Alors que les services des Douane déclarent une saisie d'un million de pétards cette année contre le double l'année précédente, l'activité illicite ne semble pas reculer et on peut la voir partout à la veille d'une fête religieuse qui tourne généralement mal pour des dizaines de familles. Une simple tournée dans les marchés et les boulevards de la capitale confirme ce constat. Des tables de toutes les couleurs du feu investissent les trottoirs et les marchés les plus prisés à l'exemple du «marché 12» à Belouizdad, le marché Ali Mellah, Clauzel, la place des Martyrs et «Djamaâ Lihoud», qui battent leur plein. Comme s'il s'agissait d'un commerce légal, les vendeurs de pétards ne se font pas discrets et sont rarement inquiets de la présence des services de police. Ces derniers font, quant à eux, moins de pression et s'occupent plutôt des autres formes de criminalité telles que les agressions et les vols mais pas de cette activité illicite. «Nous ne visons pas les personnes qui vendent de petites quantités de pétards, tenant des tables dans la rue mais les grands fournisseurs des produits pyrotechniques», rapporte la presse nationale de la cellule de communication de la Sûreté de wilaya d'Alger qui a organisé lundi dernier une conférence à ce sujet. Autrement dit, l'intérêt est de frapper à la source et non la saisie des petites quantités de marchandises étalées sur les marchés. Il est vrai qu'il est plus important d'éradiquer le problème à sa source mais cela n'empêche pas de l'attaquer partout puisque les quantités de «bombes» ont réussi à passer pour réapparaître sur le marché de détail. Ne faut-il pas traquer les revendeurs aussi afin qu'ils rompent avec la mafia des pétards et surtout comprennent qu'ils portent atteinte à la sécurité et à l'économie nationale ? Selon la même source, près de deux millions d'unités de ces produits interdits ont été saisis durant ce mois dans une affaire débutant sur un axe routier à Dar El-Beida et menant à un dépôt clandestin à El-Hamiz. La marchandise saisie a été évaluée à 10 milliards de centimes. Selon le DG de la douane cité hier par le quotidien El-Moudjahid, la quantité des pétards saisis par ses hommes a atteint un million d'unités. Il s'agit, selon Abdou Bouderbala de la moitié de la quantité saisie l'année dernière, un recul expliqué par «le renforcement du contrôle des flux commerciaux au niveau des frontières ainsi que les sanctions sévères infligées aux contrevenants» rapporte le journal. Par ailleurs, la synthèse quotidienne de l'activité des services de la Gendarmerie nationale fait état depuis le début de l'année de dizaines d'affaires de saisies de produits pyrotechniques opérées au niveau des points de contrôle investissant différents axes routiers. En effet, du 1er janvier au 23 février de l'année en cours, ces services indiquent la saisie de 681 400 unités de produits pyrotechniques dans différentes wilayas. Nul n'ignore les efforts des services de sécurité au niveau des frontières et sur les axes routiers, mais ces efforts devraient être complétés par le contrôle des marchés pour que la mafia des pétards cesse de faire fortune au détriment de la sécurité de la population et de l'économie nationale.