Avec 105 sièges, le Front de libération nationale (FLN) est le grand vainqueur des élections législatives du 12 juin 2021, suivi par les Indépendants qui ont obtenu 78 sièges, selon les résultats provisoires annoncés hier en fin d'après-midi par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, lors d'une conférence de presse au Centre international des conférences (CIC) «Abdelatif Rahal». Mohamed Charfi a rappelé que ces résultats sont provisoires et pourraient être modifiés par le Conseil constitutionnel qui donnera les résultats définitifs. Les autres formations politiques ont obtenu dans l'ordre : le Mouvement de la Société et de la Paix (MSP) 64 élus, Rassemblement National Démocratique (RND) 57 élus, Front El Moustakbal 48 élus, le Mouvement El Bina 40 élus, le Front la Bonne Gouvernance et le Parti de la Voix du Peuple, 3 élus chacun, Front pour la Justice et le Développement (FJD) et El Fedjr el Djadid, 2 élus chacun, le Front pour l'Algérie nouvelle (FAN), El Karama et Jil el Djadid, 1 élu chacun. Concernant le taux de participation aux élections législatives, le président de l'ANIE a indiqué qu'il a atteint les 23,03%. En effet, 5.625.324 millions électeurs ont voté sur 24.425.187 inscrits. Mohamed Charfi a fait savoir que 113.100 représentants de candidats étaient présents dans les bureaux de vote pour contrôler les opérations de vote, ce qui est un indicateur de la transparence du scrutin. Le président de l'ANIE a fait savoir que 5.573 candidats et 1.114 listes d'indépendants ont bénéficié d'une aide de l'Etat d'un montant total de 100 milliards de centimes. Prévue à partir de 15 h 00, la conférence du président de l'ANIE a commencé après 17h à cause de la réception tardive du dernier procès-verbal, celui de la wilaya d'Oran. Le choix souverain du peuple algérien, exprimé en toute transparence lors du scrutin historique du 12 juin 2021, a donné naissance à une Assemblée populaire nationale (APN) marquée par le pluralisme et le rajeunissement avec une proportion importante de députés de niveau universitaire. En février dernier, le Président Tebboune avait annoncé la dissolution de l'APN et l'organisation d'élections législatives anticipées, indiquant qu'un changement profond du Gouvernement interviendra «en fonction de l'issue de cette échéance». Les premières élections législatives de l'Algérie nouvelle, sur la base de la Constitution adoptée le 1er novembre 2020 et de la loi portant régime électoral qui en est issue, se sont déroulées le samedi 12 juin 2021. Les opérations de vote sur l'ensemble du territoire national se sont déroulées dans de bonnes conditions, à part quelques cas isolés. Dans les wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa, des électeurs ont eu le courage d'aller aux bureaux de vote et déposer leurs bulletins dans les urnes pour choisir des candidats qui, eux aussi, ont le mérite de participer malgré la terreur anti-vote ambiante. Les opérations de vote ont eu lieu dans le respect par les électeurs et l'ensemble du personnel chargé de l'encadrement des législatives, des mesures sanitaires liées à la pandémie du Covid-19 auquel avait appelé l'ANIE. Les élections législatives du 12 juin ont surtout consacré une série de ruptures avec les pratiques électorales du passé. Le processus électoral a été soustrait à l'influence de l'argent et à la pression des lobbys d'affaires et des oligarques aux fortunes mal acquises et qui ont fait tant de mal à l'Algérie. Le scrutin, indemne de l'influence de l'argent, est historique, par sa transparence, son intégrité, avec de vrais chiffres. Il a été décrit par le Président Abdelmadjid Tebboune comme un deuxième jalon dans le processus de changement et d'édification d'une Algérie démocratique plus proche du citoyen qu'avant, en attendant la tenue «prochainement» des élections locales (APW et APC), qui se veulent «le dernier jalon de ce processus». Dans l'ancienne APN, les hommes d'affaires, dont certains sont actuellement en prison, ont constitué une forte proportion de députés. Dans la nouvelle APN, ce sont le mérite et l'engagement pour le pays qui devraient distinguer les députés et non pas leurs fortunes. Des députés compétents seront en mesure de soulever les préoccupations des citoyens et contribuer à produire des lois au profit de la société et non pas taillée sur mesure pour des groupes d'intérêts. Nous reviendrons dans notre prochaine édition sur les détails des résultats annoncés par l'ANIE.
