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Quand le discours sur le séparatisme musulman sert à occulter la massive ghettoïsation juive
France
Publié dans La Nouvelle République le 15 - 09 - 2025

En France, ces dernières années, le terme séparatisme est employé à tort et à travers. De nos jours, la notion de séparatisme désigne tout phénomène de nature communautaire pratiqué par un groupe culturel, ethnique, religieux.
Cependant, longtemps la notion de séparatisme était exclusivement usitée dans le champ politique pour qualifier les projets de groupes minoritaires militant pour faire sécession sur le plan territorial, en vue de constituer un Etat-nation distinct de l'Etat qualifié d'oppresseur.
En France, cette notion de séparatisme apparaît au début des années 2000, en particulier dans les discours des politiciens marqués à droite et à l'extrême-droite, dans une acception très restrictive, puisqu'elle sera appliquée exclusivement aux populations d'origine immigrée de confession musulmane. Cette notion de séparatisme, en lieu et place de communautarisme, moins clivante et anxiogène, a été adoptée également par la macronie pour son orientation politique séditieuse.
« Notre pays est malade d'un séparatisme, dont le premier d'entre eux, l'islamisme, gangrène notre unité nationale, il faut savoir nommer la maladie, il faut trouver les médicaments », déclarait, en février 2021, Gérard Darmanin, à l'Assemblée Nationale, lors du débat sur le projet de Loi Séparatisme. Cette loi illustre la volonté du gouvernement Macron de renforcer sa politique islamophobe. À preuve, pour Darmanin « séparatisme » égal « islamisme » uniquement. Et en France, la lutte contre l'islamisme est le cache-sexe du combat contre l'islam. Cette loi, qui prétend lutter contre le séparatisme, vise en réalité des pratiques ordinaires pour une grande partie des musulmans pratiquants en France.
Sur les sites officiels ministériels en France, le séparatisme est défini comme une «démarche idéologique visant à couper l'individu-citoyen de son cadre national». Le site gouvernemental précise : «Il s'affirme contre la nation comme source d'identité collective, en établissant des clôtures définitives entre les individus et les groupes». Et d'ajouter : «C'est l'action qui consiste à détruire ou à affaiblir la communauté nationale en vue de remplacer celle-ci par de nouvelles formes d'allégeance et d'identification.»
En France, la première et principale institution de socialisation et d'intégration à la communauté nationale est l'école. Pour rappel, l'un des principaux rôles de l'éducation nationale est de transmettre aux élèves les savoirs fondamentaux et les compétences nécessaires à leur réussite scolaire et à leur insertion professionnelle. Donc sociale. Par ailleurs, comme le définit le site gouvernemental, le rôle de l'éducation nationale consiste également à «former le citoyen de demain, en lui transmettant les valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité, laïcité». En France, les enfants français et immigrés de confession musulmane sont majoritairement scolarisés dans l'enseignement public. Autrement dit, ils sont scolarisés dans une institution éducative publique avec les autres élèves français ou immigrés de toutes origines ethniques et confessionnelles. Et, de ce fait, ces élèves reçoivent «les savoirs fondamentaux et les compétences nécessaires à leur réussite scolaire et à leur insertion professionnelle» dispensés par l'école publique. Quoique victimes massivement de ségrégation résidentielle, puisqu'ils résident majoritairement dans des cités de relégation ou des quartiers populaires insalubres des grandes villes, les enfants issus de l'immigration sont scolarisés dans les écoles publiques, instances éducatives d'intégration républicaine par excellence. Or, en France, quand les politiciens et les médias évoquent la question du séparatisme, il est systématiquement associé aux Français et immigrés musulmans. Notamment le président Emmanuel Macron qui, dans le journal Le Monde, parlant d'une certaine partie de la communauté musulmane, confiait : «il faut accepter qu'il y ait, dans notre République aujourd'hui, ce que j'appellerais un séparatisme».
Autrement dit, un séparatisme musulman. Contrairement à la propagande répandue par les médias et les politiciens français, bien que victimes de «Parquisme», c'est-à-dire bien qu'ils soient parqués dans des zones d'habitation aux conditions sociales et résidentielles scandaleuses, les Français et immigrés musulmans ne cultivent pas le séparatisme. Du reste, le séparatisme est un luxe que les pauvres ne peuvent s'offrir. Le séparatisme, c'est une politique délibérée de repli social et géographique que seules les classes privilégiées peuvent s'octroyer. Les pauvres, à plus forte raison les Français et immigrés musulmans, n'ont pas les moyens de s'offrir le luxe du séparatisme. Institutionnellement et socialement, ils sont victimes de «parquisme». Or, il convient de distinguer le «parquisme», relégation sociale et résidentielle subie, et le séparatisme, séparation sociale et spatiale choisie. Les médias et les politiciens français amalgament délibérément les deux phénomènes d'exclusion provoqués par la société de classe, c'est-à-dire le capitalisme fondé sur l'exploitation et l'oppression : le séparatisme et le «parquisme». Considérer la concentration de la population de confession musulmane dans des zones d'habitation spécifiques comme du séparatisme est, sans jeu de mot, de la mauvaise foi. On n'a pas affaire à un séparatisme (choisi), mais à un «parquisme» (subi). Ces populations prolétariennes ont été délibérément parquées dans ces quartiers de relégation sociale et géographique. Le parquisme est le fait de l'Etat français qui a ghettoïsé et discriminé délibérément des populations défavorisées, notamment les Français et immigrés de confession musulmane.
Donc, le séparatisme n'est pas le fait de ceux qu'on stigmatise, les musulmans. Sauf à considérer la visibilité des populations musulmanes comme du séparatisme. Les Français et immigrés de confession musulmane sont les principales victimes du séparatisme de classe.
Certes, dans ces quartiers populaires à forte population immigrée de confession musulmane, il existe des groupes fondamentalistes qualifiés de salafistes ou de fréristes. Mais ces groupes fondamentalistes ne peuvent être considérés comme des séparatistes cherchant à construire des entités territoriales distinctes du corps national, à l'instar des indépendantistes corses ou bretons. Cette minorité religieuse fondamentaliste se cantonne assurément à vivre dans des espaces religieux confinés, toutefois, tout en continuant à participer à la vie sociale française et à occuper une activité professionnelle dans les entreprises françaises. Donc à développer des interactions sociales avec les populations françaises de «souche».
En réalité, le séparatisme est l'œuvre des classes possédantes, la pratique sociologique des classes privilégiées. Il s'agit du séparatisme social. Le séparatisme social peut être défini comme une entreprise de communautarisme social fondé sur la défiance et le repli sur soi, une auto-ségrégation urbaine où une classe sociale refuse de se mélanger géographiquement et culturellement avec une autre classe considérée comme inférieure. Aux Etats-Unis, où la bourgeoisie est moins sournoise et hypocrite qu'en France, le séparatisme est revendiqué et assumé publiquement par les suprémacistes blancs.
Contrairement au discours dominant véhiculé par les médias et les politiciens français, le séparatisme est donc l'apanage des classes aisées, souvent «Blanches», qui privilégient une stratégie de l'entre-soi social. Ce séparatisme des riches, symbolisé par la ghettoïsation des beaux quartiers, est délibérément éludé. Et pour cause. Car il peut prêter le flanc à la critique radicale et, surtout, à la révolte insurrectionnelle.
En France, la bourgeoisie dénonce le prétendu séparatisme des Français et immigrés musulmans pour nous faire oublier les divers séparatismes appliqués par les différentes classes privilégiées pour se distinguer des classes populaires, vivre séparément des classes sociales subalternes ouvrières.
A suivre…


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