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Redonner confiance, asseoir un Etat de droit par la bonne gouvernance, lutte contre la corruption et faire de l'Algérie une économie diversifiée
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 01 - 2020

Le constat en ce mois de janvier 2020 fait d'ailleurs par trois de mes collègues dans leurs écrits le professeur Abdelaziz Djerrad Premier ministre, et deux de mes amis de longue date, les professeurs d'universités Ammar Belhimer et Chems Chitour leur souhaitant bonne chance dans leurs nouvelles missions, est amer: L'Algérie depuis l'indépendance politique est une économie fondamentalement rentière, le système financier, enjeu énorme de pouvoir, étant étroitement connecté à la production de la rente.
La moralisation renvoie aux différents scandales financiers qui touchent secteurs publics et privés, encore que dans tout Etat de droit cela implique la présomption d'innocence afin d'éviter les suspicions et les règlements de comptes inutiles. Ces constats témoignent de la désorganisation des appareils de l'Etat censés orienter le développement économique et social comme le CNES en léthargie, le Conseil national de l'énergie, ou le contrôle des deniers publics comme la Cour des Comptes. Se pose le manque de cohérence entre les différentes structures en cette période difficile de transition d'un système étatique à une véritable économie de marché concurrentielle à finalité sociale tenant compte des nouvelles mutations mondiales et de l'importance de la sphère informelle, produit de la bureaucratie, contrôlant plus de 50% de la superficie économique et 35% de la masse monétaire en circulation selon le dernier rapport de la banque d'Algérie.
La corruption socialisée joue comme facteur à la fois de démobilisation des citoyens par une névrose collective du fait que ces montants détournés sont la propriété de toute la collectivité nationale et comme frein à l'investissement national et international porteur de croissance et de création d'emplois durables à moyen et long terme. Ainsi selon les rapports des organismes internationaux l'Algérie, malgré des textes juridiques louables, que contredisent quotidiennement les pratiques, l'Algérie est classée comme un pays connaissant un taux de corruption très élevé.
C'est pourquoi, les hommes d'affaires tant nationaux qu'étrangers du fait du manque de visibilité dans la démarche de la réforme globale et dans le manque de clarté dans la gouvernance se réfugient dans des segments de court terme (importation, infrastructures notamment fonction du programme de soutien à la relance économique), sans risques, étant assurés d'être payés, étant attentifs aux liquidité bancaires et aux niveaux réserves de change fonction de la rente des hydrocarbures.
Ainsi, l'Algérie comme démontré précédemment est fortement dépendante tant des biens de consommation finale que de la majorité de entrants tant des entreprises publiques que privées, et assistant paradoxalement à l'exode massif de ses cerveaux du fait de leur dévalorisation avec l'importation de l'assistance étrangère dont le poste services au niveau de la balance de paiement atteint un niveau intolérable. D'où l'importance d'un discours de vérité, rien que la vérité évitant tant de verser dans l'auto- satisfaction, renvoyant à une autre culture d'Etat et donc de la mise en place de mécanismes transparents que la sinistrose devant reconnaître une non maîtrise de la gestion avec des surcoûts exorbitants et l'urgence de corriger l'actuelle trajectoire qui a atteint ses limites.
La leçon essentielle de l'élection du 12 décembre 2019 est le fort taux d'abstention et surtout la descente aux enfers des partis traditionnels depuis des décennies au pouvoir à savoir le FLN et le RND, mais ne devant pas réjouir les partis de l'opposition qui n'auraient pas fait mieux. En raison des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappent la majorité d'entre elles, de la défiance nourrie à leur égard et à l'endroit du militantisme partisan, se pose cette question si les formations politiques- pouvoir et opposition sont dans la capacité aujourd'hui de faire un travail de mobilisation et d'encadrement efficient, évitant un affrontement direct citoyens forces de sécurité et donc de contribuer significativement à la socialisation politique et donc d'apporter une contribution efficace à l'œuvre de redressement national, assistant souvent à leur déconnexion par rapport à la vitalité de la société toujours en mouvement.
D'où l'importance de définir les objectifs stratégiques économiques. Comme je l'ai démontré dans un ouvrage parue à l'Office des Publications Universitaires (OPU Alger 1983) «valeur, prix et croissance économique», en référence à la théorie de la thermodynamique le monde est en perpétuel mouvement. Même la pierre et notre univers (avec le réchauffement climatique influences géostratégiques sur la cartographie géographique mondiale) que l'on croit inerte se décompose lentement à travers les décennies et les siècles. La société n'échappe pas à cette règle ou les mouvements culturels (qui seront prépondérants entre 2020/2030/2040), économiques, sociaux, politiques avec des acteurs n'ayant pas toujours les mêmes objectifs, engendrent des transformations soit positive sou négatives.
