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Se libérer de la rente des hydrocarbures et accélérer les réformes pour une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales
Rapport de la Banque mondiale sur l'économie algérienne :
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 06 - 2025

Vient de paraître en ce début du mois de juin 2023, le rapport de suivi de la situation économique en Algérie sous le titre ''Accélérer les gains de productivité pour une croissance diversifiée et résiliente'' articulé en trois chapitres : -développement récent ;
-perspectives/ risques et accélérer les gains de productivité pour diversifier l'économie algérienne. Les auteurs du rapport alertant les autorités algériennes sur la forte dépendance du pays par rapport aux hydrocarbures dans un contexte mondial en plein bouleversement géostratégique et économique, l'objet de cette présente contribution, en soulignant que pour une analyse objective qu'il faille lire tout le rapport et non partiellement, en le replaçant dans son véritable contexte, est d'en faire une brève synthèse
1.- Dans son rapport par la Banque mondiale sur l'économie algérienne, le taux de croissance du PIB de l'Algérie a été de 3,8% en 2024 après avoir été de 4,2% en 2023 et de 3,6% en 2022 et pour 2024, devant ralentir à 3,3% en 2025, la croissance hors hydrocarbures a été de 4,8% mais tirée essentiellement par la dépense publique, soutenue par des investissements publics importants et une consommation des ménages dynamiques. Les prévisions de la BM, donnent un PIB réel à 268,89 milliards de dollars en 2025, une estimation entre 280/300 milliards de dollars en 2026 mais sous réserve une croissance continue et que ce taux ne puisse pas être inférieur à celui observé en 2023, c'est approchant les 5%. Or avec une forte pression démographique pour absorber le flux additionnel de demandes d'emplois de 350.000-400.000/an qui s'ajoute au taux de chômage en 2024 qui a été revu à la baisse par l'Office National des Statistiques (ONS) de 9,7% due à des ajustements concernant l'emploi informel mais incluant les sureffectifs des administrations et entreprises publiques et des emplois rente, cela nécessite un taux de croissance de 8/9% entre 2025/2030. L'inflation a nettement ralenti en 2024, la croissance de l'indice des prix à la consommation ayant chuté de 9,3% en 2023 à 4,0% en 2024. Mais il y a lieu de préciser outre la réactualisation de l'indice des prix des biens de consommation par le Gouvernement, le besoin étant historiquement daté, qu'un taux d'inflation se calcule par rapport à l'année précédente où un fort taux d'inflation en TO par rapport à une baisse en T1 donne, cumulé un fort taux d'inflation.
La BM note que les exportations hors hydrocarbures ont diminué du fait d'une baisse des volumes et des prix à l'exportation, les rapports conjoints de l'ONS et de la Banque d'Algérie donnant 6,9 milliards de dollars en 2022, 5,01 en 2023,données provisoires 20.124 environ 4,60 milliards de dollars mais 70% étant des dérivées d'hydrocarbures inclus dans cette rubrique, soit une baisse de 15% par rapport à 2022, en n'oubliant jamais que les exportations hors hydrocarbures non inclus les dérivés d'hydrocarbures relèvent non pas de décisions administratives mais d'entreprises compétitives au niveau international : et est ce que les deux institutions prévues, l'une chargée du commerce extérieur et l'autre du commerce intérieur permettront-ils de lever les contrainte ? Par ailleurs, les importations ont augmenté, mais amorties par la baisse des prix à l'importation. Les recettes d'hydrocarbures -pétrole et gaz- ont baissé de 31,1% à cause d'une baisse de la demande d'environ -10,4%, corrélativement alors que nous avons assisté à une hausse des importations où ces dernières dépassent les exportations. La contraction des exportations (–10,2%) s'est combinée à la hausse des importations (+9,7%), notamment alimentaires, d'équipement et de véhicules, pour générer un déficit du compte courant qui était en excédent entre 2022-2023, à hauteur de -1,7% du PIB.
2.- Cette baisse des prix du pétrole en 2025 entraînerait une baisse des réserves de change, étant suicidaire de réduire drastiquement les importations (le taux d'intégration des entreprises publiques et privés ne dépassant pas 15%, environ 85% des matières premières et équipements étant importés) et un creusement du déficit en 2025 14,5% du PIB qui avait déjà atteint 13,9% du PIB en 2024, soit son niveau le plus élevé depuis 2015 du fait de la hausse continue des dépenses publiques (+9,0%) plus de 125 milliards de dollars de dépenses selon la loi de Finances 2025, renforcée par la chute des recettes.
