«Le fléau est certes, moins grave à Bordj Bou-Arreridj qu'ailleurs notamment, mais sa progression croissante nécessite une réflexion profonde sur les moyens à même d'éradiquer ce comportement nuisible qui s'étend désormais, au-delà des stades», dira le wali lors d'une rencontre, mercredi passé avec le mouvement associatif des 34 communes de la wilaya. En effet, après la prise à partie des joueurs et des arbitres par le public et les altercations, voire les accrochages, entre supporters d'équipes adverses, les actes de vandalisme entament une nouvelle étape où les rues deviennent les nouveaux théâtres d'échauffourée entre les supporters avec tout ce que cela implique en termes d'atteinte à l'ordre public, aux infrastructures et aux biens. L'ampleur du phénomène et ses effets néfastes sur le football a tout naturellement poussé les responsables à chercher des solutions. Des sanctions pécuniaires et privation d'accès aux stades à l'incitation au fair-play, les recettes ne manquent pas. En attendant, la partie la plus désavantagée du phénomène demeure bel et bien les clubs qui font les frais du comportement incorrect de leurs «supporters», notamment à coups de suspension de stades. Une sanction qui implique souvent un manque à gagner considérable en termes de recettes d'entrée et de sponsoring et prive l'équipe de l'appui moral de ses fans. Plus grave encore est l'atteinte portée à l'ordre public et le sentiment d'insécurité qui règne, notamment dans les quartiers adjacents des stades sportifs. Cette angoisse est d'autant plus justifiée, sachant qu'en plus de la destruction des équipements et des biens, la violence dans les stades a fait cette année des victimes parmi les supporters. Devant ce tournant dangereux, les réactions commencent à s'organiser avec l'implication des différents intervenants et acteurs du football, des autorités locales et des associations. Dans ce cadre, le wali de Bordj Bou-Arreridj, Mecheri Azzedine, a appelé dans la rencontre avec le mouvement associatif, à l'adoption d'une stratégie basée en particulier sur la sensibilisation et l'encouragement du fair-play dans les gradins. Pour le GNFE, ces actes de vandalisme, loin d'émaner de la société algérienne, sont commis par une minorité de fauteur de troubles qui s'adonnent à des agissements contestables, volontaires ou non, suite à des fautes commises par les acteurs d'un match de football, telle une décision contestée d'un arbitre ou un acte provocateur d'un joueur, entraîneur ou dirigeant. Le rôle des médias dans ce cadre s'avère double et sensible. Ils peuvent être un support efficace pour la sensibilisation aux dangers de ce phénomène, au lieu de jouer aux incitateurs à la violence dans les stades par des commentaires «trop» mobilisateurs, qui pourraient contribuer à allumer la mèche de la violence.