Auteur prolifique, M'hamed Benguettaf signe une quinzaine de pièces qui explorent aussi bien le tragique que la satire, l'intime que le politique. Des œuvres comme Djeha et les gens, Le Cri, Fatma, Le bruit des autres ou encore La Répétition témoignent de son goût pour les personnages complexes et les situations révélatrices des contradictions de la société. Son écriture, souvent sobre et directe, laisse une large place à la parole de l'acteur et à la force du jeu scénique. Dramaturge, comédien, metteur en scène et homme d'institution, il a consacré plus d'un demi-siècle à la scène, contribuant à façonner un théâtre ancré dans la société algérienne tout en restant ouvert aux influences universelles.De la Radio nationale au Théâtre national algérien, il a consacré sa vie à faire du théâtre un espace de réflexion, de transmission et de dialogue avec le monde. Né à Alger le 20 décembre 1939 et disparu dans cette même ville le 5 janvier 2014, M'hamed Benguettaf demeure l'une des grandes figures du théâtre algérien contemporain. Dramaturge, comédien, metteur en scène et homme d'institution, il a consacré plus d'un demi-siècle à la scène, contribuant à façonner un théâtre ancré dans la société algérienne tout en restant ouvert aux influences universelles. Originaire de Hussein Dey, Benguettaf fait ses premiers pas artistiques au début des années 1960, dans une Algérie fraîchement indépendante où la culture devient un espace essentiel de reconstruction et d'affirmation identitaire. C'est à la radio nationale, en 1963, qu'il entame sa carrière, avant de se tourner pleinement vers le théâtre, art auquel il restera fidèle jusqu'à la fin de sa vie. Très tôt, il s'impose comme un artiste polyvalent, capable d'occuper aussi bien la scène que les coulisses. Son parcours est marqué par la fondation de la troupe Masrah El Kalâa, également connue sous le nom de Théâtre de la Citadelle. À travers cette aventure collective, Benguettaf participe à l'émergence d'un théâtre exigeant, attentif aux réalités sociales, aux tensions humaines et aux mutations culturelles du pays. Pour lui, le théâtre n'est pas seulement un espace de divertissement, mais un lieu de questionnement, de confrontation et de transmission. Auteur prolifique, M'hamed Benguettaf signe une quinzaine de pièces qui explorent aussi bien le tragique que la satire, l'intime que le politique. Des œuvres comme Djeha et les gens, Le Cri, Fatma, Le bruit des autres ou encore La Répétition témoignent de son goût pour les personnages complexes et les situations révélatrices des contradictions de la société. Son écriture, souvent sobre et directe, laisse une large place à la parole de l'acteur et à la force du jeu scénique. Parallèlement à son travail d'auteur, M'Hamed Benguettaf se distingue comme traducteur et adaptateur. Il fait dialoguer le théâtre algérien avec de grandes voix internationales, adaptant notamment des textes de Nazim Hikmet, Ray Bradbury ou encore Don Quichotte de Cervantès, revisité dans L'homme qui n'y était pour rien. Cette adaptation contemporaine, montée au début des années 2000 illustre sa volonté de relire les classiques à la lumière des préoccupations modernes. En 2004, il est nommé directeur du Théâtre national algérien « Mahieddine Bachetarzi », fonction qu'il assumera jusqu'à sa disparition, dix ans plus tard. À ce poste, il œuvre pour la valorisation des talents locaux, la formation des jeunes artistes et la pérennisation du théâtre public. Même affaibli par la maladie, il reste engagé dans la vie culturelle, fidèle à sa vision d'un théâtre vivant et nécessaire. M'hamed Benguettaf laisse derrière lui une œuvre dense et un héritage durable. Artiste discret mais déterminé, il appartient à cette génération qui a donné au théâtre algérien ses lettres de noblesse et ouvert la voie aux voix nouvelles.