Le temps ne se rattrape jamais en économie que l'on peut définir comme la maitrise et le gain du temps. Toute Nation qui n'avance pas recule forcément mes de niveau de vie comparée aux profondes transformations mondiales C'est dans ce cadre que le défi du président de la République peut se résumer ainsi : soit une véritable stratégie d'adaptation à ce monde turbulent et instable, de profondes réformes afin de favoriser le développement durable ou une régression de l'Algérie tant dans le domaine économique, social, politique et militaire. Le véritable pouvoir mondial et l'influence diplomatique repose sur une économie forte, où les deux pivots du développement du XXIème siècle sont la bonne gouvernance et la maitrise du savoir étant l'aube de la quatrième révolution économique mondiale 2020/20030.
Il n'est plus permis aujourd'hui de faire l'impasse sur le rôle que des acteurs résidents, mus puissamment par des intérêts organiquement liés à la distribution de la rente, qui ont pu à un moment où à un autre peser dans un sens franchement défavorable aux réformes politiques et économiques. De même qu'il n'est plus possible, du point de vue de l'analyse aussi, d'occulter le rôle que d'autres acteurs, externes ceux-là, ont pu jouer dans un sens tout aussi défavorable, motivés qu'ils étaient eux aussi par la défense d'intérêts de groupes ou de personnes que la poursuite d'un commerce hautement lucratif rendait allergiques à toute velléité de changement et de réformes. Des acteurs internes aussi bien que des acteurs externes ont agi clairement dans le sens contraire, encourageant et défendant, par des moyens divers, la mise en œuvre de réformes dont la nécessité n'échappe à personne.
Comme il n'est plus permis d'ignorer la nécessaire adaptation de l'Algérie face aux nouvelles mutations mondiales dont son devenir est dans l'espace euro-méditerranéen et africain. Aussi les réformes en profondeur du fonctionnement de la société algérienne et non des replâtrages organisationnels, impliquant d'analyser avec lucidité les relations dialectiques réformes et les segments de la production de la rente (Sonatrach) et celui de sa redistribution (système financier), bouleversent des intérêts, les gagnants de demain n'étant pas forcément ceux d'aujourd'hui.
Lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s'accroit, paradoxalement les réformes sont freinées et l'on assiste à une redistribution passive de la rente pour une paix sociale éphémère avec l'extension de la corruption et une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière. Cela couple contradictoire rente/réformes, tout tournant autour de la rente, explique fondamentalement l'instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la réforme globale.
En conclusion : de profonds changements pour solutionner la crise politique et économique durablement
L'on devra éviter la sinistrose mais également l'autosatisfaction démagogique destructrice, l'Algérie possédant toutes les potentialités de sortie de crise, sous réserve d'une réelle volonté politique de profondes réformes structurelles. On ne gère pas un pays comme une épicerie, mais en se projetant sur l'avenir dans un monde incertain et turbulent supposant des stratégies de veille d'adaptations perpétuelles. L'on devra revoir le modèle de consommation énergétique dans le cadre d'une loi organique de la transition énergétique, le fonctionnement des institutions, l'actuelle politique économique qui conduit le pays droit au mur, dans le cadre d'une planification stratégique liant efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale et surtout de la résolution la crise politique, sans laquelle aucun investisseur sérieux ne viendra.
Et la solution se trouve dans le dialogue productif avec des concessions réciproques entre le pouvoir, l'opposition et la majorité de la société civile représentative. Car dans le cas du retour au FMI courant 2022, (réserves de change devant clôturer entre 16/20 milliards de dollars fin 2021), il serait utopique tant pour le pouvoir, l'opposition et El Hirak de parler d'indépendance sécuritaire, politique qu'économique.
Comme je l'ai souligné dans deux interviews entre 2017/2018 l'une à AfricaPresse-Paris, l'autre à l'American Herald Tribune «Dr. Abderrahmane Mebtoul : Algeria Still Faces Significant Challenges et dans deux conférences du MDN à l' Institut de Documentation, d'Evaluation et de Prospective, «sécurité collective et nouvelles conflictualités, Alger 8 janvier 2019 et à l'Ecole supérieure de guerre – les impacts stratégiques sur l'économie algérienne des fluctuations du cours des hydrocarbures -Alger 19 mars 2019, nous aurons alors des incidences géostratégiques de déstabilisation de la région méditerranéenne et africaine que ne souhaite aucun algérien patriote. Aussi, les objectifs stratégiques du président de la république est de réunir tous les enfants de l'Algérie et de redonner confiance, en tenant compte de toutes les sensibilités par la culture de la tolérance afin d'en faire un pays émergent : l'Algérie en a les potentialités.
(Suite et fin)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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