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Un grand historien latin (II)
Tacite (55-120 ap. J.-C.)
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 09 - 2010

«[L'empereur] fit placer dans toutes les bibliothèques les ouvrages de Cornelius Tacite, auteur de l'Histoire impériale, en se vantant d'avoir avec lui des liens de parenté.» Solon
Concernant ses sources dont il puisait ses informations, c'est un sujet sur lequel Tacite n'est pas très disert. S'il évoque les sources qu'il a utilisées, c'est le plus souvent en des termes très vagues.
Une méthode originale
Il lui arrive, rarement, de citer certains de ses prédécesseurs : Fabius Rusticus, Pline l'Ancien, Cluvius Rufus; de faire allusion à des documents ou à des sources orales. Tacite a certainement pris la peine de s'informer soigneusement -- on le voit, par exemple, interroger son ami Pline le Jeune sur les circonstances de la mort de son oncle Pline l'Ancien -- mais il laisse aux historiens modernes le soin de découvrir l'origine des renseignements qu'il a collectés.
L'esprit critique du grand historien se manifeste de façon tout aussi discrète et d'ailleurs, ne paraît pas spécialement aigu. Tacite voit, certes, les faiblesses des historiens qu'il a consultés, leur ignorance de la politique, leur souci de plaire au pouvoir en place ou de dénigrer les tyrans disparus. Néanmoins, cette lucidité s'accommode, toutefois, d'une méthode critique très sommaire. Tacite suit ses sources lorsqu'elles sont d'accord, sinon, il note leurs divergences ; il fait appel à la psychologie humaine pour récuser certains témoignages et rejette ce qui lui paraît invraisemblable ou, plus simplement, refuse de se prononcer.
La synthèse de l'œuvre de Tacite
Pour les chercheurs et les historiens qui s'intéressent à l'?uvre de Tacite, il n'est pas facile de présenter de façon brève une œuvre aussi originale que celle-ci. Il leur faut bien, pourtant, en signaler les aspects les plus caractéristiques, fût-ce sommairement. Comme beaucoup de ses confrères, Tacite croit en la vertu éducative de l'histoire : l'étude du passé doit sauver de l'oubli les belles actions et détourner du mal par la peur de l'infamie qui s'attache aux comportements criminels. L'historien latin ne se contente, donc, pas d'établir des faits, de rapporter des événements ; il analyse, en moraliste, les situations, scrute les motivations de ses personnages, montre l'influence des vices, et, quelquefois, des vertus, dans leurs agissements, attitude qui se retrouve, évidemment, dans les portraits, nombreux et très beaux qui parsèment ses ?uvres, particulièrement les Histoires et les Annales.
Mais les hommes ne sont pas seuls à jouer un rôle dans l'histoire. La fortune ou le hasard sont également présents et actifs. Dans quelle mesure, donc ? Et que reste-t-il, dès lors, de liberté à l'homme lui-même ? Tacite s'interroge, sans aboutir à une conclusion bien ferme. Il en va de même pour les prodiges que l'historien rapporte volontiers, sans prendre nettement position sur leur valeur de présage.
Le contenu des œuvres de l'historien
Pour ce qui est du contenu des œuvres de Tacite, les Histoires et les Annales sont dominées, surtout, par la politique intérieure menée par les empereurs successifs de Rome. Ce qui retient l'attention de Tacite, surtout, ce sont, d'abord, les actes du prince, de son entourage, du sénat, même si ces sujets sont en général bien médiocres. Mais ce n'est pas tout. L'historien entraîne aussi son lecteur aux frontières de l'empire, à l'est et à l'ouest de l'Empire romain, où les puissantes légions latines se heurtaient aux Barbares ou à des voisins hostiles. Et, phénomène plus surprenant peut-être, Tacite se montre assez attentif aux problèmes économiques et budgétaires de l'empire. Cette matière, du reste assez variée, est présentée dans un ordre chronologique avec, toutefois, un certain nombre de digressions rétrospectives : sur les luttes de classe à l'époque républicaine, par exemple, sur les juifs, leur histoire, leurs m?urs et la géographie de la Palestine, sur l'évolution du droit, depuis Minos et Lycurgue jusqu'à August, sur l'histoire de la préfecture urbaine, l'histoire de l'écriture ou, enfin, l'histoire de la questure.
La survie de son œuvre
Tacite malgré son œuvre très importante n'a pas, pourtant, fait école. Après lui, l'historiographie romaine a tendance à se cantonner dans des genres mineurs : biographies impériales ou abrégés ou, enfin, des bréviaires. La survie même des ?uvres de notre historien aurait été menacée si l'on en croit l'Histoire Auguste (Vie de Tacite) : l'empereur Tacite, qui régna quelques mois au tournant des années 275-276, «fit placer dans toutes les bibliothèques les ouvrages de Cornelius Tacite, auteur de l'Histoire impériale, en se vantant d'avoir avec lui des liens de parenté. Et de crainte qu'ils ne disparaissent par suite de la négligence des lecteurs, il décida que chaque année aux archives dix copies en seraient faites aux frais de l'État -- pour être déposées dans les bibliothèques». Les auteurs chrétiens sont partagés. Tertullien traite Tacite de menteur ; Orose lui reproche des désaccords avec l'Ancien Testament mais reconnaît qu'il a raconté certaines guerres de Domitien. Cependant, au IVe siècle, Tacite trouve un émule en la personne d'Ammien Marcellin qui compose une Histoire à partir de l'empereur Nerva, et s'étendant jusqu'à la mort de Valens survenue en 378. Puis, cet historien illustre semble tomber dans l'oubli : pour certain comme Cassiodore, il n'est plus qu'«un certain Cornelius»...
Il faut attendre la fin du Moyen-Age pour que réapparaissent les œuvres de Tacite, Agricola et Germanie, et elles sont apparues dans la péninsule italienne, venant d'Allemagne, au milieu du XVIe siècle.
A partir des années 1570, les éditions de Tacite et les travaux consacrés à son œuvre se multiplient de façon particulière. On admire, alors, son style, et on l'estime comme historien, comme moraliste et, surtout, comme penseur politique.
Quelques décennies plus tard, Tacite inspire les dramaturges français comme Corneille (Othon, 1664), puis Racine (Britannicus, 1669).
Cet éminent historien romain retrouve encore des admirateurs parmi les auteurs et les écrivains. La France du Siècle des Lumières, dans l'ensemble, l'apprécie beaucoup, en particulier les philosophes Montesquieu mais aussi d'Alembert et Jean-Jacques Rousseau.
(Suite et fin)


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