Les manifestations du 17 octobre 1961, organisées par les émigrés algériens en France, ont illustré les plus belles images de cohésion entre les enfants de l'Algérie, tant à l'intérieur du pays qu'à l'étranger, dans un contexte où la lutte du peuple algérien contre le colonialisme français était en voie d'aboutir à la victoire consacrée par les Accords d'Evian et le cessez-le-feu du 19 mars 1962. Dans son message adressé à l'occasion de la commémoration de cette date, qui a été instituée comme Journée nationale de l'Emigration, le Président Abdelmadjid Tebboune, a adressé un message pour rappeler «l'engagement des émigrés algériens en faveur de la glorieuse Révolution de libération». Il a également rappelé les circonstances des massacres du 17 octobre 1961 à Paris : la police parisienne, sous les ordres du préfet de police de l'époque Maurice Papon, imposa un couvre-feu arbitraire aux membres de la communauté algérienne ; la police parisienne s'est attaquée à «des foules pacifiques sorties manifester, ce qui se solda par un bilan tragique, avec des manifestants qui furent noyés dans la Seine et d'autres brutalisés, torturés et transférés dans des camps». «En cette halte annuelle où nous nous remémorons le 64e anniversaire des manifestations du 17 octobre 1961, je me recueille avec vous à la mémoire de la génération de militants nationaux à l'étranger durant la glorieuse Guerre de libération nationale qui nous ont quittés, et à la mémoire des valeureux martyrs, tout en adressant mes salutations aux enfants de notre communauté nationale à travers le monde, qui portent l'amour et la fidélité à l'Algérie dans leur cœur, et qui honorent leur engagement en participant à la dynamique des transformations économiques en cours dans le pays, mus par la volonté de prendre part au processus de renouveau national et d'édification de l'Etat national moderne auquel aspire le brave peuple algérien», a conclu le Président Tebboune. Une conférence intitulée ''les enfants de la communauté algérienne à l'étranger : la sacralité de l'appartenance et la continuité de la loyauté'', a été organisée, ce jeudi, au Cercle national de l'Armée à Beni Messous (Alger) avec la participation du ministre des Moudjahidine et des Ayant droit, Abdelmalek Tacherift, qui a affirmé que les manifestations du 17 octobre 1961 «ont démontré qu'il n'y avait qu'une seule volonté nationale et qu'un seul objectif commun», estimant que cet anniversaire constitue «une richesse inépuisable, un héritage impérissable et une preuve indélébile sur l'amour que voue l'Algérien à sa patrie». De son côté, le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Sofiane Chaib, a affirmé que la journée nationale de l'émigration «constitue une halte mémorable, symbolisant les nobles sacrifices de notre communauté à l'étranger qui demeureront gravés dans notre histoire nationale». Sofiane Chaib a rappelé que la décision d'instituer une minute de silence, observée le 17 octobre de chaque année, à travers l'ensemble du territoire national, et les représentations diplomatiques et consulaires de l'Algérie à l'étranger, à la mémoire des martyrs de ces massacres, «renforce l'engagement de préserver la Mémoire nationale et de la transmettre aux générations successives». Il a également évoqué les efforts déployés par l'Etat visant à associer les enfants de la communauté nationale à l'étranger aux différentes politiques adoptées, les appelant «à contribuer à l'élan du développement national, en s'acquittant du rôle légué aux générations successives». Pour sa part, le recteur de Djamaa El-Djazaïr, Cheikh Mohamed Mamoune El-Kacimi El-Houceini, a affirmé que la Journée nationale de l'émigration représente «une halte pour se recueillir et tirer les enseignements de cette page rayonnante de l'épopée historique de la glorieuse Révolution, qui a été une source d'inspiration pour les peuples épris de liberté». Pour rappel, le 17 octobre 1961, des émigrés algériens sortis, à l'appel du FLN, manifester pacifiquement contre le couvre-feu imposé aux seuls Algériens par le préfet de police de Paris, Papon, ont été arrêtés et enfermés dans les commissariats et dans les stades parisiens. Ils ont été torturés et nombre d'entre eux assassinés. La police parisienne a commis une véritable tuerie et les corps des victimes – hommes, femmes et enfants – ont été jetés par cette même police française, dans la Seine. Des centaines de morts, des blessés et des disparus furent enregistrés.