Les prix du pétrole ont effacé, mercredi, une partie des pertes enregistrées la veille, portés par la conjonction des tensions géopolitiques persistantes et des informations laissant entrevoir une réduction plus marquée que prévu des réserves de brut aux Etats-Unis. Sur les marchés, le baril de Brent de la mer du Nord, référence internationale pour livraison en octobre, progressait de 1,11 %, s'échangeant à 66,52 dollars. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI), étalon américain pour livraison en septembre – dont la journée marquait la dernière séance de cotation –, gagnait 1,33 % pour atteindre 63,18 dollars. Cette remontée s'inscrit dans un contexte où les opérateurs gardent un œil attentif sur l'évolution des dossiers diplomatiques liés aux conflits en cours, dont l'issue pourrait influencer les flux d'approvisionnement en énergie. Les marchés, sensibles à la moindre incertitude, réagissent ainsi à la combinaison d'un climat international tendu et d'indicateurs conjoncturels sur l'offre de brut. Mardi soir, la fédération des professionnels américains du secteur, l'American Petroleum Institute (API), a livré ses estimations hebdomadaires. Selon elle, les stocks de pétrole brut auraient chuté de près de 2,4 millions de barils au cours de la semaine écoulée, tandis que ceux d'essence se seraient contractés d'un million de barils. Des chiffres nettement supérieurs aux attentes des analystes, qui tablaient sur un repli de seulement 800.000 barils pour le brut et de 100.000 pour l'essence. Un tel recul témoigne d'une offre resserrée, situation qui exerce mécaniquement une pression haussière sur les cours mondiaux. Toutefois, les observateurs restent prudents. Beaucoup estiment en effet que, malgré ces fluctuations de court terme, le marché pétrolier pourrait à moyen terme connaître une offre excédentaire, en raison de la reprise progressive de la production dans plusieurs régions productrices et des incertitudes liées à la demande mondiale. Les investisseurs attendent désormais la publication officielle, ce mercredi, des données de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Ces chiffres, jugés plus fiables que ceux de l'API, viendront préciser l'ampleur du mouvement observé sur les stocks pour la semaine close le 15 août. Leur publication devrait confirmer ou tempérer la tendance haussière, et donner ainsi une orientation plus claire aux marchés dans les prochains jours. Dans un climat où les équilibres énergétiques restent fragiles, chaque donnée statistique et chaque initiative diplomatique est scrutée de près. Les cours du brut devraient donc continuer d'évoluer au gré des annonces et des tensions géopolitiques, dans un marché où la volatilité demeure la règle.