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Le mandat britannique et la déclaration Balfour
Les péchés originels du conflit israélo-palestinien
Publié dans La Nouvelle République le 15 - 02 - 2024

Il est impossible d'appréhender le conflit israélo-palestinien et de se faire une opinion objective sur les causes réelles et les solutions possibles à ce conflit sans remonter à ses origines historiques.
Une autre injustice contenue dans la déclaration Balfour consistait dans la formule indiquée à la fin du texte : « that nothing shall be done which may prejudice the rights and political status enjoyed by Jews in any country » (que rien ne soit fait qui porte préjudice aux droits et statut politiques dont jouissent les Juifs dans tous les pays). L'injustice réside dans le fait que la Déclaration ne fait aucune référence aux droits politiques des Palestiniens, à commencer par leur droit à l'indépendance.
Plusieurs personnalités britanniques avaient critiqué cette déclaration. L'une d'elle est Lord Curzon, alors secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et vice-roi d'Inde et président du Conseil de la ligue des nations. Curzon écrit : « Il [Weizmann] envisage un Etat juif possédant l'essentiel des terres et dirigeant l'administration. Il [Weizmann] essaie de réaliser cela derrière l'écran et sous le parapluie des autorités britanniques » (voir British Government, Public Record Office Cabinet n0.27/23, 1918, cité in « The Question of Palestine : Origins and Evolution of the Palestine Problem, op.cit). Cependant, ceux qui étaient favorables à la déclaration Balfour et donc à l'établissement d'un Etat juif en Palestine étaient dominants. C'est ainsi que, lors d'une intrevue entre Arthur Balfour et Justice Brandeis (un Juge Américain Juif, ancien président de l'Organisation sioniste mondiale (1914-1918), Brandeis avait déclaré : « Les Sionistes cherchent à établir ce foyer en Palestine parce qu'ils sont convaincus que le désir éternel des Juifs pour la Palestine est un fait de la plus grande importance ; que c'est la manifestation d'une lutte pour la survie d'un peuple ancien qui a établi son droit à vivre, un peuple dont la civilisation de 3 mille ans a produit une foi, une culture et une individualité qui lui permet de contribuer largement dans le futur, comme il l'a fait dans le passé, à faire avancer la civilisation. Que ce n'est pas seulement un droit, mais un devoir pour la nationalité juive de survivre et de se développer » (voir Louis Dembitz, Brandeis Speech à la Conférence des pays de l'Est du Conseil de Réforme des Rabbins, 25 avril, 1915) et Louis Brandeis, The Jewish Problem : How to Solve it », May 17, 2009).
Le plan de partition de la Palestine
Le plan de partition de la Palestine a été initié par les Nations unies le 29 novembre 1947. Ce plan envisageait la création de deux Etats : un Etat palestinien et un Etat juif devant être intégrés par une Union économique. Ce plan prévoyait aussi la mise sous régime « corpus separatum » (corps avec régime à part) de Jérusalem, c'est-à-dire sous l'égide des Nations unies (Résolution 181 (II) de l'Assemblée Générale de l'ONU du 29 novembre 1947. Deux semaines après, le secrétaire britannique aux colonies, Arthur Creech Jones, avait annoncé la fin du mandat britannique devant prendre effet le 15 mai 1948. Le 15 mai 1947, les Nations unies avaient créé un Comité spécial d'investigation sur la Palestine (UNSCOP)—formé de 11 pays (Australie, Canada, Tchécoslovaquie, Guatemala, Inde, Iran, Pays-Bas, Pérou, Suède, Uruguay, Yougoslavie) chargé d'enquêter sur les causes du conflit israélo-palestinien et de trouver une solution au conflit. Ce comité avait soumis deux scénarios : (1) celui de la majorité des membres qui proposaient deux Etats séparés ayant des relations économiques entre eux ; et le scénario de la minorité des membres qui soutenaient la création d'un Etat unique binational (ou fédéral) composé de deux zônes autonomes, l'une juive, l'autre palestinienne, avec Jérusalem comme capitale. La communauté juive avait accepté le premier scénario (deux Etats), tandis que les Palestiniens se sont opposés aux deux scénarios. Un troisième scénario avait été proposé dans lequel seuls les Juifs qui étaient arrivés en Palestine avant la déclaration Balfour (1917) seraient admis et reconnus comme citoyens de l'Etat envisagé. Ce dernier scénario avait été refusé par la communauté juive. Le Haut-Comité arabe (représentant la cause palestinienne), dirigé par Amin al Husseini, le grand Mufti de Jérusalem, avait refusé de reconnaître UNSCOP, prétextant que les droits des Palestiniens ne doivent pas être sujets à investigation et doivent être reconnus comme leurs droits naturels sur la base de la Charte des Nations unies. Dans le cas des deux Etats séparés, le plan de partition prévoyait que l'Etat palestinien aurait un territoire de 11 000 km2 (soit 42% de la superficie de la Palestine) et l'Etat Juif aurait un territoire de 14 000 km2 (soit 56%), le reste (soit 2%)—représenté par les cités de Jérusalem, Bethlehem et la région environnante serait une zône administrée internationalement. Le plan de partition prévoyait : (1) la fin du mandat britannique sur la Palestine ; (2) le retrait graduel des forces armées britanniques et (3) la délimitation des frontières entre les deux Etats et Jérusalem. Le plan proposait aussi une Union économique entre les deux Etats et la protection des droits religieux des minorités. Ce plan était accepté et célébré par la communauté juive (notamment l'Agence juive), mais le Haut-Comité arabe, la Ligue arabe et d'autres pays arabes avaient refusé de l'adopter. Les Palestiniens refusaient aussi le plan parce qu'il violait le principe-même d'auto-détermination reconnu par la Charte des Nations unies qui stipule que les peuples ont droit à décider de leur propre sort.
