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Quelles perspectives pour le cours du pétrole/gaz et la coopération Algérie-Europe dans le domaine énergétique ?
Crise ukrainienne
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 03 - 2022

Avec l'impact de la crise du coronavirus et récemment avec la crise ukrainienne , plus jamais le monde ne sera comme avant préfigurant d'importantes mutations dans les relations internationales. L'embargo décidé par le président américain, dont les USA qui ne dépendent pas de l'énergie russe et surtout la position mesurée quant aux pays de l'Union européenne fortement dépendants du gaz russe, surtout l'Allemagne , et l'assurance de la Russie de continuer à approvisionner l'Europe a fait que le cours du gaz a perdu 50 % depuis son sommet atteint le 07 mars 2022 à 345 mégawattheure, a reculé depuis de 18,09 % à 175,75 euros le mégawattheure mais reste en hausse de 147 % depuis début janvier 2022 et avec une accalmie du cour s du pétrole qui a été coté le 11 mars 2022 11HGMT , à 112,42 dollars pour le Brent et pour le Wit 109,20 dollars, alors que certains prévoyaient rapidement un cours à 200 dollars .Et actuellement aucun expert ne peut prédire l'évolution des cours fonction des facteurs déterminants de la géopolitique. Mais à terme se dessine une autre stratégie, à moyen terme l'accélération de la transition énergétique et à court terme, le paradoxe, les ennemis d'hier, sous la pression de la conjoncture, les émissaires américains envoyés au Venezuela, premier réservoir de pétrole brut au monde, 266 milliards de barils ( certes un pétrole lourd) et l'accélération des négociations avec l'Iran deuxième réservoir mondial de gaz 35.000 milliards de mètres cubes gazeux après la Russie, ainsi que se tourner vers d'autres pays pour l' approvisionnement faisant pression sur les pays l'OPEP pour accroître leur production. Cette présente contribution est une synthèse de l' analyse développée dans une long débat interviewé par le P-DG de Beur/FM Paris, que vous pouvez écouter le 13/09/2022 de 17 à 18h, posant cette question : quelles perspectives des relations entre l'Algérie et l'Europe tant dans le domaine géostratégique qu' énergétique ?
1.- Nous sommes à l'ère de la mondialisation et durant cette conjoncture particulière de la crise avec l'Ukraine, l'Europe est dépendante de plus de 26% pour le pétrole et plus de 40% de la consommation de gaz. Les exportations énergétiques représentent la moitié des exportations de matières premières et pour 2021, la moitié des exportations énergétiques russes sont dirigées vers l'Union européenne, soit environ 125 milliards de dollars et 8,5 % du PIB russe et les exportations de pétrole vers l'Union européenne représentent plus de 100 milliards de dollars pour la Russie, soit environ 7 % du PIB. La Russie avec une population de 144 millions d'habitants et un PIB de 1 473 Md USD en 2020, la 11ème économie mondiale, contribue à plus de 12 % de la production mondiale étant le troisième producteur mondial d'aluminium, un des plus gros producteurs de nickel au monde, le troisième derrière l'Indonésie et les Philippines. Et du côté aluminium, selon le World Bureau of Metal Statistics. Plus précisément le flux des échanges commerciaux entre la Russie et le reste du monde pour les importations, les principaux partenaires pour les importations sont l'Union européenne 34%, la Chine 23%, Biélorussie 5%, USA 6%, Turquie 2%, la Corée du Sud 3% et autres pays 27%. Plus précisément, pour les partenaires en matière d'exportation, nous avons l'Union européenne 38%, dont plus de 40% pour l'énergie, la Chine 14%, Biélorussie 5%, USA 3%, Turquie 5%, la Corée du Sud 4% et autres 31%. Bien que le rouble a été dévalué de plus de 40% en un mois, ce qui a des incidences sur le taux l'inflation, la Russie a des réserves de change au 01 janvier 2022 de 630 milliards de dollars dont 2200 tonnes d'or.
