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Garder la barbe ou sauver le pantalon ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 04 - 2010

Grosso modo, la guerre analogique contre le passeport biométrique a divisé le pays en deux clans : ceux qui sont contre à cause de l'obligation d'enlever le voile et la barbe pour les photos d'identité, et ceux qui sont contre à cause de l'atteinte aux libertés individuelles, à cause du «fichage» policier des Algériens et à cause de l'octroi de cette mission à une boite étrangère. Les démocrates en appellent aux Algériens pour sauver la démocratie et la liberté, les conservateurs et les islamistes en appellent aux Algériens et à la Oumma pour sauver les oreilles des femmes et les cheveux des femmes de la nudité. Pour les démocrates, on doit respecter la liberté de l'Algérien ; pour les islamistes, ont doit respecter la liberté d'avoir une barbe ou un voile pour tout Algérien et Algérienne. Les uns défendent une liberté générale, les autres une liberté accessoire. Une femme «fichée», est-elle plus libre si elle est fichée mais pas obligée d'enlever son hidjab ? Un homme barbu est-il heureux s'il garde sa barbe ou sa liberté ? A l'inverse, une femme voilée mais sans obligation de fournir deux témoins et de donner les noms de ses fréquentations est-elle libre ? Un barbu doit-il se sentir confiant quand on ne lui demande pas d'enlever sa barbe mais d'enlever tout le reste ? L'homme doit-il être libre dans ses croyances ou dans sa vie ? Dans son pays ou face à un appareil photo ? Devant l'histoire ou devant un photographe ?
Pour l'essentiel, les démocrates se battent pour la liberté en règle générale ; les islamistes se battent pour leur liberté spécifique ou seulement pour la libération d'El Qods (au détriment de toutes les autres guerres de décolonisation dans le monde par exemple). Les deux ne se rejoignent pas ou seulement si peu. Les régimes peuvent donc les isoler. Les régimes savent qu'on peut calmer une majorité qui ne demande qu'un droit au voile et cerner une minorité qui ne demande que le respect de la liberté. Curieusement, les islamistes qui restent majoritaire dans le peuple demandent juste un petit morceau de «Liberté», là où les démocrates qui sont minoritaires en demandent le plus grand morceau possible. La raison ? Evidente : les courants conservateurs ressemblent plus aux régimes autoritaires qu'aux démocrates. Big Brother peut avoir une barbe sans que cela ne gène son œil immense. Big Brother (Le Grand Frère) ne peut pas être démocrate car là, il sera «Brother» (Frère), pas «Big» (Grand). Le débat sur l'atteinte aux libertés par la biométrie n'a pas mobilisé grand monde en Algérie malgré son urgence. Le peuple s'apercevra encore une fois trop tard de son encasernement dans quelques années. Pour le moment, la mode est celle de l'indignation dite religieuse : qu'on nous enlève les pantalons mais qu'on ne touche pas à nos barbes ni à nos voiles. C'est le slogan ambiant même si, résumé ainsi, il paraît dur. C'est la conséquence d'une manœuvre qui dure depuis des décennies : on permet à ce peuple de construire des mosquées de quartier, mais pas de construire un pays. A la fin, après vingt ans de fatwa sans fin, il demande à garder une barbe et un hidjab pour sa photo et pas de garder sa liberté. André Malraux l'avait annoncé : le 21ème siècle sera celui d'El Qardaoui, pas celui du président de la Ligue algérienne des droits de l'homme.

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