un environnement loin des tracasseries bureaucratiques, s'épanouit. Ce serait une grave erreur si certains partis politiques – pouvoir comme opposition – ou certaines personnes en mal de publicité, cherchaient à faire de cette mobilisation spontanée une adhésion à leur politique. S'il y a eu cette immense mobilisation de jeunes sans arrière-pensées, dans le prolongement d'Al Hirak, c'est que l'enjeu principal est l'avenir de l'Algérie fondée sur une autre gouvernance et d'autres forces sociales et politiques. La leçon principale que l'on peut en tirer est que la population algérienne d'une manière générale, et notre jeunesse d'une manière particulière (70 % de la population), est capable de miracles pour peu que l'on lui tienne un discours de vérité grâce à une nouvelle communication et une gouvernance rénovée, et ce grâce à une mobilisation citoyenne – condition pour le développement de l'Algérie – car cette jeunesse dynamique est bien plus importante que toutes les ressources en hydrocarbures qui, en ce mois de juillet 2019, constituent la principale rentrée de devises du pays. Une nécessaire nouvelle
 politique énergétique Effectivement, avec les hydrocarbures, Sonatrach assure directement (et indirectement avec les produits dérivés) 98 % des ressources en devises du pays, dont 33 % proviennent du GN et du GNL qui connaissent un cours très bas depuis quelques années. Cette situation est intenable dans le temps. La transition énergétique en Algérie doit être un choix stratégique, politique, militaire, et économique. Il est incontestable que les gisements fossilifères du pays commencent à se tarir alors que la consommation énergétique est en croissance importante : selon le rapport du CREG, les besoins en gaz de Sonelgaz pour la seule génération électrique, dépasseront les 60 milliards de mètres cubes à l'horizon 2030 et 100 milliards en 2040. Tout cela renvoie à la nécessité d'une nouvelle politique des subventions et d'une manière générale à une nouvelle politique énergétique, inscrite dans le cadre d'une nouvelle gouvernance globale. Offre plus abondante et effondrement des cours du gaz : la rente mise à mal Depuis plusieurs années le cours du gaz naturel est totalement déconnecté du cours du pétrole, enregistrant une chute libre le marché - de 2,3 à 2,50 dollars le MBTU en moyenne en juillet 2019, contre 7 à 8 dollars il y a 5 à 7 ans. À titre d'exemple, selon le bilan de Sonatrach, le prix d'unité MBTU- GNL en 2012 était de 10,50 dollars, de 10 en 2014, de 6,5 en 2015, de 4,3 en 2016, de 5,1 en 2017 et en 2018, 6,30 dollars le MBTU (GNL) et 5,8 pour le gaz naturel (GN) par canalisation, via respectivement le gazoduc Enrico-Mattei qui relie l'Algérie à l'Italie par la Tunisie, et le gazoduc Duran-Farell, qui relie l'Algérie à l'Espagne via le Maroc. Nous assistons à une abondance de l'offre de gaz d'origine étasunienne, à partir du gaz de schiste, et qui commence à exporter vers l'Europe. L'Iran, deuxième réservoir mondial gazeux (33 000 milliards de mètres cubes) et le Qatar troisième réservoir mondial (24 000 milliards de mètres cubes gazeux) se placent loin devant l'Algérie, avec 2 500 à 3 500 milliards de mètres cubes gazeux (données publiées souvent contradictoires pour le gaz naturel, mais 19 000 pour le gaz de schiste, troisième réserve mondiale). Et encore faut-il compter avec la grande canalisation Sibérie-Chine, la Russie étant le premier réservoir mondial, avec 47 000 milliards de mètres cubes gazeux. Par ailleurs, la Russie et le Qatar ont investi dans de grands complexes de GLN, représentant trois à quatre fois les capacités algériennes et réduisant sensiblement les coûts, même si actuellement ils fonctionnent sous leur régime de croisière. Ainsi, qu'en sera-t-il demain de l'Algérie ? Pourra-t-elle exporter de façon rentable vers l'Asie si le prix final est inférieur à 10-12 dollars le MBTU ? Car pour exporter vers l'Asie, elle doit contourner toute la corniche de d'Afrique. Et du fait de ses capacités moyennes, la rentabilité en direction de l'Asie est loin d'être assurée, car outre le coût d'exploitation, il lui faut inclure dans le prix final le coût du transport, dont l'amortissement des méthaniers. En Afrique, l'Algérie doit tenir compte de nombreux producteurs continentaux, dont le Nigeria (5 100 milliards de mètres cubes gazeux de réserves) l'entrée en scène du Mozambique, surnommé parfois le «Qatar de l'Afrique», après la découverte de gigantesques gisements gaziers entre 2010 et 2013, estimées à 5 000 milliards de mètres cubes, soit les neuvièmes réserves du monde en gaz, et valorisées par des investissements américain et français prévus de 25 milliards de dollars. Et n'oublions pas non plus les réserves non exploitées de 1 500 milliards de mètres cubes gazeux de la Libye. Aussi, évitons d'induire en erreur l'opinion publique comme l'ont fait certains soi-disant experts, comme d'autres ont induit le pays en erreur pour le montage de voitures et le financement non conventionnel (1). Pour l'Algérie, le marché naturel d'aujourd'hui, représentant la majorité de ses exportations de gaz, est l'Europe, comme en témoignent les nombreux accords actuels, notamment avec l'Espagne, l'Italie et le Portugal – en 2018, les exportations de gaz se sont élevées à 51,50 Gm3 dont 75 % par gazoduc et 25 % sous forme de GNL. Ainsi la première destination du gaz algérien reste le marché européen, essentiellement l'Italie (35 %), l'Espagne (31 %), la Turquie (8,4 %) et la France (7,8 %). Cette situation mono exportatrice a des incidences sur le niveau des