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Les unités de dessalement de l'eau de mer comme solution ?
Le monde face à la pénurie d'eau douce
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 03 - 2025

Selon les études du Groupe intergouvernemental d'experts des Nations unies sur l'évolution du climat, de l'Institut international pour la gestion de l'eau, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture et de l'Unesco, 70% de la surface de la Terre est recouverte d'eau, mais 97,5% de cette eau
est de l'eau salée.
De 1850, notre planète s'est réchauffée en moyenne de 1,1°C ayant un impact sur la mobilisation de l'eau douce qui au cours de l'histoire de l'humanité est le facteur déterminant du développement des Nations. Or, l'augmentation des températures modifie les précipitations à l'échelle régionale et mondiale, et, partant, le régime des pluies et celui des saisons agricoles, ce qui a des répercussions majeures sur la sécurité alimentaire, la santé et le bien-être des populations. Il faut agir de toute urgence pour améliorer la gestion coopérative de l'eau, adopter des politiques coordonnées sur l'eau et le climat afin de parer aux aléas hydrologiques.
Selon les études du Groupe intergouvernemental d'experts des Nations unies sur l'évolution du climat, de l'Institut international pour la gestion de l'eau, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture et de l'Unesco, 70% de la surface de la Terre est recouverte d'eau, mais 97,5% de cette eau est de l'eau salée. Des 2,5% restants d'eau douce, 68,7% est gelé dans les calottes glaciaires et les glaciers. Moins d'un pour cent de cette eau douce est disponible pour être utilisée par les humains. Dès lors, l'eau est un enjeu stratégique à la fois sécuritaire et économique, impliquant tant un nouveau modèle de consommation énergétique axé sur les énergies renouvelables (le solaire) et l 'hydrogène qu'un nouveau modèle de consommation de la part des êtres humains qui seront obligé de consommer moins d'eau douce Car avoir accès à l'eau est devenu un enjeu économique et géostratégique, voire sécuritaire à l'échelle planétaire et les récents événements montrent tous les enjeux de la sécurité alimentaire. Selon l'Organisation mondiale de la Santé en 2021, 50% des cas de sous-nutrition chez les enfants sont dus à la consommation d'eau non potable et plus de la moitié de la population mondiale n'a pas accès à des services d'assainissement sûrs.
Car la gestion de l'eau pourrait générer des tensions planétaires, surtout en Asie, au Moyen Orient, en Afrique pouvant entraîner des conflits armés. Plus de 40% de la population mondiale est établie dans les 250 bassins fluviaux transfrontaliers du globe où ces populations doivent partager leurs ressources en eau avec les habitants d'un pays voisin. Or, une telle situation peut être à l'origine de conflits récurrents, notamment lorsqu'un cours d'eau traverse une frontière, car l'eau devient alors un véritable instrument de pouvoir aux mains du pays situé en amont. Aujourd'hui, les contentieux à propos de l'eau sont nombreux à travers le monde, notamment au Nord et au Sud de l'Afrique, au Proche-Orient, en Amérique centrale, au Canada et dans l'Ouest des Etats-Unis. Au Moyen-Orient des tensions peuvent s'accélérer.
Au Proche-Orient, selon l'ONU, une dizaine de foyers de tensions existent. Ainsi l'Egypte, entièrement tributaire du Nil pour ses ressources en eau, doit néanmoins partager celles-ci avec dix autres Etats du bassin du Nil : notamment avec l'Ethiopie où le Nil bleu prend sa source, et avec le Soudan où le fleuve serpente avant de déboucher sur le territoire égyptien. D'où des tensions pour le barrage de la renaissance réservoir ayant une capacité de 75 milliards de mètres cubes d'eau faisant de lui le plus grand barrage d'Afrique, le cout prévu initialement à 4,5 milliards de dollars en 2011 selon certains experts avoisinerait 10 milliards de dollars. Quant à l'Irak et à la Syrie, ils sont tous deux à la merci de la Turquie, où les deux fleuves qui les alimentent, le Tigre et l'Euphrate, prennent leur source. Grâce aux nombreux barrages qu'elle a érigés sur le cours supérieur du fleuve, la Turquie régule le débit en aval. Autre point névralgique ? l'Asie du Sud-Est, qui pourrait bien devenir une poudrière où le nord-est de la Chine recèle seulement 15% des ressources en eau du pays pour 45% de sa population totale. D'où les projets du gouvernement pour pomper l'eau au sud afin de l'acheminer au nord-est grâce à de grands projets de canaux de dérivations, selon l'expert Franck Galland.
