Du 10 au 16 septembre, la ville de Batna vivra au rythme du cinéma international avec la cinquième édition du Festival Imedghassen. Cette année, les organisateurs ont choisi de mettre le Vietnam à l'honneur, offrant aux cinéphiles algériens l'opportunité de découvrir un univers cinématographique méconnu mais d'une richesse étonnante. Longtemps façonné par les blessures de l'histoire, le septième art vietnamien s'est construit dans l'ombre des guerres et des luttes pour la liberté. Les premières grandes œuvres, réalisées dans les années 1970 et 1980, portaient en elles la mémoire collective d'un peuple marqué par la douleur et la résilience. Ces films, souvent empreints de réalisme, associaient récits intimes et témoignages historiques, créant une identité cinématographique profondément originale. Aujourd'hui, une nouvelle génération de réalisateurs redonne souffle et modernité à cet héritage. Les œuvres de cinéastes tels que Tran Anh Hung ou Pham Thien An témoignent de ce renouveau : la première a ouvert le Vietnam au public international en décrochant une récompense à Cannes dès 1993, tandis que la seconde a confirmé, en 2023, la vitalité d'un cinéma qui n'a rien perdu de son authenticité. Leurs créations, sensibles et universelles, rappellent que le cinéma vietnamien n'est pas seulement mémoire, mais aussi innovation et poésie. Le choix du Vietnam comme invité d'honneur résonne particulièrement avec l'Algérie. Les deux nations partagent une histoire de luttes et de résistance, une volonté commune de préserver la dignité de leur peuple et un attachement profond à la liberté. Au-delà de l'écran, cette invitation illustre donc un dialogue de mémoire et d'amitié entre deux pays liés par des valeurs universelles. Pendant une semaine, le public algérien pourra parcourir cette cinématographie plurielle à travers une sélection variée : films récompensés dans les grands festivals, classiques incontournables, mais aussi productions contemporaines explorant les réalités sociales actuelles. Les projections seront accompagnées de rencontres avec des professionnels, d'échanges et de débats, pour permettre une véritable immersion dans cet univers artistique. Le Festival Imedghassen ne se limite pas à un simple rendez-vous cinéphile. C'est un espace de rencontre, un lieu où les cultures dialoguent et où les récits d'un peuple trouvent un écho dans l'expérience d'un autre. En mettant en lumière le Vietnam, l'événement confirme sa vocation de carrefour culturel et de passerelle entre différentes sensibilités. En septembre, Batna ne sera donc pas seulement une capitale du cinéma en Algérie : elle deviendra un point de convergence où les histoires vietnamiennes – empreintes de douleur, d'espérance et d'humanité – entreront en résonance avec celles des spectateurs algériens. Plus qu'un festival, c'est une célébration de l'art comme langage universel.