Le mouvement Artistas con Palestina prend de l'ampleur en Espagne. Sur Instagram, de nombreuses figures de la culture et du spectacle – parmi elles Pedro Almodóvar, la chanteuse Rozalén, l'actrice Nerea Barros, mais aussi Juan Diego Botto, Adriana Ugarte, Carlos Bardem, Luis Tosar ou encore le chanteur Miguel Ríos – appellent le gouvernement à rompre ses relations avec Israël en réaction au génocide en cours à Gaza. Sur leur compte Instagram, les organisateurs présentent la campagne comme une « dénonciation collective », lancée après le succès de leur première action Establecimientos contra el genocidio. « Le silence n'est plus une option », affirment-ils, en déclinant un message fort et visuel : ce profil, cette maison, ce cinéma, ce théâtre, cette entreprise... condamne le génocide à Gaza. Un moyen d'élargir l'initiative et d'impliquer aussi bien des individus que des organisations. Cette mobilisation, qui utilise la sandía (pastèque) comme symbole, souligne la pression croissante sur les artistes espagnols pour afficher clairement leur soutien au peuple palestinien. Elle intervient après des débats intenses autour du silence de certaines stars, comme Rosalía, critiquée pour son absence de prise de position face à un génocide qui a déjà coûté la vie à plus de 60 000 Palestiniens depuis 2023. Le collectif insiste sur l'importance de l'engagement des créateurs et du lien avec le petit commerce local, saluant le courage de ceux qui se sont déjà joints à la campagne. Pour ses initiateurs, cette dynamique démontre que le monde de la culture peut jouer un rôle moteur dans la dénonciation des injustices et dans la défense de valeurs humanistes. Au-delà des personnalités, cette initiative marque une étape décisive : une partie de la société civile espagnole exige désormais que les artistes ne soient plus de simples témoins, mais des acteurs politiques et moraux. Dans un contexte européen souvent marqué par la prudence diplomatique, cette prise de parole collective vient bousculer le débat public et placer la question palestinienne au cœur de l'agenda culturel et citoyen.En France, un tel mouvement n'existe pas encore. Face au silence pesant de nombreuses personnalités, il est temps que le monde culturel français prenne ses responsabilités et fasse preuve du même courage que ses voisins espagnols.