Lundi dernier, des manifestants israéliens ont envahi deux bases militaires pour réclamer la libération de neuf soldats soupçonnés d'abus sexuels sur un prisonnier palestinien. Cette arrestation, qui relève surtout d'une opération de communication à destination de la communauté internationale, survient alors que les tortures et abus sexuels sur les prisonniers palestiniens sont devenus la norme depuis des mois. Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient un député et un ministre du gouvernement Netanyahou, ont affronté les forces de l'ordre pour exprimer leur soutien aux soldats accusés. Cette situation surréaliste a même conduit à des débats au sein de la Knesset, le parlement israélien, sur le droit des militaires à violer des prisonniers palestiniens. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a qualifié l'arrestation des soldats de «honteuse», tandis que le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a affirmé que les soldats israéliens méritent le respect et non d'être traités comme des criminels. Le crime dont sont accusés les neuf militaires est particulièrement atroce : un viol en réunion ayant causé une perforation de l'intestin de la victime. Selon un rapport d'Amnesty International, les abus sexuels et tortures sur les prisonniers palestiniens sont devenus systématiques depuis le 7 octobre. Cette semaine, l'arrestation des soldats israéliens pourrait être une tentative de maintenir les apparences d'un Etat de droit, alors que les tortures sont désormais attestées par un rapport du Conseil des Droits humains de l'ONU.