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Entre légende et réalité (III)
La reine de Saba
Publié dans La Nouvelle République le 15 - 09 - 2010

Avec sa puissante muraille, ses nombreux monuments civils comme religieux, Mârib s'impose non seulement comme la capitale des Sabéens mais aussi comme la plus grande ville d'Arabie du Sud.
La ville de Mârib
Rappelons le témoignage d'un ancien historien antique, Agatharchide, qui avait écrit au sujet de Mârib ce qui suit : «La ville des Sabéens témoigne par son nom de l'appellation de tout le peuple : elle se nomme Saba ; elle s'élève sur une montagne pas bien grande et de beaucoup la plus belle d'Arabie». Mais cet auteur semble ignorer le nom antique : Maryab (Mryb) qui se transformera bien plus tard en Mârib.
La cité s'élève en bordure même du wâdî Dhana, à 8 km environ à l'est de la digue. Elle est défendue par une muraille longue de 4,2 km environ dont les parties les plus anciennes pourraient remonter au second millénaire. A l'époque sudarabique, le rempart est muni de tours carrées et de portes à étroits passages centraux, décorées d'inscriptions. La plus ancienne dédicace de construction remonterait au début du VIIIe siècle avant J.-C., sous Yathî'amar Bayân, fils de Sumhu'alî. Puis, vers 500, un autre souverain non identifié affirme construire deux portes et des tours.
Cette vaste enceinte, partiellement démontée dans les années 1940, ne conserve plus que deux grandes portes, l'une à l'ouest, l'autre au nord, quelques tours et des pans de courtines. L'intérieur de la ville, couvrant pas moins d'une centaine d'hectares, montre clairement une accumulation de dépôts archéologiques hauts de 15 à 30 m témoignant de sa très longue histoire.
Le principal monument de la ville, le palais Salhîn (ou Salhîm), n'a jamais été retrouvé. Résidence des premiers souverains sabéens, il a été agrandi (ou rehaussé) au VIIe siècle avant J.-C. par le souverain Karib'îl Watar. Il a parfois symbolisé la dynastie sabéenne et devait surpasser en renommée les autres demeures royales : la maison Shaqar à Shabwa, et la maison Harîb à Tamna. Les autres monuments de Mârib, le temple Hirwam consacré à Almaqah, l'église construite après la conquête abyssine et la synagogue, ne sont connus que par des inscriptions. La destruction de la digue marqua l'abandon de la ville qui fut partiellement réoccupée à l'époque islamique.
Les temples hors les murs
Les principaux monuments connus de Mârib se trouvent à l'extérieur de la ville, à 3,5 km au sud-est, dans l'oasis sud. Le premier d'entre eux, dénommé localement Mahram Bilqîs (le temple de Bilqîs !) a été partiellemment dégagé par une équipe américaine durant l'hiver 1951-1952. Cette mission, qui avait alors obtenu l'autorisation exceptionnelle de l'imam, s'était attachée à dégager la cour d'entrée entourée d'un péristyle. Cet ensemble, entièrement remis au jour depuis quelques années, fait désormais l'objet de travaux de restauration.
Cet édifice, de loin le plus grand sanctuaire de l'Arabie du Sud, se compose d'une cour d'entrée, d'un vaste espace délimité par un haut mur au tracé ovale, de bâtiments annexes et d'un cimetière adjacent. La cour à péristyle, avec les huit piliers de son propylon, forme la principale entrée de l'enceinte ovale.
Longue de 24 m et large de 19 m, cette cour est bordée de 32 piliers délimitant un portique couvert par une toiture de pierre. Le mur de fond est orné de «fausses fenêtres» (ou «panneaux encastrés») régulièrement répartis à l'intérieur et d'inscriptions cursives peintes en rouge. La fouille a livré des centaines de pierres inscrites, parfois réutilisées en dallage, et des statues de bronze. Le mur ovale, long de 300 m et haut de 13 m, délimite un espace de nature inconnue puisqu'il n'a pas encore été fouillé. De longues dédicaces de construction, couvrant ses assises extérieures, ont pour auteurs des souverains sabéens qui règnent entre le VIIe et le milieu du Ve siècle avant J.-C.
Ce sanctuaire du nom d'«Awâm» est dédié à la divinité Almaqah. Du côté méridional, il est associé à une vaste nécropole constituée de tombeaux-tours, hauts de 5 à 10 m à l'origine, munis à l'intérieur d'échelles de bois ou d'escaliers de pierre. D'après les archéologues allemands, la principale période d'utilisation de cette nécropole se situe entre le VIe et le IIIe siècle avant J.-C.
L'ensemble «Arsh Balqîs»
Le second temple, dénommé Arsh Bilqîs (le trône de Bilqîs !) et dédié à «Almaqah, seigneur de Bar'ân», forme un ensemble architectural de 75 m sur 62 m comprenant un bâtiment central précédé d'une cour basse. Ce bâtiment comporte quatre constructions emboîtées les unes dans les autres entre la fin du IXe et le Ve siècles avant J.-C. dont seul le « temple 4 » est bien connu. Il est précédé à l'ouest par un portique monumental de six piliers monolithes, décorés au sommet de denticules. Derrière ces piliers, un petit porche donne accès à une cour bordée de portiques sur deux côtés ; au centre s'élèvent un adyton abritant une idole de bronze, deux autels de pierre et la statue du donateur. La grande cour en contrebas, à laquelle on accède par l'ouest, est bordée de portiques sur trois côtés. Ce temple fut détruit au début de notre ère. Sa reconstruction, selon des principes d'accès alignés cette fois selon un axe est-ouest, correspondrait à un changement de rituels et à une nouvelle dénomination d'Almaqah : «Seigneur de Maskat et Celui-qui-réside-à-Bar'ân». Le sanctuaire, renforcé par de puissantes tours pour contrer l'accumulation des limons, demeurera en service jusqu'au IVe siècle.
Ainsi, depuis une quinzaine d'années, les archéologues, principalement allemands, ont considérablement renouvelé notre connaissance de Mârib, la capitale sabéenne, et les travaux de restauration en cours permettent de restituer sa splendeur passée.
(Suite et fin)


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