Une femme en niqab a été attaqué par des dizaines d'individus et a failli se faire lyncher par la foule chauffée à blanc, excitée et en furie, prête à commettre l'irréparable. Fort-heureusement, la présence de certains sages a réussi à sauver in extremis la femme des griffes de ses agresseurs Selon des témoins, tout a commencé par des appels lde ralliement hystériques de quelques individus montrant du doigt une femme vêtue d'un niqab qui se trouvait aux abords d'une piscine et tenant dans ses mains un exemplaire du Coran et un calepin. Les témoins indiquent que les individus se sont approchés de la femme criant à haute voix : « C'est une sorcière, il faut l'arrêter...! ». En quelques secondes, des dizaines de personnes encerclent la femme qui ne comprend pas ce qui lui arrive et ne trouvant pas comment parvenir à échapper des mains de ses assaillants, racontent les témoins. Ces derniers ont ajouté que certains individus ont pris à partie la femme lui arrachant par force le foulard qui le couvrait la tête. Après le foulard, la foule a réussi à arracher des mains de la femme la copie du Coran et le carnet de notes en même temps. Au moment où quelques individus s'occupent de malmener leur victime, des dizaines d'autres s'empressent à immortaliser l'évènement en filmant la scène par le biais des caméras de leurs téléphones portables. Sur les vidéos insérées sur les réseaux sociaux, nous pouvons voir la foule qui encercle la femme et qui donne lecture des notes qui se trouvait sur le calepin. « Lisez, c'est du blasphème, c'est écrit en français. C'est du «shour». Elle se moque de la parole de Dieu ! ». Au fils du temps, la foule grandie et les cris de colère se lèvent de partout accusant la femme de « sehhara » (sorcière). A travers une publication insérée sur Facebook, un internaute a ironisé en disant, je cite : « Quelle catastrophe, il ne manquait que le « bucher », on dirais qu'on est au Moyen-Âge ». Sur plusieurs vidéos, on peut entendre la femme qui criait : « Rendez-moi mon sitar ! », faisant allusion au tissu noir qui lui couvrait la tête. En parallèle, des voix masculines répondait à la dame par le négatif : « Non, pas du tout… ne lui rendez pas le foulard, il faut qu'elle soit vu par tout le monde ! ». Des témoins ont raconté que la femme a été sauvé in-extremis, grâce à des sages qui ont réussi à l'exfiltrer avant l'arrivée des de la police. La dame en question aurait été conduit au commissariat d'El-Eulma où elle aurait été interrogée. Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons pris attache avec la Sûreté de wilaya de Sétif. Malheureusement, le chef de service de la cellule de communication et des relations publiques n'a pas souhaité s'exprimer à ce sujet. Il est de même pour le chef de la daïra d'El-Eulma et de président de l'Assemblée populaire communale (APC) qui, apparemment, n'ont pas souhaité donner leurs avis à ce sujet. Pendant deux jours, il nous a été répondu par le biais des secrétariats que le chef de daira et le P/APC ne sont pas dans leurs bureaux. Contrairement aux responsables, la population d'El-Eulma est toujours sous le choc et regrette que des internautes continuent de proférer des menaces à l'encontre des citoyens qui ont pris la défense de la femme agressée. Selon des informations dignes de foi, la femme en question était une Franco-Algérienne qui attendait son enfant qui se trouvait à la piscine. Dans l'attente de récupérer sa progéniture, elle était en train de traduire le Coran de l'arabe au français, car elle ne maitrisait pas la langue l'arabe. Cette histoire qui a plongé la population de Sétif dans un état de choc et a fait couler beaucoup d'encre, que ce soit sur les réseaux sociaux ou à travers les médias étrangers. Les intellectuels algériens avec qui nous avons abordés ce sujet regrettent non seulement ce qui s'est passé à Sétif mais les campagnes menées « Tambour battant » à travers les réseaux sociaux par certains milieux qui ont déjà porté préjudice à l'Etat, au peuple et au pays par le passé. « Nous sommes 21e siècle, alors que certains gens veulent renvoyer l'Algérie aux années de l'obscurantisme. Il y a des institutions et une justice dans ce pays et nous n'acceptons pas le retour des « milices salafistes » que le pays a connu dans les années 1990 », ont-ils conclu. Au moment où nous mettons sous presse, selon certaines informations qui restent à confirmer, la dame en question a refusé les excuses des assaillants et a décidé de saisir la justice.