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La déléguée générale de Palestine à Paris au Quotidien d'Oran : Le monde occidental a perdu de sa crédibilité
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 01 - 2009

Native de Bethléem, Hind Khoury a été membre du premier gouvernement de Mahmoud Abbas. Ministre d'Etat, elle y était chargée du dossier de Jérusalem.
En mars 2006, elle succède à Leila Shahid à la tête de la Délégation générale de Palestine à Paris. Un poste qui en fait l'une des figures les plus médiatiques de la classe politique palestinienne.
Cette économiste de formation - maintes fois consultante auprès d'organisations internationales et privées - profite des plateaux de télévision et des colonnes pour charger la politique israélienne. Elle a reçu Le Quotidien d'Oran dans son bureau du 15e arrondissement.
Le Quotidien d'Oran .: Barack Obama désormais installé à la Maison-blanche, qu'attendent les Palestiniens des Etats-Unis ?
Hind Khoury.: Qu'ils mettent en oeuvre les changements promis et rompent avec la politique proche-orientale de l'Administration Bush. Barack Obama prend ses fonctions à un moment tragique de l'histoire des Palestiniens, l'agression israélienne contre Gaza. D'où l'urgence d'ériger le dossier proche-oriental au premier rang des priorités diplomatiques. Les urgences sont nombreuses. Les Palestiniens en attendent une action rapide pour la levée du blocus contre Gaza, la suppression des barrages, l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Ils attendent de la nouvelle administration qu'elle use de toute son influence pour la création de l'Etat Palestinien...
Q.O.: ... Lequel, selon l'engagement de l'Administration Bush, devait voir le jour fin 2008 au plus tard.
H.K .: A force de ne pas tenir ses promesses et de ne pas veiller à la mise en oeuvre des engagements pris, le monde occidental a perdu de crédibilité aux yeux des Palestiniens et du monde arabe. En toute bonne foi, les Palestiniens sont tentés de croire que l'entrée de Barack Obama à la Maison-blanche constitue une belle opportunité pour la relance du processus de paix. C'est le moment de montrer qu'il y a des leaders dans le Monde capables d'agir dans la direction définie tour à tour à Madrid, Oslo et Washington. Donner des perspectives sérieuses et crédibles au processus de paix, fixer un calendrier pour la création de l'Etat palestinien, faire pression sur Israël afin de lui imposer le respect des résolutions de l'ONU et des conventions de Genève, telles sont nos attentes, telles sont nos exigences. Ni plus ni moins. Ce qui s'est passé à Gaza ne doit plus se reproduire. Il est de la responsabilité des Etats-Unis et de l'Europe d'y veiller.
Q.O.: L'Europe s'est efforcée de mettre à profit la longue transition à Washington pour s'impliquer dans le dossier, mais, visiblement, elle n'a pu faire grand-chose.
H.K .: A nos yeux, la position de l'Europe pêche encore par une certaine timidité à l'égard de la cause palestinienne. Ses prises de position en la matière manquent de vigueur. J'en veux pour preuve la déclaration de la présidence tchèque, selon laquelle Israël a mené à Gaza une guerre défensive. J'en veux aussi pour illustration la récente décision de l'UE de faire d'Israël un partenaire privilégié. Agir de la sorte au moment où Israël poursuit ses violations du droit international, c'est lui donner le sentiment de l'impunité. Nous attendons de l'UE qu'elle s'implique davantage et mette en oeuvre, sans plus attendre, ses engagements. Faut-il rappeler que le projet de création d'un Etat palestinien est aussi un projet européen.
Q.O.: A vous entendre, les Palestiniens sont amers et fâchés contre les Occidentaux.
H.K .: Et pour cause. Les Palestiniens en veulent à l'Occident pour son impuissance à faire pression sur Israël et à le mettre devant ses responsabilités. Nous avons fait un compromis historique, en acceptant de vivre sur seulement 22 % du territoire de la Palestine historique. Tout se passe comme si on cherche à nous imposer davantage de compromis. Les Occidentaux se sont prononcés contre la poursuite de la colonisation, les implantations continuent. Ils se disent attachés au respect des droits de l'Homme, les atteintes israéliennes contre les Palestiniens sont quasi-quotidiennes. Ils se montrent critiques sur la question des barrages militaires, ceux-ci ont cru de 12 % depuis Oslo. Ils plaident pour une cohabitation entre Palestiniens et Israéliens, l'Etat hébreu érige un mur de séparation raciste. C'est choquant de constater qu'une force comme l'Europe a du mal à venir à bout de l'intransigeance d'Israël et l'obliger à se conformer aux résolutions internationales et aux actes qu'il a signés.
Q.O.: L'épisode sanglant de Gaza a donné lieu à des manifestations à travers le monde.
Déléguée générale de Palestine à Paris, que vous inspirent les manifestations organisées en France et en Europe ?
H.K .: Un sentiment de satisfaction à la vue d'images témoignant de la colère planétaire contre l'agression israélienne. C'est encourageant de voir une pareille prise de conscience sur les souffrances du peuple palestinien. Ses aspirations ont tellement été déçues qu'il a perdu confiance en les engagements de la communauté internationale. Ces manifestations illustrent l'écart entre les positions des Etats et celles des opinions publiques occidentales. Voir la rue européenne protester contre l'agression israélienne et témoigner de sa solidarité envers les Palestiniens est un signe de réconfort, la preuve irréfutable que notre peuple est privé de ses droits légitimes.
Q.O.: Dans le monde arabe et ailleurs, ils sont nombreux à estimer que les divisions inter-palestiniennes encouragent Israël dans son arrogance et sa fuite en avant.
H.K .: David Ben Gourion avait dit «il ne faut jamais permettre le développement d'une identité palestinienne». Depuis, Israël n'a jamais cessé de tout mettre en oeuvre pour diviser les Palestiniens. Les gouvernements successifs se sont employés à ostraciser l'OLP, lui déniant toute reconnaissance et l'accusant de «mouvement terroriste». Dans les années quatre-vingts, ils avaient joué la «carte Hamas», histoire d'affaiblir l'Organisation et de la marginaliser. Dans la foulée des accords d'Oslo, Itzhak Rabin avait qualifié l'OLP de «partenaire de paix». Il en a payé de sa vie. Cette stratégie est devenue plus visible après Camp David II en 2001. Ariel Sharon s'est attaqué - avec une volonté de destruction - à tout ce qui était de nature à symboliser le futur Etat palestinien. Il s'en est pris aux symboles de l'Autorité palestinienne - Moqataa, sièges des ministères, lieux des forces de sécurité -, aux infrastructures, aux écoles. Bref, il voulait éliminer toute trace de présence palestinienne. C'est mû par des objectifs similaires que le gouvernement d'Olmert a ciblé la bande de Gaza. Qu'il s'agisse de l'offensive contre Jenine, Ramallah et, dernièrement, à Gaza, Israël vise un objectif : montrer qu'il n'existe pas de partenaire palestinien et, par conséquent, pas de projet de paix. C'est une manière de faire voler en éclats le processus d'Oslo. L'Etat hébreu ne cherche pas à diviser les seuls Palestiniens, mais aussi le monde arabe et la communauté internationale.


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