Le nouveau Premier ministre français, veut rendre l'Etat plus efficace et vise notamment «les structures qui font double emploi dans le même champ de politique publique». Il nomme deux fonctionnaires chargés de supprimer des structures publiques. Il a confié cette mission à deux hauts fonctionnaires afin de rendre l'Etat plus efficace. Cette mission, dénommée «Etat efficace», est chargée de proposer «en continu des mesures d'efficacité du service public au Premier ministre». L'objectif est de «rendre l'organisation administrative plus lisible, plus simple et plus efficace», en regroupant, fusionnant «et si besoin» en supprimant «des structures qui font double emploi dans le même champ de politique publique». Le Premier ministre français prévoit de revoir les représentants du socle commun, mardi, ainsi que l'intersyndicale. Une nouvelle salve de consultations. Sébastien Lecornu reçoit de nouveau les chefs des partis du socle commun. Cette semaine, dans une nouvelle phase, celle du travail détaillé sur les mesures budgétaires, avec des rendez-vous rendus publics et d'autres moins. Deux rendez-vous sont officiellement à l'agenda de Sébastien Lecornu. Le premier, mardi midi, avec les chefs des partis du socle commun, a pour objectif de solidifier ce groupe et de faire le point sur l'avancée des discussions budgétaires. Puis, mercredi, est prévue la deuxième réunion avec l'ensemble des syndicats, qui avaient posé un ultimatum après la journée de mobilisation du 18 septembre. L'AME sur la table Mais le reste de l'agenda du Premier ministre français est vide, de quoi lui laisser le temps de travailler sur sa copie, sur le fond des mesures budgétaires. Des coups de téléphone et des rendez-vous ont bien lieu, mais loin des caméras, avec des interlocuteurs qui n'ont pas forcément envie d'être médiatisés. Lecornu va aussi tenter de «déminer» certains points clivant. Par exemple, lors de sa rencontre, mardi, avec Claude Evin et Patrick Stefanini, les auteurs du rapport sur l'Aide médicale d'Etat. Faut-il restreindre les soins accordés aux sans-papiers ? Sébastien Lecornu veut se faire son propre avis sur cette revendication de la droite et de l'extrême droite. «Economiser le max..» Dans un rapport, le Sénat a estimé que réformer le fonctionnement de «l'archipel» d'opérateurs et d'agences de l'Etat, soit 434 opérateurs, 317 organismes consultatifs et 1 153 organismes publics nationaux (comme l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, ou Ademe, l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique, ou Agence Bio, l'Agence nationale du sport, etc.), permettrait d'économiser 540 millions d'euros sur plusieurs années. Selon Matignon, il faut «supprimer des strates». Pierre-Mathieu Duhamel et Denis Morin, les deux hauts fonctionnaires à la tête de la mission, doivent «passer en revue les différentes délégations interministérielles existantes, avec pour consigne que leur suppression soit désormais le principe». Selon des informations, une dizaine d'organismes publics vont être supprimés dans les prochains jours en raison de doublons. Dans le viseur par exemple, la suppression de la délégation ministérielle à la forêt et au bois qui était rattachée au ministère en charge de la Transition écologique. Il existe au moins trois délégations similaires, rattachées à plusieurs ministères. La délégation interministérielle aux restructurations d'entreprises sera supprimée, ses missions transférées au ministère de l'Economie. Des structures en fin de vie verront leur fermeture accélérée, à l'instar du coordonnateur national des mobilités pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ou de la délégation générale au Service national universel (DGSNU), supprimée au 1er janvier 2026. Afin d'acter ces suppressions, «les textes réglementaires seront publiés dans les prochains jours», précise Matignon. Si cette première salve d'annonces reste symbolique, avec quelques dizaines de postes redéployés, Matignon veut en faire une méthode pour tailler dans les dépenses de l'Etat. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, avait déclaré fin avril vouloir réaliser 2 à 3 milliards d'euros d'économies en supprimant ou fusionnant un tiers des opérateurs d'ici 2027, hors universités. L' intersyndicales chez le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu face à un «ultimatum». Les organisations syndicales avaient donné cinq jours au nouveau Premier ministre pour qu'il réponde à leurs «revendications». «S'il n'a pas compris que la colère dans le pays est grande et qu'il n'y répond pas, il n'échappera pas à une seconde journée de mobilisation», menaçait alors Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l'UNSA. Les manifestations du 18 septembre ont rassemblé «plus d'un million de personnes» dans toute la France d'après la CGT, «plus de 500 000» selon les autorités françaises. Les organisations patronales vont êtres reçues aussi. Après les syndicats de travailleurs, ce sont les représentants du patronat qui sont attendus à Matignon. Eux aussi maintiennent la pression : le patron du Medef, Patrick Martin, a annoncé mardi un «énorme meeting» de toutes les organisations patronales «dans quelques jours», même si l'U2P a répondu qu'elle n'envisageait pas d'y participer pour l'heure. La CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l'UNSA, la FSU et Solidaires, huit centrales composant l'intersyndicale ensemble chez Sébastien Lecornu. L'objectif est clair pour le nouveau Premier ministre français : éviter une seconde journée de mobilisation sociale, après celle du 18 septembre. «La balle est dans son camp», assure François Hommeril, président de la CFE-CGC. «On va pouvoir tester sa capacité à s'émanciper de l'Elysée». Une longue liste d'exigences dressée par les syndicats. Abandon de l'ensemble du projet de budget de François Bayrou le Premier ministre démissionnaire, davantage de justice fiscale, conditionnement des aides publiques aux entreprises en fonction des pratiques sociales et environnementales ou encore abandon du recul de l'âge légal de départ à la retraite. Autant de thèmes qui seront au cœur des discussions avec le chef du gouvernement. L'intersyndicale lui demande des signes forts de rupture au nouveau Premier ministre Français. De Marseille,