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Genèse, caractéristiques, évolution et perspectives
Hirak
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 08 - 2021

Dans cette modeste contribution, sur la base d'une tentative d'approche marxiste-léniniste (1) de l'histoire immédiate, sur le «Hirak» ou soulèvement populaire, je m'appuierai sur une reconstitution chronologique approximative des divers faits marquants amassés dans les sources journalistiques et orales de première main, en plus de certains échanges avec des camarades et ami(e)s, d'internet (avec la nécessaire prudence exigée à cause de la propagande perfide – fake news – des protagonistes), et de l'observation directe de l'événement à Oran pendant plusieurs semaines et Alger pendant le 8 novembre 2019 et les 21 /22 février 2020.
Une vaine tentative d'infiltration d'éléments d'Otpor et autres «printanistes» à Oran et dans la capitale, en particulier parmi les étudiants lors de leur marche du mardi après-midi sera neutralisée. Mais des éléments «meneurs» avaient réussi à entraîner quelques uns de certains instituts dans une grève «politique» injustifiée sans aucun rapport avec leurs propres revendications pédagogiques, sociales ou matérielles. (36) après cette grave dérive du tunnel des facultés, lors du vendredi d'avant, qui tenta obliquement cette fois-ci de faire déraper le «Hirak» dans un cycle de violence aux conséquences imprévisibles. Son bilan fut le plus lourd, faisant des centaines de blessés parmi les paisibles manifestants et les policiers qui ont été forcés d'utiliser les bombes lacrymogènes et les balles en caoutchouc, dans un cafouillage total.(37) L'usage de l'art subversif de la rue par les manifestants et en parallèle sur les divers réseaux sociaux, notamment par de jeunes talents, se déploiera avec beaucoup de génie et d'imagination et développera l'esprit créatif des artistes (musique et chant, art plastique, danse, poésie, caricature...).
Tandis que l'humour populaire et la dérision politique exprimera les aspirations légitimes étouffées par un pouvoir libéral autoritaire dans une situation socio-économique dramatique ainsi que par l'absence de la liberté d'expression et des libertés démocratiques des couches populaires et moyennes inférieures. Mais certains activistes, dans la seconde phase du «Hirak» en feront l'usage dans l'intérêt contraire au «Hirak» initial, à la manière du modèle déstabilisateur du ''printemps arabe'', en puisant particulièrement dans le répertoire des caricaturistes et billettistes, prétendus «talents» champions de la normalisation avec l'entité sioniste récompensés par les ambassades de France, U.S.A.(38). A un moment donné du «Hirak» à Alger, vers la fin de sa seconde phase, des manifestants utiliseront symboliquement à partir de leurs balcons, des mortiers et des pilons rappelant tristement l'action des éléments du Front de l'Algérie Française avec des casseroles ! Quelle imitation nostalgique de forme d'action d'un mouvement de masse réactionnaire ! Et quel honte ! (39) On note la faiblesse de la participation paysanne, mais non son absence totale. Des groupes d'hommes se déplaceront aux chefs-lieux de leur Wilaya pour participer aux manifestations durant la première phase ascendante du «Hirak» (40).
De facto, l'Etat-major de l'ANP, sans l'avoir prémédité, géra la phase de transition qu'une situation inédite imposa au pays. Et le caractère globalement pacifique du «Hirak», il le doit incontestablement au haut commandement de l'armée, qui déjoua toutes les tentatives souterraines de l'ex-DRS pour le faire dévier de sa propre trajectoire et de cette forme de lutte choisie. La première victoire principale – destitution du despote – imprima un caractère festif et joyeux au «Hirak» et permis de formuler de nouvelles revendications, notamment l'application du mot d'ordre «klitou lebled ya serraquin» de la lutte contre la corruption qui traîna devant les tribunaux des personnalités intouchables jusque-là parmi les oligarques, les généraux, les ministres et premiers ministres, de hauts responsables…(41). Cette mesure contestée par certains qui y voyait juste un règlement de compte entre clans rivaux, sera aussi applaudie par de larges couches de la population et fêtée par la majorité composant le «Hirak» populaire dans des liesses lors des regroupements devant les tribunaux, les files de gens courant derrière les cages-fourgons des prisons d'Alger, arrosant les arrogants d'hier par des jets de yaourt.