Les incidences des sanctions économiques contre la Russie, par l'éviction du système SWIFT et le blocage du système de messagerie interbancaire, imposée par les pays occidentaux, bien que certaines banques continuent dans les transactions pour le gaz sous pression de l'Allemagne fortement dépendante du gaz russe, bouleverse l'architecture des relations financières internationales, ayant un impact négatif sur l'économie russe, mais parallèlement, sur l'économie mondiale, ce qui a conduit la Russie à étudier des alternatives vers le système de paiement interbancaire transfrontalier (CIPS) ; qui a été développé par la Chine en 2015, où les relations commerciales de Pékin et de Moscou étant régies à 17,5% par le yuan, le système de paiement CIPS étant principalement utilisé pour régler les crédits internationaux en yuan et les échanges liés à l'initiative «Belt and Road», agissant comme un système alternatif au traditionnel Swift créé en 1973, bien qu'il n'en soit pas encore totalement indépendant. Quant à l'impact de tensions en Ukraine sur la crise alimentaire, pour les produits alimentaires 30% des exportations mondiales proviennent de l'Ukraine et la Russie, le prix du blé ayant doublé par deux et risque d'être multiplié par trois.
La tonne de maïs, sur l'échéance rapprochée d'une livraison en mars, se cotait le 3 mars 2022 à 280 euros pour remonter le 4 mars à 290 euros. Concernant le blé, celui-ci a atteint jeudi 316 euros le 03 mars, si la crise devait durait selon certains experts il pourrait atteindre entre 450/500 euros, il en est de même pour les prix du tournesol, les deux pays représentant près de 80% des exportations mondiales d'huile de tournesol. Ainsi, les cours du colza progressent très nettement dans le sillage des autres huiles selon le cabinet Agritel, l'huile de palme était de 500 ringgit, à 6 458 ringgit la tonne, sur l'échéance de mai 2022.
L'impact la crise alimentaire mondiale serait plus dramatique sur les pays importateurs de produits alimentaires pas seulement l'Algérie et l'Egypte, et les plus vulnérables n'ayant pas les moyens de financement comme la Tunisie, le Liban et les pays d'Afrique subsaharienne qui sont les plus vulnérables. Par ailleurs des pays peu diversifiés dépendants des hydrocarbures pour leur exportations, important massivement les denrées alimentaires des biens d'équipements et matières premières, ce qu'ils gagnent d'un côté ils le perdent de l'autre avec la hausse de ces prix, les impacts seront négatifs. Sans une solution rapide, l'économie mondiale risque de connaître une récession pire que celle de l'impact du coronavirus et la crise de 2008, avec une poussée inflationniste et du chômage au niveau mondial ce qu'on qualifie de stagflation. (voir nos contributions nationales et internationales sur la flambée du prix du pétrole et des denrées alimentaires (www.google.com mars 2022).
Le risque est l'accroissement d'accroître certes une récession de l'économie russe mais de vives tensions en Europe avec l'envolée du processus inflationniste, plus de 5%, mais également d'accroître la dette publique qui est passée antérieurement du fait de l'épidémie du coronavirus, d'environ 70% du PIB en 2007 à 124% du PIB en 2020 et au niveau mondial selon le FMI pour 2020 la dette globale ayant atteint un montant de 226 000 milliards de dollars pour atteindre 256% du PIB mondial.
Les expériences historiques récentes montre qu'un prix du pétrole au dessus de 100 dollars entraîne à terme , avec une économie mondiale toujours fragile des répercussions négatives sur la Chine locomotive de l'économie mondiale dont la majorité de ses exportations sont dirigées vers les USA et l'Europe, les relations Chine /Russie pour l'instant étant encore marginales, avec ce risque d'avoir à nouveau un prix en dessous de 50 dollars , en 2023/2024 en cas de récession de l'économie mondiale , le prix d'équilibre se situant entre 70/80 dollars. notre interview Radio Algérie Internationale 08/03/2022) .
