Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelkader Djellaoui, a décidé de renforcer le suivi des deux projets ferroviaires stratégiques du pays : la ligne minière Ouest reliant Béchar–Tindouf–Gara Djebilet et la ligne Est reliant Annaba à Bled El Hadba. Un comité central de pilotage et de contrôle sera mis en place pour assurer un suivi rigoureux de chaque étape de réalisation, a indiqué samedi un communiqué du ministère. Cette décision est intervenue à l'issue de deux réunions de travail tenues à Alger et consacrées à l'examen de l'état d'avancement des travaux. Le ministre a rappelé que ces projets structurants figurent parmi les priorités fixées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en raison de leur importance stratégique pour le développement économique et industriel du pays. Dans ses instructions, M. Djellaoui a insisté sur la nécessité de «renforcer la coopération et la coordination étroite entre les différents groupements d'entreprises» afin de garantir la livraison de l'ensemble des tronçons dans les délais impartis. Les entreprises chargées de la réalisation ont, de leur côté, réaffirmé leur engagement à mobiliser tous les moyens humains et matériels nécessaires, à assurer la disponibilité des matériaux et des équipements, et à adopter un système de travail en rotation (8×3) permettant de maintenir une activité continue sur les chantiers. La première réunion a porté sur la ligne minière Ouest, longue de 950 kilomètres, qui reliera Béchar à Tindouf et à Gara Djebilet. Le directeur général de l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), maître d'ouvrage du projet, a présenté un exposé technique sur l'état d'avancement des travaux et les obstacles rencontrés. Le projet se décline en trois principaux tronçons. Le premier, d'une longueur de 575 km, est réalisé par un groupement d'entreprises algéro-chinoises. Sur ce segment, un lot de 135 km a déjà été réceptionné en juillet dernier. Le deuxième tronçon, reliant Tindouf à Oum El-Assel (175 km), ainsi que le troisième reliant Abadla à Hamaguir (109 km), sont confiés à des groupements nationaux. Conscient des défis techniques et logistiques, le ministre a proposé des solutions pratiques pour accélérer la cadence des travaux, en particulier par une meilleure coordination avec les départements ministériels et les autorités locales. Les entreprises concernées se sont engagées à livrer la ligne dans son intégralité avant la fin de l'année, soit avant les délais contractuels initialement fixés. La ligne Est : un maillon du projet phosphate La deuxième réunion a été consacrée à la ligne minière Est, longue de 422 km, reliant Annaba à Bled El Hadba. Ce projet s'inscrit dans le programme global d'exploitation et de transformation du phosphate, un secteur stratégique appelé à devenir un pilier de la diversification économique du pays. Le tracé comprend plusieurs tronçons distincts. Le premier relie Annaba à Bouchegouf sur 54 km et est confié à des entreprises nationales. Le second, long de 121 km, relie Bouchegouf à Dréa–Souk Ahras et est réalisé par un groupement algéro-chinois. Le troisième tronçon, entre Dréa et Oued Kebrit (30 km), ainsi que d'autres segments complémentaires, sont également pris en charge par des sociétés et entreprises nationales. Les entreprises nationales et étrangères impliquées dans les deux projets ont exprimé leur volonté de livrer les ouvrages dans les délais, en garantissant la continuité des travaux et en surmontant les éventuelles contraintes logistiques. Le ministère a précisé que les moyens matériels et humains seront renforcés, afin d'atteindre les objectifs fixés et d'éviter tout retard. Ces rencontres ont réuni, aux côtés du ministre, les cadres centraux du département, le directeur de l'Anesrif, ainsi que les présidents-directeurs généraux de plusieurs grands groupes nationaux : Cosider, Gitra (infrastructures routières et ouvrages d'art), Geica (études, contrôle et assistance), Gitrama (travaux publics maritimes), le Groupe public de construction ferroviaire (GCF) et la Société nationale de Génie civil et Bâtiment (GCB), avec leurs filiales respectives. Les directeurs généraux des entreprises chinoises contractantes, CRCC et CRBC, étaient également présents.