Un basculement diplomatique majeur se profile en Espagne. Selon Mundiario, périodique espagnol mondial d'opinion et d'analyse fondé en janvier à La Corogne, le Conseil des ministres de mardi devrait approuver un ensemble de sanctions historiques contre Israël, en réponse à l'offensive militaire dévastatrice sur Gaza. La mesure phare, affirment les journalistes de Mundiario, consiste en un embargo immédiat et sans exception sur les ventes d'armes et de matériel militaire à destination d'Israël. Le décret, précisent-ils, interdira également l'importation de produits issus de l'industrie de défense israélienne, coupant ainsi tout flux commercial lié à l'armement. Toujours selon Mundiario, la coalition au pouvoir, formée par le Parti socialiste (PSOE) et Sumar, une plateforme de gauche radicale dirigée par la vice-présidente Yolanda Díaz, discute déjà d'un durcissement du dispositif : rupture des relations diplomatiques, suspension des échanges commerciaux bilatéraux et déclaration de persona non grata visant Benjamin Netanyahou ainsi que plusieurs de ses ministres, accusés « d'incitation au génocide, à la famine forcée et au nettoyage ethnique ». Cette décision, expliquent les analystes du journal, s'inscrit dans le prolongement du choix espagnol de reconnaître officiellement l'Etat palestinien. Elle place Madrid à l'avant-garde européenne d'une ligne politique de rupture avec le gouvernement israélien et accentue la pression sur ses partenaires de l'Union pour qu'ils adoptent à leur tour des mesures concrètes. Au-delà des faits, il faut saluer le courage politique du gouvernement espagnol, qui rompt avec des décennies de silence complice face aux crimes israéliens. L'espoir est désormais que d'autres pays européens suivent cet exemple, y compris la France, afin que la défense des droits humains et la solidarité avec le peuple palestinien ne restent pas de simples déclarations mais se traduisent par des actes fermes.