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La grève vue par les élèves
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 11 - 2009

Un mur de silence semble séparer les enseignants grévistes avec leurs élèves. C'est ce qui ressort des interviews express qu'on a pu réaliser avec certains d'entre eux. Pour la plupart d'entre eux, ils ont une idée très vague sur les raisons qui ont amené leurs enseignants à observer ce mouvement de protestation. Nabil a été très explicite dans ce sens «nous avons entendu parler de la grève. Le dimanche, quand nous avons rejoint notre lycée, on a trouvé un tableau où on a affiché les cours maintenus et ceux annulés». Son camarade nous confirmera qu'aucun enseignant gréviste ne s'est rapproché des élèves pour leur faire part des motivations du corps enseignant. Ainsi, on a raté une belle occasion pour informer les élèves, notamment les lycéens, sur le sens de «effet rétroactif», «rentrée en vigueur d'une loi ou instruction 24 heures après sa publication dans le Journal officiel» et bien d'autres notions. Ce déficit de communication a bien évidemment laissé le champ libre à des interprétations erronées du mouvement de la grève. Ainsi, un lycéen, persuadé que c'est la question salariale qui a poussé les enseignants à ce débrayage, nous lance «il parait qu'ils réclament 8 millions de centimes !!!». Abondant dans le même sens, un autre dira «ils réclament un salaire équivalent à celui des enseignants universitaires». La discussion sur les salaires a été l'occasion pour certains élèves pour reconnaître la légitimité d'une telle revendication. «C'est normal, les augmentations ont touché pratiquement tous les produits», lancera-t-il.
Pour d'autres élèves, les enseignants observent ce mouvement de grève à cause de la surcharge des emplois du temps. Sur un temps presque triomphal, l'un d'eux nous dira : « on va finir l'année vers le 15 juin». Il prétendra que c'est une enseignante, répondant favorablement à l'appel d'un des syndicats initiateurs de ce mouvement, qui l'a informé. Evidemment, une telle perspective l'enchante. Il se plaint des horaires appliqués cette saison. «Nous terminons tous les jours à cinq heures de l'après-midi». Mieux ou plus grave, il estime que cette grève, dont il ignore allègrement les tenants et aboutissants, est une aubaine pour se reposer. D'ailleurs, cette idée de «bénéficier» d'une semaine de repos revient chez plusieurs. A la sortie d'un CEM, dont les enseignants viennent juste de rejoindre le cortège des grévistes, une bande d'élèves clamaient avec joie «une semaine de repos, une semaine de repos». H.S., une lycéenne, n'a pas pris le soin de nous cacher son bonheur de ne pas travailler toute une semaine. Pourtant, elle se rend pratiquement tous les jours à son lycée «pour voir mes copines et s'amuser». Elle émet son voeu de voir la grève durer des semaines sinon des mois. Quand nous lui avons évoqué la possibilité de l'année blanche, notion dont elle ignore la signification, elle se rétractera. C'est à ce moment qu'elle donnera raison à ses camarades qui refusent cette grève et qui ne souhaitent pas sa reconduction. Elle estimera leur nombre à 10 % de sa classe. A ne pas se méprendre, les élèves qui refusent de «perdre leur temps» à cause de la grève existent bel et bien. Un groupe de filles et de garçons, rencontrés aux alentours du Lycée Lotfi, nous laissera cette impression. Dans un français correct, l'une d'elles nous dira «chez moi j'essaye de me rattraper. Je suis décidée d'avancer dans mon programme». On saura que cette lycéenne doit passer son bac à la fin de l'année et compte prendre des cours privés dès le mois de février. Sinon, elle se contente d'avancer «je comprends les raisons des enseignants». Une autre, juste collégienne, accompagnée de sa mère, nous exprimera son mécontentement de «perdre du temps à cause de la grève».
A l'inverse, Nabil, au courant de la moindre information se rapportant à l'équipe nationale, avouera «jouir» du temps libre «grâce» à la grève. «Je me réveille jusqu'à dix heures et j'ai oublié ces jours-ci le stress du bus». Quand nous l'avons acculé, il a reconnu qu'il a essayé sans succès d'ouvrir ses cahiers chez lui. Cette grève a démontré à quel point l'école et le lycée sont «vécus» par les élèves comme une corvée. Aucun de nos interlocuteurs ne nous a laissé entendre que son établissement scolaire est un espace où il se «retrouve», encore moins un espace d'épanouissement. D'ailleurs, les garçons, sachant que leurs enseignants observent un arrêt de travail, ne prennent même pas la peine de se rendre à leur lycée. «Pour quoi faire ?», nous lance l'un d'eux, sur un ton de défi. Tourner en rond en bas de la cité où il habite lui semble plus intéressant. D'autre part, il ressort de nos discussions que les élèves ne sont vraiment pas aux courant des informations concernant le conflit opposant le ministre de l'Education aux syndicats autonomes. Quant à disposer d'une organisation les représentant et défendant leurs intérêts ? L'idée de syndicalisation des lycéens paraît provenir d'une autre planète aux yeux de ceux que nous avons interrogés.


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