La Corée du Nord a annoncé dimanche avoir mené un «test très important» sur sa base de lancement de satellites de Sohae, après avoir fustigé, la veille, les Européens qui ont récemment dénoncé ses «tirs continus de missiles balistiques», ajoutant que le pays n'avait pas besoin d'avoir de longues discussions avec les Etats-Unis sur la dénucléarisation. Le porte-parole de l'Académie nationale des sciences du Nord, a indiqué dans un communiqué diffusé par l'agence KCNA, que le résultat de ce test aura un «effet important» en changeant le «statut stratégique» de la Corée du Nord, sans pour autant donner plus de précisions sur l'engin ou l'arme testée. Situé sur la côte Nord-ouest de la Corée du Nord, le site de Sohae, également connu sous le nom de Tongchang-ri, a été au cœur de la diplomatie à trois entre Pyongyang, Séoul et Washington depuis plus d'un an. Lors d'un Sommet à Séoul en septembre 2018, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s'était engagé à le fermer. Puis les progrès pour aller vers la "dénucléarisation" de la péninsule coréenne avaient fait long feu. En mars, avaient été repérés par satellite des travaux sur cette base en vue d'une «rapide reconstruction». Mardi à Londres, le président américain Donald Trump a déclaré lors d'une réunion de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) que les Etats-Unis avaient «l'armée la plus puissante». «Espérons-le, nous n'aurons pas à l'utiliser», mais «si nous devons le faire, nous le ferons», a-t-il affirmé dans une apparente référence à la Corée du Nord. La première vice-ministre des Affaires étrangères de la Corée du Nord, Choe Son Hui, a indiqué dans un communiqué que le ministère des Affaires étrangères de son pays ne pouvait pas «réprimer son mécontentement suscité par les propos tenus par le président Trump de manière inappropriée au moment le plus sensible». «Cela a déclenché des vagues de haine de notre peuple contre les Etats-Unis et les Américains et elles vont de plus en plus haut», a-t-elle ajouté, affirmant que si de telles phrases étaient répétées et si elles étaient une nouvelle fois confirmées comme étant une «provocation calculée» des Etats-Unis contre la Corée du Nord, «nous commencerons également à employer un langage dur contre les Etats-Unis pour la contrer». Le chef de l'état-major de l'Armée populaire coréenne, Pak Jong Chon, avait pour sa part fait une déclaration similaire mercredi au sujet des propos «provocateurs» de Trump, annonçant «clairement ici», que si les Etats-Unis «utilisent la moindre force armée contre la Corée du Nord, "nous répondrons aussi promptement avec des actions correspondantes à tous les niveaux». «La dénucléarisation n'est plus sur la table des négociations» Les membres européens du Conseil de sécurité (CS) de l'ONU avaient condamné mercredi «les tirs continus de missiles balistiques de la Corée du Nord», réaffirmant la nécessité de maintenir les sanctions contre ce pays. Dans une déclaration publiée après une réunion à huis clos du CS tenue à leur demande, ces pays européens, à savoir la Belgique, l'Estonie (membre à partir de janvier), la France, l'Allemagne, la Pologne et le Royaume-Uni avaient dénoncé «la poursuite» du programme nucléaire nord-coréen, relevant que Pyongyang avait procédé à 13 tests de missiles balistiques depuis mai, dont le dernier le 28 novembre.