Ce sont 14 théâtres régionaux qui prennent part à la 5e édition du Festival national du théâtre professionnel qui se déroule du 24 mai au 7 juin au Théâtre national d'Alger. Chacune de ces troupes présentera sa dernière création. Pour ce qui est des troupes étrangères venues d'Irak, de Tunisie, du Soudan, de Libye, du Maroc, ou encore de Grande-Bretagne, elles se produiront au Palais de la culture Moufdi-Zakaia, en hors compétition. Quant aux associations et coopératives théâtrales venues des différentes wilayas, elles se produiront sur la scène de la petite salle Hadj-Omar. Au menu de la 5e soirée, la programmation du Théâtre régional de Tizi Ouzou qui a présenté une de ses créations récentes, à savoir Si Pertouf, adaptée en tamazight, par le génie Mohya et qui n'est autre que la célèbre pièce de Molière Tartuffe. C'est une pièce satirique très riche en dialogues et en finesses, adaptée à la situation et à la conjoncture d'une période qu'avait traversé notre société, à savoir : la montée du fondamentalisme religieux, à partir de 1979 et qui coïncide avec le renversement du shah d'Iran et la révolution islamique iranienne. L'histoire, est celle d'une famille kabyle qui, durant leurs cycles de vie, mène une vie en parfaite harmonie avec les valeurs ancestrales. Subitement, un changement radical s'opère au sein de la cellule familiale, plus précisément chez le père de la famille. A vrai dire, ce dernier a fait la connaissance d'un personnage religieux, du nom de «Si Pertouf» qui, par la force des choses, a beaucoup d'influence, voire de domination sur lui. Il lui dicte un autre comportement sur le plan vestimentaire, ainsi que concernant certaines habitudes de vie. En premier lieu, le père avait acheté un grand cadre représentant une adolescente portant le voile, les mains tendues vers le ciel et implorant Dieu, afin de l'accrocher au mur du salon, à la place d'une autre toile représentant un beau paysage. Le père ordonne ensuite à ses filles de s'habiller «décemment», parce que la religion exige que les femmes obéissent à leurs tuteurs, puis, en définitive, le père veut marier sa très jeune fille à «Si Pertouf» parce que ce dernier, et un pieux, et en même temps un homme de confiance, intègre. D'ailleurs, le père est tellement attaché à son nouveau gendre qu'il lui met l'acte de propriété de la maison familiale à son nom. Enfin, le doute se propage au sein de la cellule familiale. La mobilisation contre «Si Pertouf» est générale, tous tentent de ramener le père à la raison, en lui faisant admettre que «Si Pertouf» est un tricheur, qui fait de la religion une supercherie, pour cacher sa véritable nature. Enfin, le but de la famille est atteint, grâce à la vigilance de ses filles et la complicité des autres membres de la famille.