, Le 27 octobre 2005, les banlieues françaises connaissaient des émeutes sans précédent dans le pays suite à la mort de deux adolescents (Zyed, 17 ans, et Bouna, 15 ans) après une course poursuite avec la police. Cinq ans après, la tension reste toujours perceptible. Les quartiers dits sensibles sont encore des poudrières. Les risques d'embrasement palpables. La situation, difficile depuis les émeutes, ne s'est guère améliorée et s'est même aggravée avec la crise économique et, comme en 2005, un rien peut provoquer à nouveau des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre. Christophe Soullez, de l'Observatoire national de la délinquance, décrit cette situation : «Dans certains quartiers on est toujours sur la corde raide. Certains quartiers sont encore sous tensions, notamment en raison de la défense du territoire pour le contrôle du trafic de stupéfiants.» L'économie souterraine concerne les trafics : drogues, armes, contrefaçons… Les «territoires», eux, sont contrôlés par une minorité de jeunes qui se sont emparés de quartiers ou plutôt d'immeubles. Des groupes qui gèrent les allées et venues et qui n'acceptent pas la présence des forces de l'ordre. Les rapports entre jeunes et polices sont, donc, encore aujourd'hui très tendus. Pour Loïc Lecouplier, policier à Bobigny et secrétaire régional en Seine-Saint-Denis du syndicat Alliance, «dans certaines cités du 93 dès qu'il y a une incursion de la police que ce soit en civil ou en uniforme il y a forcément une réaction hostile».