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La grève, quelle routine !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 05 - 2010

Le scénario est lassant. Pourtant il se répète indéfiniment, à l'occasion de chaque grève ou mouvement de rue.
Ils avaient engagé une première action de protestation, en novembre. Après bien des manœuvres, la tutelle avait été contrainte d'admettre qu'elle se trouvait face à un mouvement d'envergure, qui paralysait tout le secteur. Mais pendant que des organisations, non agréées officiellement, s'imposaient sur le terrain, le ministère de l'Education avait engagé des négociations avec la fédération de l'Education, une des filiales de l'UGTA, le syndicat préféré du gouvernement algérien! La grève étant devenue plus dure, le ministère de l'Education avait été contraint de revenir au réel. Et de reconnaître le bien-fondé des revendications des grévistes, qui devenaient ainsi légitimes. Le ministère s'est engagé solennellement à les satisfaire.
Après plusieurs mois d'attente, l'accord n'a cependant pas été appliqué: l'administration s'était révélée incapable de mettre à exécution un accord salarial signé par le ministère. Ceci avait suscité la méfiance des enseignants, qui se sont lancés dans une nouvelle grève, qui a hypothéqué sérieusement l'année scolaire. La tutelle avait de nouveau condamné, et le ministre était monté au créneau pour donner des assurances. La fédération UGTA a été de nouveau sollicitée, et utilisée pour torpiller la grève. Sans succès.
Ceci est le récit des deux grèves des enseignants, durant l'année scolaire en cours. Mais il suffirait de remplacer «enseignants» par « cheminots », pour retrouver, exactement, le même scénario qui a prévalu lors de la grève à la SNTF, cette semaine. Un point important d'une convention collective, durement négociée, n'a pas été appliqué par la direction de l'entreprise des chemins de fer. Les cheminots se sont mis en grève, sans que la fédération UGTA s'implique dans le mouvement. Ce n'est que plus tard que cette organisation a tenté d'intervenir, pour jouer au pompier. Quant à la SNTF, elle a fini par admettre qu'il y a un vrai problème nécessitant des négociations avec les grévistes. Elle a donc promis de satisfaire les revendications des travailleurs.
Pour les deux mouvements de grève, on ne parle plus des journées de travail perdues, ni des cours ratés par les élèves, ni des problèmes rencontrés par les usagers du train. On oublie la déchéance du syndicat officiel, et on occulte la poussée d'une nouvelle base syndicale que les autorités refusent de reconnaître. On ne se rend même plus compte qu'une Algérie vivante, dynamique, est en train d'émerger, qu'elle essaie de s'imposer sur le terrain social, en ayant recours à des moyens de lutte démocratiques et pacifiques, mais qu'elle bute systématiquement sur une administration sclérosée, qui se maintient grâce à sa formidable force d'inertie et qui empêche ainsi le pays de bouger.
A côté de ce combat entre ces deux Algérie qui s'affrontent depuis des années, on note aussi cette manière de gérer les crises, devenue caricaturale. Dans tous les secteurs, les problèmes s'accumulent, à cause d'une administration incapable d'anticiper les crises, de les gérer autrement que par le bras de fer et le pourrissement. Cela donne des explosions régulières, comme ces mouvements de grève qui, pour être sauvages, n'en sont pas moins légitimes, comme l'a reconnu Abdelmadjid Sidi Saïd, le très conciliant patron de l‘UGTA, lors de la grève à la SNTF. Quand la grève est déclenchée, un curieux tribunal de Sidi M'Hamed, faisant preuve d'une célérité remarquable, juge le mouvement de protestation illégal. C'est un moyen de pression comme un autre, utilisé par l'administration pour gérer la grève. Ensuite, on assiste aux mêmes manœuvres, aux mêmes déclarations sur les efforts de l'Etat pour prendre en charge l'ensemble des préoccupations des travailleurs, avant d'aller au fond des choses, pour négocier et accepter les revendications des grévistes.
Pourquoi ces pertes de temps, d'argent et d'énergie ? Pourquoi attendre que les gens sortent dans la rue pour leur parler ? Pourquoi des administrations refusent-elles d'appliquer des décisions prévues par la loi, ou ayant fait l'objet d'accords dûment signés avec les représentants des travailleurs ? Ce sont les grands mystères de l'Algérie du nouveau siècle. Des mystères qui relèvent souvent de l'absurde. Un système politique est conçu pour anticiper les crises, et prendre les mesures adéquates pour les éviter. A défaut, il engage les actions nécessaires pour en atténuer l'effet. Et si la crise déborde dans la rue, on estime alors que le système politique a échoué.
En Algérie, le responsable ne peut et ne sait pas anticiper. Quand la crise éclate, il manœuvre, nie la réalité, et pousse au pourrissement, en attendant que la tutelle lui donne des instructions. Et quand celles-ci arrivent, elles vont contre le bon sens le plus élémentaire.
Ou bien elles arrivent trop tard. Ce qui provoque ce scénario de grèves à répétition : le système politique algérien a réussi à transformer la grève en une vraie routine.


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