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Le cancer, entre fatalité et faux espoirs: L'un des plus grands pourvoyeurs des cimetières d'Oran
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 04 - 2009

Il est l'une des premières causes de mortalité en Algérie, au même titre que les accidents de la route. Mais lui, il prévient avant de frapper et on voit la mort s'approcher sans que l'on puisse grand-chose. Tueur silencieux, le cancer continue à faucher les vies, régulièrement et plus rapidement d'année en année.
Les statistiques sont éloquentes mais restent relativement loin de la réalité puisque altérées en partie par le vieillissement de la population, car l'incidence du cancer augmente avec l'âge et aussi par l'absence de diagnostic chez beaucoup de cas qui échappent à la logique des «stats». Le cancer, par définition, est une prolifération importante et anarchique de cellules anormales qui ont la capacité d'envahir et de détruire les tissus sains et de se disséminer dans l'organisme. Mais au-delà de la compréhension académique et des chiffres impersonnels, le cancer s'attaque directement à la structure familiale, la mettant à mal le temps d'accomplir sa besogne, et ne lâchant prise que lorsque le deuil est fait. « C'est une mort qui fait souffrir et le malade et sa famille, personne ne peut y échapper », racontera Salim qui a accompagné pour ses derniers jours sa soeur, morte d'un cancer généralisé. « C'est pénible le sentiment d'impuissance devant cette mort qui rampe inexorablement », ajoutera-t-il.
Parler du cancer sous tous ses aspects, c'est forcément évoquer la mort et surtout cet aveu d'impuissance et d'échec qui accompagne la famille du malade. Le fatalisme est également un ingrédient indispensable dans l'équation finale. Une terminologie rattachée au destin qui fait que la famille accepte son sort, mais une fois seulement que la mort a accompli son travail. « Tant qu'on ne l'a pas encore enterré, on souffrira avec lui et plus que lui », dira N., dont le frère traîne un cancer du foie depuis plus d'une décennie. « Les premiers temps après le diagnostic, les spécialistes qu'on a consultés ne lui donnaient pas plus de six mois, mais c'est finalement Dieu qui décide ». N., les larmes aux yeux, détaillera ce pénible chemin fait par la famille au chevet de leur enfant. « Nous avons tout tenté mais il a refusé la chimiothérapie, il espère toujours mais il sait qu'il n'a aucune chance. Les jours de crise, lorsqu'il vomit, lorsqu'il a mal et qu'il ne peut plus bouger, on se dit que c'est la fin mais il arrive toujours à se remettre sur pied ». N., comme tous les parents de malades cancéreux, vit la mort au quotidien, mais également avec l'espoir d'une intervention divine, se raccrochant à une histoire entendue d'une voisine qui a entendu dire, à son tour, qu'un tel a guéri du cancer après avoir pris une mixture faite à base de plantes médicinales.
Des prédicateurs oncologues ?
Ces exemples, loin d'être des exceptions, circulent parfois avec force dans le cercle familial du malade et même au-delà et il n'est pas rare de voir des « interférences » dictées par la volonté de bien faire s'immiscer dans le monde du cancéreux. Recettes miracles, adresses de « taleb » et site web d'émissions télévisées dédiées à la guérison par l'entremise de remèdes « religieux » sont conseillés, soufflés, dictés à l'entourage du malade qui, en désespoir de cause, tente même l'inimaginable pour pouvoir s'accrocher à un infime espoir autre que celui de la fatalité. Des cas de guérison sont cités comme ça pour convaincre la famille, mais très rares sont les cas réellement identifiables.
Côté chiffres, on a enregistré l'année dernière 350 nouveaux cas du cancer du sein au CHUO, où l'on a signalé le décès d'une dizaine de femmes et une centaine d'ablations. En 2007, on enregistrait 300 nouveaux cas du cancer du sein. Selon des oncologues, les facteurs favorisant ce type de cancer sont notamment héréditaires et à trouver dans la vie socioéconomique de la femme. Ils affirmeront, en outre, que l'absence d'un sérieux dépistage est parmi les causes réelles de la propagation du cancer. En effet, selon eux, il serait souhaitable que toutes les femmes âgées de plus de vingt ans procèdent, si possible chaque mois, à une autopalpation des seins. Idéalement, les femmes de plus de quarante ans devraient subir périodiquement un examen assez profond incluant une radiographie mammaire.