Cela constituait le début d'une mesure nécessaire qui devait se poursuivre fermement sans attendre, soi-disant l'instauration future de la «justice indépendante» dans un idéal «Etat de droit» revendiquée depuis toujours. D'un point de vue stratégique, pour la sécurité et la stabilité de l'Etat-national dans un contexte international et régional tendu et détérioré, la lutte implacable contre la corruption, sans pitié, reste vitale.(42). Cette malédiction est bien sûr immanente au système capitaliste lui-même qui la génère et que l'Algérie ne peut extirper radicalement qu'en réunissant les conditions objectives et subjectives en perspective d'une véritable révolution sociale. D'autres revendications pendant la fin de cette première phase du mouvement populaire seront mises en avant, comme la destitution des «3B», l'exigence d'une phase de transition comme préalable à de nouvelles élections présidentielles, revendiquée par certaines forces politiques, qui pourtant étaient prêtes à s'engager dans la bataille électorale du 18 avril 2019, de surcroit même avec la candidature du «cadre» pour certains (43), et le mot d'ordre mystificateur de la phraséologie fantaisiste petite-bourgeoise du dégagisme nihiliste, le fumeux «Yetnehaw Gaâ» à connotation anarchisante menant inévitablement à l'impasse totale et au chaos.(44) L'enivrement d'activistes ONGisé (e)s endoctrinant une partie de la jeunesse annonça, par les tentatives de provocation de certains agents de l'ordre, la mutation du «Hirak» original.
Déjà la veille de la journée du dérapage partiel de la manifestation à Alger-centre, Saïd Saâdi par son attaque frontale pernicieuse contre feu Ahmed Gaïd Salah, en sa qualité de chef d'Etat-major de l'ANP, de la manière provocatrice dont il est habitué, l'invite à faire rentrer l'armée dans les casernes avant de démissionner. Celle qu'il avait appelée de toutes ses forces, lorsqu'elle était dirigée en 1992 par les parrains de la création de son parti le RCD,(45) de jouer un rôle politique tant que l'orientation allait dans le sens qu'il désira. L'arrestation de l'oligarque Issad Rebrab, parmi d'autres de toutes les régions du pays, donna lieu à une levée de bouclier tonitruante de la part des partisans de l'idéologue de «l'échec recommencée», Saïd Saâdi, Karim Tabou, Louisa Hanoune, Mustapha Bouchachi, Mokrane Aït Larbi, Saïd Salhi et l'Etat néocolonial français, puis pris l'allure d'un communautarisme kabyle (grève des travailleurs de Cevital) qui accuseront le pouvoir de fait – avec à sa tête feu le chef d'Etat-major de l'AN – d'anti-kabyle et de tentative de division des manifestants, voire d'embrasement de la Kabylie !
L'homme étant déjà connu avoir fait son ascension sociale à l'ombre de l'ex-patron du DRS et le parrainage du général Mohamed Touati (le cerveau), ayant le soutien de la France et être le pourvoyeur de fonds du candidat à la présidence le général Ali Guediri (46). Mais le président français Emmanuel Macron préféra soutenir, tenu par un deal sacré en commun avec les USA et EAU, le «cadre», en fait le pouvoir présidentiel réel du dauphin Saïd Bouteflika qui, à défaut d'être candidat pour succéder ouvertement à son frère, régna en compromis avec les autres pôles du pouvoir sur la présidence pendant le 4e mandat. Ce qui lui facilita la chose à l'Elysée, c'est la présence d'un solide allié, l'ex-trotskyste lambertiste, de la même obédience d'ailleurs que lui (le converti), le conseiller spécial Benjamin Stora. Il avait investi depuis 2001 tout son espoir sur son appui moyennant sans aucun doute la contrepartie. (47)
Evolution du «Hirak» :
L'annonce de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat qui constitua la braise allumant le feu du «Hirak» à ses débuts, coïncida étrangement avec l'information par le site de l'Africom d'une participation de l'armée algérienne à des manœuvres militaires «Opération Flintlock 2019» de l'armée américaine avec plusieurs pays africains et de l'OTAN, prévue juste avant le «Hirak». Le PADS dénoncera cette participation dans une déclaration du 24 février 2019, donc deux jours après le lancement du soulèvement populaire. Mais il n'y a aucune trace qui confirme cette information de la part de l'Algérie. Il y avait certainement une connivence de la fraction pro-américaine du pouvoir qui cherchait de nouveau le soutien de cette superpuissance, comme lors du 4e mandat, en faisant miroiter un plus grand rapprochement avec elle sur un plan militaire et sécuritaire.(48)
(A suivre)
B. Lechleche.


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