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Et si chacun de nous plantait un arbuste ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 08 - 03 - 2009

La déforestation, ce fléau du troisième millénaire naissant, est en passe de devenir l'ennemi public n° 1 de la planète par l'effet de serre qu'il lui inflige. L'arbre prend une revanche, à sa manière, sur l'humanité techno-matérialiste.
Le développement de l'industrie des biocarburants achèvera sans coup férir le processus de dévitalisation des écosystèmes chancelants. Si l'alerte est depuis longtemps déclenchée en Amazonie, très dense par ailleurs, que dire alors de notre patrimoine forestier qui, quand il n'est pas livré à la furie des flammes, est tronçonné impunément. La hache traditionnelle est d'une bien lointaine souvenance. Est-il encore permis de voir de pleins camions transporter des troncs de jeunes pousses pour suppléer aux supports métalliques dans le BTP et ne rien faire pour arrêter la saignée ? Les belles haies de cyprès et casuarina, utilisées comme brise-vent autour des exploitations agricoles de jadis, sont de plus en plus « édentées » par des « braconniers » de l'arbre armés de tronçonneuses à haut débit. Le délit est commis le plus souvent au petit jour des jours de repos ou fériés.
Anciennement très denses dans la Mitidja, ces parures vertes sont en train de se clairsemer.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Etat yougoslave de Tito faisait passer par les armes les destructeurs de forêts. Sévère mesure, dirions-nous, mais il est probable que le contexte d'alors pouvait justifier un tel extrémisme législatif.
Le désert ne commence plus à Laghouat mais aux portes de Médéa, sur les montagnes pelées de Ksar El-Boukhari. A l'inverse des routes départementales et même des chemins vicinaux de l'époque coloniale, la route reliant les eucalyptus à l'Arba, parée de part et d'autre de platanes, en est le meilleur exemple : nos projets de routes « oublient » l'arbre. Mis à part quelques bosquets rabougris, le tronçon de la route nationale n°1 reliant Djelfa à Tamanrasset sur près de 1.700 km est aussi nu qu'une arête de poisson. L'on me dira alors que la pluviométrie de ces régions arides ne permet pas un tel « élevage ». Les séculaires pistachiers de Guettara (Djelfa) et de Hassi-Delaâ (Laghouat) ont bien survécu aux aléas climatiques pour contredire de pareilles assertions. Cette gigantesque essence, dont un exemplaire a été offert à l'expo de Barcelone dans les années 80, offre, par son épais feuillage, un immense parasol contre le soleil de plomb pour un troupeau d'ovins ou même de bovins. Au lieu de ces lugubres supports de lampadaires encaissés entre des murets ondulants en béton et consommateurs d'énergie électrique qui serpentent sur des kilomètres le long de routes à double voie, il aurait mieux valu investir dans le végétal.
L'arbre a le double avantage de retenir le mouvement des sols et de produire de l'ombrage sur les accotements. Son arrosage sera rendu aisé par la proximité de la route, depuis la récente réhabilitation de la maison cantonnière et ce n'est qu'un juste retour des choses. A la périphérie de nos villes et villages, des aires nues, servant le plus souvent de dépotoirs, sont à même de constituer des plages de verdure en remplacement de ces forêts de jonc bigarrées par le hideux sachet en polymère. Instituer un « jeudi vert » ne participerait d'aucune vue de l'esprit, il suffirait d'y mettre les moyens. Dans une ville de l'intérieur du pays, toute une campagne de plantation de palmiers a été menée par la municipalité et c'est tout à son honneur ; seulement, là où l'intention risque de tourner à la gabegie, c'est l'affectation du camion d'arrosage, selon l'inscription graphique sur la citerne du camion, aux seuls palmiers. Nous espérons nous tromper sur les véritables intentions !
Oued Nechou de Ghardaïa, cette zone d'habitat longtemps dédaignée par les habitants, est en train de connaître un essor fulgurant de reconstruction sans précédent. Les inondations cataclysmiques qu'a connues la vallée y sont certainement pour quelque chose. Cette fourmilière aurait pu être enthousiasmante si l'arbre jouxtait la « forêt » de rond à béton qui monte au ciel. Il est tout autant vrai pour les chalets flambant neuf et remis aux bénéficiaires lors de la visite du Président.
Et tout le monde sait qu'on ne peut planter au-delà du mois de mars.
Nos aïeux, plus « verts » que nous et de loin, n'ont pas laissé que des ksour, ils ont planté des superficies dépassant des dizaines de fois les surfaces construites avec d'ingénieux systèmes hydrauliques pour une ressource qu'ils ramenaient le plus souvent de très loin. Il est remarquable aussi que les terres arables n'étaient destinées qu'à la chose agraire ; on réservait les buttes rocheuses à la construction des médinas et des hameaux. Il en était de même dans les Aurès ou en Kabylie. Serions-nous moins concernés ? La foggara, ce trait de génie de nos ancêtres, n'est que la partie visible de l'iceberg. Les galeries souterraines, immensément profondes et longues, participaient plus de l'oeuvre pharaonique que d'un simple geste de creusement.
Les baudets utilisés pour le transport du remblai souterrain, confinés longuement dans les tréfonds telluriques sont, à leur sortie des galeries, frappés de cécité par la lumière du jour. Et pourquoi tout cela, dirions-nous ? L'effort déployé, aux limites physiques de l'Homme, est consenti pour la survie de l'arbre, source de vie pour la collectivité humaine elle-même. L'exemple le plus révélateur de cette opiniâtreté est celui du fellah du Souf qui, pour prévenir le comblement de son « ghaout » (profond entonnoir) par le sable envahissant, passe le plus clair de son temps à transborder vers le haut ce dernier par pleins paniers ! On lui prête dans l'imaginaire populaire des gestes de candeur légendaire : se saisissant d'un scarabée, il lui cracherait sur l'abdomen pour qu'en remontant, l'insecte ramène quelques grains de sable à la surface. Cette fable est sans doute l'expression d'un serment atavique que l'homme du Souf a érigé en règle de conduite pour ne point céder sous la cruauté de la nature.
Et il ne s'agit le plus souvent que de quelques palmiers à préserver. Le mythologique du rocher de Sisyphe trouverait dans ce contexte toute sa symbolique hagiographique.
Pendant que certaines de nos entreprises déracinent sans discernement pour raisons de travaux, il a été dénombré pour la seule wilaya d'Alger plus de soixante-dix mille arbres déracinés en deux décennies pour différents motifs. Alors qu'une société espagnole a délocalisé 500 arbres sur le passage du futur tramway dans la rue de Tripoli, aux grand bonheur des habitants. Est-ce dire que la sacralité de l'arbre doit aussi être importée ? Faut-il aussi que les Chinois, ambassadeur en tête, nous donnent la leçon par un acte de haute portée civilisationnelle à Magtaâ Kheira de Douaouda, en y reboisant pour marquer la journée mondiale de l'arbre ? Il y a lieu malheureusement de le croire.


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