Pour le cancer du col de l'utérus, qui occupe la deuxième place avec près de 300 nouveaux cas en 2008, un programme de prévention incite les femmes à effectuer un frottis au moins tous les trois ans à partir des premiers rapports sexuels. Le cancer du côlon peut être détecté précocement par la mise en évidence de sang dans les selles.
Pour les hommes, l'auto-examen des testicules devrait également être régulier. Concernant le cancer de la peau, les statistiques le placent à la troisième position, avec une centaine de nouveaux cas signalés l'année dernière au CHUO. Il est fréquent à partir de 40 ans, avec deux fois plus de cas chez la femme que chez l'homme. Il affecte les personnes présentant des peaux claires ou s'exposant au soleil durablement et de façon répétée. Généralement, il apparaît sur une malformation congénitale préexistante, tel un grain de beauté ou, d'une manière autonome, sous forme de tache de taille moyenne de 7 mm au minimum d'un brun violacé à contour irrégulier.
Les chiffres de l'apocalypse
Par ailleurs, le cancer de la thyroïde a enregistré une cinquantaine de nouveaux cas au CHUO l'année passée. Toujours selon les propos des spécialistes, les causes de cette maladie résident surtout dans le manque d'iode dans les selles. Ce cancer est généralement féminin puisqu'il touche 5 femmes pour un homme. En effet, le ministère de la Santé enregistre, selon un bilan national, plus de mille nouveaux cas par an.
Le cancer de la prostate affecte, quant à lui, la glande de l'appareil génito-urinaire masculin, appelée prostate. Il s'agit là d'un cancer génito-urinaire le plus fréquent chez l'homme. En 2008, le CHUO a enregistré une centaine de nouveaux cas dont la plupart à un stade très avancé. On estime à 15% le nombre des hommes susceptibles de développer ce cancer au cours de leur vie. La prévalence de la maladie croît avec le temps, l'âge moyen d'apparition de la maladie étant de 65 ans et plus. L'incidence du cancer de la prostate est liée à l'alimentation. Des études ont établi une corrélation entre lui et un régime riche en graisses et pauvre en fibres, tout en ajoutant que la généalogie joue un rôle non négligeable.
Enfin, on estimera que 80% des cancers sont liés à l'environnement. La fumée de cigarette, inhalée activement ou passivement, est un facteur prépondérant, responsable d'environ 30% de la mortalité due au cancer. L'alimentation serait à l'origine de 40% des décès par cancer, mais la relation de cause à effet n'est pas clairement définie. Certaines graisses et fibres seraient associées à une forte incidence du cancer du côlon. Les graisses seraient, comme l'alcool, des facteurs favorisants.
A cause de la difficulté de son dépistage, le cancer de la rétine prend de plus en plus d'ampleur à Oran, notamment chez les enfants. A ce sujet, on apprend auprès de la clinique ophtalmologique d'Oran que cette dernière a reçu, depuis le début de l'année, 10 nouveaux cas de cette pathologie. Les malades subissent généralement un traitement superficiel avant de passer à la chirurgie, qui consiste en général en l'ablation de l'oeil. Cette chirurgie est indispensable pour prévenir la contamination du deuxième oeil, en l'absence d'un laser diode qui pourrait servir comme une thérapie simple et efficace afin de traiter cette maladie et même pour la dépister plus tôt. En effet, une unité de cancérologie oculaire n'est pas disponible au niveau du l'ensemble du territoire national. Les malades graves sont généralement évacués pour une prise en charge à l'étranger, notamment à Paris où les recherches médicales en la matière sont très avancées. Selon les spécialistes, les causes de cette maladie sont notamment héréditaires, dues au mariage consanguin, ou c'est la conséquence d'une méningite non traitée. Pour assurer un traitement à cette maladie grave, le choix semble porté sur l'hôpital Mustapha Pacha, à Alger, pour la création d'une unité de cancérologie oculaire. En attendant que la science découvre la cellule tueuse du cancer, les familles n'ont d'autres choix que de prier Dieu pour qu'il abrège les souffrances de leur malade.


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