réserves de change. Le scénario alarmant consécutif à la chute libre des réserves de change Les réserves de change sont en avril 2019 de 72,8 milliards de dollars, contre 178,9 en 2014 ; 114,1 milliards de dollars fin 2016 ; 97,3 milliards de dollars à la fin de 2017 et 79,8 milliards de dollars à la fin de 2018. La baisse sur les quatre premiers mois de 2019 a été de 7 milliards de dollars et au même rythme, elle s'élèvera à 21 milliards de dollars à la fin de 2019. Au cours d'un baril fluctuant entre 60-65 dollars, au rythme de la dépense actuelle, sans un taux de croissance dépassant 8 % à 9 %, nous aurons 58 milliards de dollars fin 2019, 37 en 2020, 16 en 2021 et la cessation de paiements vers août-septembre 2022, voire avant la fin du premier trimestre 2022. Le montant des réserves de change dépend essentiellement, à la hausse comme à la baisse, des recettes d'hydrocarbures – la réduction du déficit commercial en 2018 et les six premiers mois de 2019 étant due à 98 %-99 % aux recettes d'hydrocarbures, en hausse. Or, les importations entre 2016 et 2018 sont évaluées autour de 45-46 milliards de dollars pour les biens, auxquels il faut ajouter les services qui fluctuent annuellement entre 10-11 milliards de dollars, et les transferts légaux de capitaux, soit des sorties de devises entre 58 et 60 milliards de dollars pour une entrée de devises – à un cours de 70 dollars – d'environ 38/39 milliards de dollars et pour un cours de 60 dollars, d'environ 30 milliards de dollars, ce qui accentue les tensions sur la balance des paiements. Sur le marché parallèle, la baisse de la cotation actuelle est transitoire pour des raisons politiques, l'écart avec le cours officiel étant d'environ 50 % à l'équilibre offre/demande. Sur le plan budgétaire, en cas de non-recours au financement non conventionnel, s'offrent trois solutions : une plus grande rigueur budgétaire avec la lutte contre le fléau de la corruption, l'endettement extérieur ciblé et le dérapage du dinar par rapport au dollar et à l'euro qui permet d'augmenter artificiellement la fiscalité hydrocarbures et la fiscalité ordinaire, cette
dernière accentuant l'inflation étant supportée par le consommateur final comme un impôt indirect. Dévaluation, moindre croissance, plus d'inflation et plus de chômage… En cas de baisse drastique des réserves de change à 10-12 milliards de dollars, qui tiennent la cotation du dinar algérien à plus de 70 %, la banque d'Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctuera en fonction du taux d'inflation entre 300/400 dinars un euro, ce qui accélérera le processus inflationniste. Il s'ensuit que la croissance devrait ralentir très fortement dès 2020 en provoquant une augmentation du taux de chômage. Elle se traduira aussi par la persistance des déficits budgétaires et surtout des déficits externes qui vont éliminer progressivement toutes les marges de manœuvre dont dispose l'Algérie. Car, selon Bloomberg, l'Algérie, pour remonter son déficit budgétaire au titre de l'exercice 2019,»aurait besoin d'un baril de pétrole à 116,40 dollars, contre 95-100 dollars en 2017-2018». Comment s'en sortir ? Chacun doit privilégier les intérêts supérieurs de l'Algérie et non les intérêts personnels et partisans, car la situation est extrêmement grave, devant aboutir à des concessions de part et d'autre par le dialogue productif pour un climat apaisé. Pour ne pas décevoir l'espoir de notre jeunesse, une solution rapide à la crise politique est souhaitable avant la fin de l'année 2019, pour ne pas isoler l'Algérie de l'arène internationale et éviter la faillite économique. Après 57 ans d'indépendance politique, c'est toujours le cours du pétrole qui détermine l'évolution des principaux indicateurs économiques et sociaux et l'image de l'Algérie dans les relations internationales. En ce mois de juillet 2019, Sonatrach c'est l'Algérie, et l'Algérie c'est Sonatrach. Pour relever les défis futurs, se projeter vers l'avenir, loin de tout populisme dévastateur, une nouvelle gouvernance, un langage de vérité et la moralité des gouvernants s'imposent. Avec une plus grande rigueur budgétaire, une meilleure gouvernance, un changement de cap de la politique économique actuelle, avec un baril même à 60 dollars, l'Algérie peut s'en sortir. Mais attention, sans la résolution rapide la crise politique, en cas de non-changement de la politique socio-économique, donc de gouvernance, le scénario dramatique du retour du FMI à la fin de 2021-2022 est plausible, avec des incidences économiques, sociales, politiques et géostratégiques. Opposition, Al Hirak et Pouvoir doivent s'entendre sur un compromis raisonnable, par le dialogue productif, afin que l'Algérie ne se retrouve dans le scénario vénézuélien, pays en faillite bien plus riche que l'Algérie, ce qu'aucun patriote ne souhaite. Et dans ce cas, il serait illusoire tant pour le pouvoir, l'opposition ou Al Hirak de parler d'indépendance économique et politique avec de vives tensions sociales. Le temps ne se rattrape jamais en économie, d'où l'urgence de profondes réformes économiques, politiques, sociales et culturelles, déterminantes en ce XXIe siècle. L'Algérie a besoin qu'un regard critique et juste soit posé sur sa situation, sur ce qui a déjà été accompli de 1963 à 2019, et de ce qu'il s'agit d'accomplir encore au profit exclusif d'une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d'un même projet, d'une même ambition et d'une même espérance. Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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