Le premier à l'est de la Chine où un grand canal puisant son eau dans le fleuve Bleu pour l'acheminer vers la région de Pékin, le second étant dérivation au centre. Mais c'est le troisième projet qui peut être source de tensions notamment avec l'Inde, le Bangladesh, voire le Pakistan. Puisqu'il concerne directement les fleuves prenant leur source dans les contreforts tibétains de l'Himalaya , expliquant que la Chine entend garder la main sur la région du Tibet, le «château d'eau de l'Asie» où l'Indus, le Gange, le Brahmapoutre et le Mékong y ont leur source. puiser ou dériver l'eau de ces fleuves. Toujours en Asie, le partage des eaux du Brahmapoutre apparaît comme l'une des sources de conflit potentiel entre la Chine, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande et le Vietnam. C'est que plus d'un tiers de l'humanité soit plus de 2 milliards d'habitants survivent avec moins de 5 litres d'eau par jour, moins de 1700 litres par an (1.7 m3), concentré en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique.
Des actions coordonnées doivent être mises en œuvre pour éviter des tensions futures et prendre des mesures au principalement au nombre quatre.
Premièrement la réduction de l'envasement des barrages.
Deuxièmement, le traitement approprié des eaux usées qui nécessitent la maîtrise technologique.
Troisièmement, une lutte contre le gaspillage. Globalement, seuls 55% des prélèvements en eau sont réellement consommés, les 45% restants étant soit perdus. Dans certaines grandes villes d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique latine comme Le Caire ou Mexico, jusqu'à 70% de l'eau distribuée est perdue par fuite dans les réseaux. Certaines nappes, qui pourtant ne se renouvellent plus ou quasiment plus à l'échelle humaine, sont fortement exploitées, notamment à des fins d'irrigation.
Quatrièmement le développement des projets de dessalement de l'eau de mer dont bon nombre de pays en ont fait la priorité. Un grand nombre de pays d'Afrique (Nigeria, Maroc, Mauritanie, Afrique du Sud, Sénégal, Madagascar, Tanzanie, Kenya, Somalie, Algérie, Tunisie, Egypte), du Moyen-Orient (Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Emirats arabes unis, Oman, Yémen, Iran, Jordanie, Irak) et l'Asie (Chine, Japon, Philippines, Indonésie, Malaisie, Singapour, Sri Lanka, Inde, Kazakhstan, Mongolie, Vietnam, Thaïlande) sont confrontés à un grave stress hydrique et à une augmentation prévue de la consommation d'eau douce. Car près de 40 pour cent de la population mondiale vit à moins de 100 km d'un océan ou d'une mer, justifiant ainsi le dessalement de l'eau de mer comme partie intégrante de la réponse mondiale à la pénurie d'eau.
Les technologies de dessalement sont disponibles et utilisées depuis une cinquantaine d'années dans des régions souffrant d'un stress hydrique. Pour transformer une eau de mer ou saumâtre en eau douce, il faut séparer les sels et les molécules d'eau. Quand un mètre cube d'eau de mer est dessalé, on récupère environ 500 litres d'eau dessalée et 500 litres d'un concentré ou saumure enrichi en sels. Avant cette séparation, qui constitue l'opération de dessalement à proprement parler, il faut prétraiter l'eau de mer pour la débarrasser d'une grande partie des particules, matières organiques, algues et microorganismes, pour assurer la productivité de la séparation sel/eau. Théoriquement, dessaler 1 m3 d'eau moyennement salée à des conditions isentropiques (température constante) nécessite une quantité d'énergie estimée à 536 Wh.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités
Expert international


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