Le MAK voulait faire du 14 décembre l'acte fondateur d'un « Etat ». Il en fera finalement l'annonce officielle de son propre enterrement. En proclamant une « indépendance » fictive depuis l'étranger, loin du terrain et encore plus loin de la réalité kabyle, Ferhat Mehenni a confirmé ce que tout le monde savait déjà : le mouvement n'existe plus que dans ses communiqués. Le choc ne vient même plus de l'Algérie, mais du mouvement lui-même. Les dissensions internes, devenues publiques, montrent une structure qui se fissure de partout : perte de crédibilité, absence totale d'ancrage populaire, direction coupée du réel, et militants de plus en plus nombreux à quitter le navire avant qu'il ne coule définitivement. Le coup le plus dur est venu du monde culturel kabyle. Rabah Asma, figure respectée et écoutée, a rappelé avec dignité l'intangibilité de l'unité nationale et mis en garde contre les discours aventureux. Oulahlou, connu pour son indépendance d'esprit, a qualifié la déclaration de Mehenni de dangereuse et irresponsable. Quand même les voix libres se retirent, c'est que la musique s'est arrêtée. Sur le terrain, la réaction de la Kabylie est limpide : calme, indifférence et lassitude face à l'instrumentalisation politique. Ceux qui connaissent réellement la région le disent clairement : La Kabylie n'est pas un slogan, encore moins une marchandise politique. À quelques jours du 14 décembre, le constat est sans appel : fractures internes, rejet populaire, condamnation culturelle et isolement total. Aucun scénario ne permet au MAK de se relever. On ne ressuscite pas ce qui n'a jamais eu de racines. Le MAK rêvait de déclarer une naissance.Il ne fera qu'annoncer... sa disparition définitive.