Le mouvement sioniste et sa stratégie
La quatrième cause principale du conflit israélo-palestiniens certains la considèrent comme la première est le Mouvement sioniste. Le Mouvement sioniste, mis en œuvre par l'Organisation Sioniste et l'Agence juive (Jewish Agency), est celui qui a théorisé et mis à exécution la stratégie et le plan d'établissement d'un Etat juif en Palestine. Créé et dirigé par les leaders sionistes comme Theodor Herzl, fondateur du mouvement, lors du premier Congrès sioniste de Bâle (Suisse) en 1897 et Chaim Azriel Weizmann, Président de l'Organisation mondiale sioniste (World Zionist Organization, WZO) de 1921 à 1931 puis de 1935 à 1946. L'objectif de la WZO était de créer une patrie juive dans « Eretz Yisrael » (la terre d'Israel), c'est-à-dire la Palestine. La WZO avait été appuyée par deux organisations alliées : une organisation financière appelée « Jewish Colonial Trust » (JCT), fondée en 1899 avec pour mission de financer la WZO et une organisation foncière et immobilière, appelé « Jewish National Fund « (JNF) fondée en 1901 et chargée de l'acquisition des terres en Palestine. Certains membres du Mouvement Sioniste, ainsi qu'on l'a indiqué plus haut, étaient, en même temps, membres du membre du Gouvernement britannique. C'est le cas de Herbert Samuel, le premier officiel de confession juive à faire partie du Cabinet Britannique et le leader du Parti libéral anglais. Défenseur du sionisme au sein du Gouvernement britannique, il rédigera un mémorandum en janvier-mars 1915 (deux mois après la déclaration de guerre contre l'Empire Ottoman) intitulé « The Future of Palestine ». En 1920, il fut nommé Commissaire pour la Palestine, chargé de gouverner le territoire palestinien. Dans ce mémorandum, Herbert Samuel écrivait : « The British annexation of Palestine [where] we plant 3 to 4 million European Jews" (voir Meyer Weisgel, (ed), Chaim Weizmann, NY, Dial Press, 1944, p. 131, cité in The Question of Palestine: Origins and Evolution of the Palestine Problem, op. cit). Chaim Weizmann, l'autre leader du Sionisme, de son côté, écrivait, dans une lettre adressée à un partisan du Sionisme : « Si la Palestine tombait dans la sphère d'influence britannique et si la Grande- Bretagne encourageait une colonie juive en Palestine, en tant que dépendance britannique, nous pourrions avoir, dans 20 ou 30 ans, un million de Juifs en Palestine et peut-être davantage...ils [les Juifs] formeraient une garde effective du Canal de Suez » (Chaim Weizmann, Trial and Error, NY, Harper, 1999, p. 149).
Pour implémenter ses visées, l'Organisation sioniste mondiale utilisait trois moyens : (1) une immigration juive à grande échelle vers la Palestine, (2) l'acquisition des terres palestiniennes et (3) le refus d'employer les travailleurs Palestiniens. La politique d'immigration était appliquée par l'Agence juive et la Fédération générale des travailleurs juifs sous l'égide de la WZO. La politique d'acquisition des terres était du ressort du Département colonisation de la WZO, de l'Association de colonisation juive en Palestine et de Keren ha-Yesod, une organisation chargée de récolter des fonds et de financer les colonies juives en Palestine. La politique relative à l'emploi des travailleurs palestiniens était règlementée par la Constitution de l'Agence juive qui stipulait que : « (1) l'Agence devra promouvoir la colonisation agricole basée sur le travail juif...Il doit être érigé en principe que le travail Juif sera utilisé..., (2) « le colon, par suite, entreprend que...si et à tous moments lorsqu'il est obligé de recruter, doit recruter seulement des travailleurs Juifs » (voir British Government in Palestine, Report on Immigration, Land and Settlement and Development, cmd 3686, pp. 52-53, cité in « The Question of Palestine : Origins and Evolution of the Palestine Problem, op.cit). Face à ces visées colonialistes de la WZO, les Palestiniens avaient souligné que le problème palestinien ne réside pas dans la présence de la communauté juive en Palestine : « Nous souhaitons souligner, une fois de plus, que la population juive de Palestine, qui y vivait avant la guerre, n'a jamais connu de problème avec leurs voisins arabes. Elle jouissait des mêmes droits et privilèges que ceux des citoyens Ottomans et n'avait jamais été en faveur de la déclaration Balfour « (voir John Norton Moore, The Arab-Isaraeli Conflict, Princeton University Press, 1974, pp. 22FF, cité in « The Question of Palestine : Origins and Evolution of the Palestine Problem, op.cit). Un des leaders Sionistes, Vladimir Jobotinsky, écrivain, poète et fondateur de l'Organisation sioniste de Self-Defense d'Odessa (Russie), disait en Juillet 1921 : « Aujourd'hui, les Juifs sont une minorité en Palestine. Dans vingt-ans, ils pourraient facilement devenir la majorité. Si nous étions arabes, nous ne l'accepterions pas non plus » (Lorenzo Kamel, Framing the Partition Plan for Palestine, op. cit). Un autre leader Sioniste Allemand, Arthur Ruppin, Directeur du «Palestine Office of the Zionist Organization », et chargé de l'immigration Juive en Palestine, déclarait, lors du 8è Congrès Sioniste en 1907 que l'objectif des sionistes était : « La création d'un milieu juif et d'une économie fermée Juive dans laquelle les producteurs, les consommateurs et les intermédiaires seraient tous Juifs » (Lorenzo Kamel, Framing the Partition Plan for Palestine, op. cit).
Par Arezki Ighemat


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