De nouveau, le climat fait des siennes. Un bulletin météorologique spécial (BMS), émis par l'Office national de météorologie, a annoncé une vague de chaleur sur deux jours, hier et aujourd'hui, dans des wilayas de l'Ouest du pays, avec des températures pouvant atteindre les 44 degrés. Il s'agit des wilayas de Relizane, Chlef et Aïn Defla où les températures maximales oscillent entre 43 C et 44 C et qui ont été placées au niveau de vigilance ''Orange''.Les jours précédents, vendredi et samedi, c'était à l'Est du pays que la vague de chaleur a sévi particulièrement dans les wilayas de Skikda, Annaba et El Tarf, placées, elles aussi, en vigilance ''Orange'' avec des températures maximales entre 40 et 41 degrés, alors que les minimales ont été de 24 et 28 degrés, selon le BMS. De telles informations font remonter dans la mémoire, les mauvais souvenirs vécus avec les canicules qui ont marqué les étés passés ainsi que les menaces que porte le changement climatique dans tous les secteurs, impactant aussi bien les activités économiques que les loisirs. D'autant plus que les experts sont affirmatifs : le changement climatique augmente la fréquence des épisodes caniculaires et également leur intensité. Le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Urbanisme a souligné hier, sur sa page officielle, la nécessité de suivre un ensemble de directives et de conseils, compte tenu de la vague de chaleur qui frappe plusieurs wilayas du pays depuis hier. La même source a indiqué que pour prévenir les insolations, il est conseillé d'éviter l'exposition directe au soleil. Si l'on doit sortir, il est conseillé de se couvrir la tête, de boire beaucoup d'eau, de surveiller les enfants et les personnes âgées et de leur fournir des liquides en permanence. Il est également recommandé de ne pas laisser les enfants dans les voitures pour éviter tout risque d'étouffement et de ne quitter la maison qu'en cas de nécessité. Le ministère a également déconseillé de faire de l'exercice par temps chaud et de fermer les rideaux pour empêcher la chaleur de pénétrer dans la maison et maintenir la température intérieure. Concernant la prévention des noyades, le ministère de l'Intérieur a souligné la nécessité d'éviter la baignade dans les plans d'eau et sur les plages non surveillées, qui présentent un réel danger. Afin d'éviter les incendies de forêt, les cultures agricoles et les palmeraies, le ministère a exhorté la population à ne pas jeter aveuglément ses mégots par les fenêtres de ses véhicules et à s'abstenir d'allumer des feux et des barbecues dans les zones forestières ou à proximité. Sur le calendrier, l'été est certes proche, mais il y a encore trois bonnes semaines de printemps qui n'est pas la saison de la canicule. Or, dans les wilayas citées, trois à l'Ouest du pays et trois à l'Est, les températures ont dépassé localement les 40 degrés Celsius. Les actions de prévention et de sensibilisation doivent être intensifiées avec une large médiatisation pour faire connaître les consignes de prévention en pareille circonstance. Un spot passe actuellement sur les chaînes de télévision publique sur le risque mortel des baignades dans les barrages et les retenues d'eau en milieu rural. C'est une cause de mortalité liée à la canicule : des enfants paient de leurs vies le brin de fraîcheur qu'ils viennent chercher dans les barrages destinés à la mobilisation des eaux superficielles ou dans les retenues d'eau utilisées par les agriculteurs pour l'irrigation ou même, c'est moins connu, dans les bassins de rétention que les entreprises du bâtiment destinent à leurs chantiers, et qui sont éparpillés un peu partout. Dans beaucoup de villes, et encore plus en milieu rural, là où les étés sont extrêmement chauds, les piscines publiques et leurs bassins sont encore insuffisants pour accueillir tous ceux qui ne peuvent se permettre d'aller en bord de mer. C'est ainsi que la baignade dans les réserves d'eau, en période de canicule, est devenue un phénomène à travers le pays, avec son lot de morts, malgré les multiples campagnes de sensibilisation. Il y a quelques années, des walis ont pris des arrêtés interdisant la baignade dans les barrages, les oueds, bassins d'irrigation agricole et mares d'eau. La pose de grillage de protection a été imposée autour de ces réserves d'eau. Les services de la Protection civile ont lancé un appel aux parents afin de sensibiliser leurs enfants aux risques de baignade dans ce genre de bassins et de plans d'eau.