2.-Face à ces tensions l'Algérie important acteur pour la sécurité de la région et acteur énergétique, est sollicitée à la fois contre le terrorisme et pour couvrir le déficit énergétique, mais ayant adopté une position de neutralité, ayant des relations avec les USA, l'Europe, la Russie et la Chine, prônant le dialogue et le respect du droit international. La première destination du gaz algérien reste le marché européen, essentiellement l'Italie (35%), l'Espagne (31%), la Turquie (8,4%) et la France (7,8%). Sans compter la part du GNL représentant 33% des exportations, pour les canalisations nous avons le Transmed via l'Italie , la plus grande canalisation d'une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux via la Tunisie, avec en 2021 une exportation d'environ de 22 milliards de mètres cubes gazeux, existant une possibilité, au maximum, il ne faut pas être utopique ayant assisté à un désinvestissement dans le secteur, donc sous réserve de l'accroissement de la production interne d'un supplément à court terme , au maximum de 3⁄4 milliards de mètres cubes gazeux, de 10 à 11 à moyen terme. Nous avons le Medgaz directement vers l'Espagne à partir de Beni Saf au départ d'une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui après extension depuis février 2022 la capacité ayant été portée à 10 milliards de mètres cubes gazeux et le GME via le Maroc dont l'Algérie a décidé d'abandonner, le contrat s'étant achevé le 31 octobre 2022, d'une capacité de 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux. Mais, il faut être réaliste, Sonatrach est confrontée à plusieurs contraintes : des contrats de gaz fixes à moyen et long terme dont la révision des clauses demande du temps ; le désinvestissement dans le secteur rendant urgent la promulgation des décrets de la nouvelle loi des hydrocarbures pour attirer les investissements étrangers ; la forte consommation intérieure qui risque horizon 2025/2030 de dépasser les exportations actuelles, dossier lié à la politique des subventions sans ciblage, dossier sensible qui demande un système d'information en temps réel et la maîtrise de la sphère informelle qui contrôle selon les propos du président de la République entre 6000/10.000 milliards de dinars, soit entre 33 et 47% du PIB.
3.- Pour renforcer les liens énergétiques entre l'Algérie et l'Europe existent donc six axes directeurs supposant un partenariat gagnant -gagnant: premièrement développer le partenariat dans les énergies traditionnelles qui resteront encore pour longtemps dominant dans le bouquet énergétique entre 2022/2030 supposant une loi des hydrocarbures attractive pour attirer l'investissement ; deuxièmement, relancer le projet Galsi gelé d'une capacité entre 8/10 milliards de mètres cubes gazeux Via l'Italie et alimentant comme prévu la Corse ; troisièmement, la possibilité d'exploiter le pétrole/gaz de schiste (A.Mebtoul- Direction du dossier pétrole et gaz de schistes « risques et opportunités » pour le gouvernement 2015, 8 volumes 980 pages assisté de 20 experts, où un volume a été consacré aux nouvelles mutations énergétiques mondiales horizon 2030 dont les axes du futur mix énergétique). Selon les statistiques internationales, l'Algérie possède le troisième réservoir mondial avec environ 20.000 milliards de mètres cubes gazeux. Mais étant un dossier complexe, cela nécessite comme l'a souligné le président de la République algérien de lourds investissements et un dialogue social et des nouvelles techniques appropriées autres que telles que celles existantes de la fracturation hydraulique, afin de protéger l'environnement et ne pas polluer les nappes phréatiques dans le sud du pays, quatrièmement,, nous avons le gazoduc Nigeria Europe via l'Algérie d'une capacité d'environ 33 milliards de mètres cubes gazeux, toujours en négociation mais dont la faisabilité ne peut se faire sans l'accord de l'Europe principal client évalué à environ 20 milliards de dollars en 2020, pour une durée de réalisation minimum de cinq années ; cinquièmement, et c'est la solution la plus durable où avec le réchauffement climatique le monde devant accélérer la transition énergétique en améliorant la sobriété et l'efficacité énergétique les techniques modernes permettant d'économiser 30 à 40% de la consommation et le développement des énergies renouvelables devant combiner le thermique et le photovoltaïque dont le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l'avenir.
(A suivre)
Professeur des universités, expert international Abderrahmane Mebtoul


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