L'Algérie considère que son positionnement stratégique dans la Méditerranée occidentale et en Afrique offre un énorme potentiel pour son développement économique.L'Algérie, à traver le développement de son infrastructure portuaire peut devenir un hub de transbordement de conteneurs, cherchant à capter une partie du trafic qui transite par les ports voisins, diminuer en devises les coûts de transport et dynamiser le pourtour méditerranéen tout en n'oubliant pas l'Afrique du fait de sa position géographique stratégique. 1.-Accord d'Association Algérie-Europe, fondement pour renforcer l'intégration de l'Algérie dans l'espace méditerranéen L'Algérie s'est est engagée dans un partenariat avec l'Union européenne, cherchant à établir des relations mutuellement bénéfiques et stables. Des négociations sont en cours à la demande de l'Algérie pour la révision de l'Accord, mais selon Bruxelles, pouvant traiter quelques dispositions et non l'accord-cadre qui s'applique à tous les pays qui ont signé l'accord. Selon tant des données officielles du gouvernement algérien (ONS) que de l'Union européenne en incluant les exportations d'hydrocarbures, nous avons respectivement pour 2021 et 2023, la tendance n'ayant pas changé pour 2024 et le premier semestre 2025. En 2021, la valeur totale des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Union Européenne s'élevait à 31,395 milliards d'euros, avec des exportations algériennes de 18,747 milliards d'euros et des importations de 12,648 milliards d'euros, laissant un excédent commercial de 6,099 milliards d'euros en faveur de l'Algérie. Ce commerce est largement dominé par les hydrocarbures exportés par l'Algérie vers l'UE. En 2023, les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Union européenne ont atteint au cours de 1,17 dollar un euro 58,73 milliards de dollars et les exportations algériennes vers l'UE étaient de 41,38 milliards de dollars. Sur une exportation totale de 55 milliards de (dont 50 en hydrocarbures brut et semi brut), soit 75% de ses recettes en devises. Pour les importations de l'UE vers l'Algérie, elles étaient de 17,44 milliards de dollars, soit un un excédent commercial pour l'Algérie.de 23,93 milliards de dollars. L'Europe ayant eu recours à l'arbitrage international en juillet 2025, qui devrait se dérouler avant le dernier trimestre 2025, mais es discussions sont en cours pour aplanir les divergences étant deux partenaires stratégiques. 2.- L'énergie au cœur de la coopération méditerranéenne : l'Algérie acteur stratégique En 2O24, selon les statistiques d'Eurostat, la part du marché européen de l'Algérie représente dans le volume des exportations 0,6% et dans le volume des importations globales 1,4%, un taux marginal, y compris la valeur de l'Algérie de ses exportations d'hydrocarbures, devant accélérer une économie diversifiée hors hydrocarbures, si elle veut devenir un acteur majeur, car la puissance et le respect d'une nation se mesure par sa puissance économique. Idem pour la coopération en direction de l'Afrique, loin de ses potentialités où en 2024, selon les statistiques douanières le volume des échanges a atteint environ 4,6 milliards de dollars sur un volume global pour l'Algérie – importations et exportations – avoisinant 90 milliards de dollars dont 1,87 milliards de dollars pour les importations et 2,7 milliards de dollars pour les exportations. Soit 5,11% de ses échanges globaux. Cependant, en part de marché dans le domaine énergétique, l'Algérie est un acteur important, où en 2024, le taux de dépendance énergétique global de l'Union Européenne est de plus de 70 %, selon The Other Economy, ce taux signifiant que l'UE importe plus de 70% de l'énergie qu'elle consomme. En effet, de part sa position géographique et à ses capacités dans le domaine du gaz naturel et des énergies propres, l'Algérie aspire à jouer un rôle central dans la connexion énergétique entre l'Afrique et le bassin méditerranéen, à travers des investissements dans les infrastructures et les technologies modernes visant à accroître les capacités de production et de transport, tout en respectant les considérations environnementales et la réduction des émissions. Le domaine des énergies propres L'Algérie entend se conformer à la politique de la neutralité carbone selon les directives européennes de protection de l'environnement qui seront appliquées dès 2027 par la diminution des gaz torchés, la réduction de l'empreinte carbone, et consistant dans le domaine du stockage du transport de privilégier les carburants alternatifs. Et c'est dans ce cadre que l'Algérie ambitionne à devenir un leader régional et international dans la production et l'exportation d'hydrogène d'ici 2040 et renforcer sa coopération énergétique avec l'espace méditerranéen, notamment avec l'Europe, pour développer les énergies renouvelables prévus à 22.000 MW dont 10.000 allant vers l'Europe horizon 2O35 ainsi que le en développement de l'hydrogène vert, bleu et blanc souvent oublié moins cher et moins polluant. La stratégie de l'hydrogène tourne autour de quatre axes : premièrement, la mise en place d'un cadre juridique, organisationnel et institutionnel intégré ; deuxièmement, des infrastructures appropriées pour la production et le stockage avec une intégration industrielle garantissant la production locale des équipements ainsi que la maîtrise de l'ingénierie et des services à travers le développement des capacités et des compétences à travers les universités et instituts ; troisièmement, la mise en place de mécanismes de financement innovants des investissements, et le renforcement de la coopération internationale, notamment avec le développement de projets d'interconnexion pour le transport de l'hydrogène, en particulier le projet South 2 Corridor destiné à l'exportation de l'hydrogène vert vers l'Europe. Ainsi, des contacts sont en cours avec le partenaire ENI, afin de mener des projets pilotes pour l'hydrogène vert et les biocarburants et la société allemande VNG AG pour la réalisation des projets d'hydrogène vert et d'ammoniac. L'objectif affiché par l'Algérie est de devenir un pôle régional de l'hydrogène en exportant vers l'Europe mais qui suppose des investissements importants dans les infrastructures énergétiques renouvelables et la coopération pour l'amélioration des interconnexions électriques entre les deux rives de la Méditerranée, l'échange d'expertises et le transfert de technologies, la coopération devant s'étendre à l'amélioration de l'efficacité énergétique qui est une des plus grande réserves de l'Algérie. Professeur des Universités, Docteur d'Etat Abderrahmane Mebtoul