Malgré cela, selon les données de la Banque mondiale corrigeant légèrement certaines données que lui ont fournies la Banque Centrale d'Algérie, la dette publique n'a augmenté que modérément en 2024, atteignant 48,5% du PIB, l'utilisation du reliquat du Fonds de Régulation des Recettes (FRR), à hauteur de 19,9 milliards USD (soit 7,4% du PIB) assurant la majorité du financement du déficit. Toutefois, les besoins importants de financement, couplés à l'épuisement du FRR, amèneraient la dette publique à augmenter sensiblement à partir de 2025. Car, dans le cas où les prix mondiaux du pétrole restent faibles, les institutions internationales tablant sur 64 dollars en moyenne en 2025 et 60 dollars pour 2026, mais convertis en euros entre 50/55 euros le baril, (renchérissant les biens importés en euros), les déficits budgétaire et extérieur pourraient s'accentuer du fait que les équilibres budgétaire et extérieur de l'Algérie demeurent très sensibles aux prix du pétrole et du gaz, les recettes de Sonatrach ayant été de 60 milliards de dollars en 2022, 50 en 2023, des estimations provisoires en 2024 de 44/45 milliards de dollars et dans l'hypothèse entre 60/64 dollars le baril de pétrole 30/35 dollars le mégawattheure de gaz les recettes se situeraient entre 35/40 milliards de dollars, fonction du volume de la production exportée sachant que plus de 45% de la production globale est destinée au marché intérieur renvoyant à la politique des subventions.
3.- D'où les recommandations de la Banque mondiale de la nécessité de renforcer le cadre de politique macro-économique et la gouvernance économique, d'investir dans le capital humain et de promouvoir l'investissement étranger afin de faciliter la diffusion des technologies productives et des pratiques de gestion performantes, autant de leviers essentiels pour accompagner la transition des pays à revenus intermédiaires vers le statut de pays à revenus élevés. L'investissement doit porter sur les secteurs d'avenir afin de faire face à la concurrence et soutenir une croissance plus durable et contrecarrer les risques extérieurs.
Les facteurs de l'accélération de croissance consistent en la diffusion des technologies et des meilleures pratiques en termes de management et dans l'économie à l'international, autant de champs de priorité qui peuvent renforcer les gains de productivité.
Il s'agira par la levée des contraintes bureaucratiques de favoriser des partenariats stratégiques entre les entreprises algériennes et étrangères qui pourront impulser le transfert de technologie et de savoir-faire et insuffler des dynamiques d'innovation. Or, contrairement à bon nombre de pays émergents, où la croissance du secteur manufacturier est à 70% plus élevée que celle de la construction, en Algérie, c'est l'inverse, l'employabilité dans le secteur de la construction ayant augmenté, passant de 12% à 17% et de 31 à 34% dans celui des services traditionnels. Eu égard de l'ensemble de ces données, pour la BM, il y a urgence de renverser la tendance du fait du fort potentiel de rattrapage de la productivité dans le secteur manufacturier et des secteurs de services dont les nouvelles technologies d'information via l'intelligence artificielle et non des services traditionnels de peu de valeur ajoutée actuellement, petits commerce, mais avec la dominance de la sphère informelle en Algérie
En conclusion, Il s'agit pour l'Algérie de dépasser cette économie rentière, reposant essentiellement sur les hydrocarbures déterminant le taux de croissance indirectement par la dépense publique, le taux d'inflation grâce aux importantes subventions et transferts sociaux, le taux de chômage s'agissant de créer des emplois productifs et non des emplois rente assimilable à des subventions, et le niveau des réserves de change, richesse virtuelle qu'il s'agit de transformer en richesses réelles. Comme il s'agit loin des mesures autoritaires administratives d'intégrer la sphère informelle représentant environ 35% du PIB avec un écart du dinar algérien entre le cours du marché noir, fluctuant entre 258/260 dinars un euro et le cours officiel, 149,80 dinars un euro, entre le 1er et le 4 juin 2025 de 73,33%. Force est de constater que depuis des décennies, chaque variation à la baisse des cours du pétrole et gaz qui, souvent, échappe à la décision interne provoque un choc budgétaire, l'austérité et de vives tensions sociales pouvant avoir de impacts politiques d'où l'importance pour la Banque mondiale, d'agir rapidement par de profondes
réformes structurelles.
Professeur des universités,
Expert international
Dr Abderrahmane Mebtoul


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