Son Excellence Mohamed Fadli Boulahi est Ambassadeur et Directeur général chargé de l'Europe au ministère des Affaires étrangères sahraoui. A l'occasion de sa présence à l'université d'été du Polisario, qui se déroule actuellement à Boumerdès, il a tenu à accorder à notre journal un entretien, à l'issue duquel il a donné un aperçu sur la situation dans les territoires occupés, et les exactions dont fait l'objet le peuple sahraoui de la part des autorités d'occupation marocaines. Mohsen Abdelmoumen : Pouvez-vous nous parler de la situation qui prévaut en ce moment dans les territoires occupés du Sahara occidental ? Boulahi Mohamed Fadli : Dans les territoires occupés du Sahara occidental, la situation continue d'être difficile. Depuis l'invasion marocaine du Sahara occidental en 1975, les autorités d'occupation marocaines continuent de violer systématiquement les droits de l'homme au Sahara occidental, d'incarcérer et d'opprimer la population sahraouie dans les territoires occupés, surtout les activistes qui réclament pacifiquement le droit du peuple sahraoui à l'indépendance et à l'autodétermination. Et ceci dans l'impunité totale. La communauté internationale n'a pas protégé et n'a pas mené des actions pour protéger les civils sahraouis qui continuent à être exposés aux violations systématiques des droits de l'homme commises par les autorités d'occupation marocaines. Nous sommes actuellement à l'université d'été des cadres du Polisario à Boumerdès. Que pouvez-vous nous dire à propos de cette université d'été ? L'université d'été dans sa 13e édition est d'une importance extrême par rapport aux cadres de la République sahraouie et du Front Polisario. A cette occasion, nous tenons à exprimer notre reconnaissance à l'Algérie et à l'université de Boumerdès qui nous permettent d'approfondir et d'améliorer nos connaissances pour pouvoir mener à bien notre combat contre l'occupation marocaine en apportant aux cadres sahraouis la possibilité d'être mieux formés et informés pour continuer la lutte jusqu'à l'indépendance. Je tiens à signaler, concernant les territoires occupés, que le Maroc continue de piller les richesses du peuple sahraoui au détriment de toutes les conventions et des règles des instances internationales. A propos du combat noble et juste du peuple sahraoui, ne pensez-vous pas que la seule issue qu'il vous reste est la lutte armée ? Et que pensez-vous des basses manœuvres de l'entité voyou du Maroc ? Face aux manœuvres menées par le gouvernement marocain et l'intransigeance qui caractérise la position marocaine durant toutes les phases des négociations, le Front Polisario a pris la décision depuis 2020 de reprendre la lutte armée pour imposer la volonté du peuple sahraoui. Face aux violations du cessez-le-feu le 13 novembre 2020 perpétrées par le gouvernement marocain et l'armée marocaine, le Front Polisario a repris la lutte armée et nous continuerons à lutter sur tous les fronts jusqu'à ce que le peuple sahraoui puisse bénéficier de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance. Y a-t-il une nouvelle stratégie du Front Polisario ? La stratégie du Front Polisario consiste à la lutte sur tous les fronts : militaire, diplomatique, politique, et culturel. Tout le peuple sahraoui est déterminé à mener à bien son combat sur tous les fronts et par tous les moyens disponibles et légitimes. L'Algérie a toujours soutenu la cause du peuple sahraoui et la cause du peuple palestinien, qui sont des causes justes. Que pouvez-vous nous dire par rapport à l'engagement auprès de vous de notre pays, Etat et peuple ? C'est incontestable. La position de l'Algérie est de notoriété publique. Elle n'est pas cachée. L'Algérie n'a jamais abandonné le peuple sahraoui et le peuple palestinien. L'Algérie est un allié de la cause sahraouie qui nous aide et nous soutient dans les institutions internationales et nous prête toute l'aide nécessaire pour mener à bien notre combat légitime. Nous lui en sommes redevables. Pouvez-vous nous informer sur les futures actions que vous envisagez de programmer ? Nous continuerons la lutte sur tous les plans. Entretien réalisé à Boumerdès