L'actualité est de nouveau dominée par les affaires de justice impliquant des hommes d'affaires et personnalités qui avaient été dénoncés, parfois directement, par les manifestants dès les premières sorties du vendredi à travers le slogan que tout le monde a fini par connaître par cœur : «ya serraqine, khlitou el blad» (voleurs, vous avez pillé le pays). Malgré les tentatives de brouillage, opérées à travers les fausses informations et les slogans de diversion lancés par les réseaux liés à el ‘isaba (la bande), la lutte anti corruption suit son cours. Dans ce cadre, des sources médiatiques indiquent qu'Amar Ghoul, ancien ministre des Travaux publics, et Boudjemaâ Talaï, ancien ministre des Transports et des Travaux publics, ont été auditionnés hier par le juge enquêteur près la Cour suprême. Ils sont tous deux poursuivis pour l'octroi d'indus avantages dans les marchés et contrats publics, dilapidation de deniers publics, abus de fonction et conflit d'intérêt et corruption dans l'octroi des marchés publics et ont été mis en détention provisoire à la prison d'El Harrach après leur comparution devant le conseiller enquêteur près la Cour suprême à Alger, l'un, Amar Ghoul, le 18 juillet 2019, et l'autre, Boudjemaâ Talai le 23 septembre 2019. Pour rappel, le ministère de la Justice avait notifié officiellement au Conseil de la nation et à l'Assemblée populaire nationale sa demande de levée d'immunité parlementaire du sénateur Amar Ghoul, qui a été plusieurs fois ministre, et du député Boudjemaâ Talaï, ex-ministre des Transports et des Travaux publics. Par ailleurs, pour rappel également, en application des dispositions de l'article 573 du code de procédure pénale, le parquet général près la Cour d'Alger avait transmis au procureur général près la Cour suprême, le dossier d'enquête préliminaire instruite par la police judiciaire de la Gendarmerie nationale d'Alger, pour des faits à caractère pénal, à l'encontre des nommés: Zaalane Abdelghani, Tou Amar, Talaï Boudjemaa, Ghoul Amar, Benyounes Amara, Bouazgui Abdelkader, Djoudi Karim, Bouchouareb Abdesslam, Zoukh Abdelkader, Khanfar Mohamed Djamel, Sellal Abdelmalek et Ouyahia Ahmed. Les personnalités qui figurent dans cette liste bénéficient de la règle du privilège de juridiction consacrée par la loi. Enfin, on sait que, comme annoncé par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, à la fin du mois dernier, les responsables impliqués dans les affaires de corruption traitées par la Justice depuis mars 2019 ont commencé à être jugés en audiences publiques à partir de lundi 2 décembre 2019, au niveau du Tribunal de Sidi M'hamed (Alger).