Il est reconnu qu'en été les malades atteints du diabète ou de l'hypertension artérielle, les personnes atteintes de maladies chroniques en général, doivent éviter de s'exposer au soleil surtout lorsque la température est forte. Ces maladies chroniques étaient au centre d'une émission de la radio Chaîne 1 de la radio nationale, avec pour invité le Docteur Mostefa Khiati, président de la Fondation pour la recherche médicale (FOREM). Justement, interrogé sur les effets de la chaleur, le docteur Mostefa Khiati a souligné qu'elle réduit la quantité d'eau dans les cellules du corps humain ce qui affaiblit les personnes atteintes de maladies chroniques. L'invité de la Chaîne Une a estimé que «les statistiques des malades chroniques ne correspondent pas à la réalité algérienne». Selon le président de la Forem, il y aurait une sous-évaluation ou une surévaluation statistique de ces maladies. Il a cité la maladie de Parkinson dont on évalue à 30 000 le nombre de cas en Algérie. Selon le docteur Mostefa Khiati, en réalité, il y a 1,5% de personnes âgées de plus de 65 ans en Europe, soit 110 personnes sur 100 000, autrement dit 20 000 personnes affectées alors qu'en Algérie le chiffre est en deçà avoisinant les 15 000. En plus, souligne-t-il, «il n'y a pas ici les médicaments nécessaires, sachant qu'ils sont très chers parce qu'ils ne sont pas fabriqués localement, comme c'est le cas des médicaments contre le sida et le cancer». Concernant le cancer, patients et observateurs relèvent que la situation est globalement catastrophique. Quatre centres de radiothérapie existent mais ils tombent en panne fréquemment. Hormis le cancer du sein dont la prise en charge tend à être complète et régulière à travers le pays bien que la demande soit en constante augmentation, pour les autres cancers, c'est la galère, surtout lorsque le patient est au stade terminal. Nous sommes encore loin de l'accompagnement du malade en fin de vie, comme on dit dans d'autres pays. D'importants enjeux Retour au studio de la radio où le président de la Forem a affirmé, par ailleurs, que les personnes âgées refusent les médicaments génériques bien qu'ils ne diffèrent pas chimiquement des médicaments originels. Aussi, du moment que l'effet est identique, il faudrait préparer psychologiquement ces malades à accepter ces médications, a noté le Dr Khiati. Ce spécialiste fait allusion à la sensibilisation de la population en général, car il faut dire que le générique est frappé de suspicion auprès de toutes les catégories de malades. Il faudrait expliquer pédagogiquement ce qu'est un médicament générique, s'il le faut par des campagnes télévisées de longue durée, vu l'importance de l'enjeu médical et économique. Autre sujet, selon le président de la Forem, les médecins spécialistes sont concentrés dans le nord du pays. Selon lui, 70% d'entre eux sont localisés dans 18 wilayas universitaires ou côtières et que pour l'intérieur du pays il en résulte une faible couverture médicale. C'est pour cela, a-t-il précisé, que les médecins expérimentés et ceux qui viennent de l'intérieur du pays sont encouragés à travailler à l'intérieur, notamment ceux ayant des spécialités en particulier pour traiter les maladies chroniques répandues. Lors de cet entretien, le Dr Khiati a également évoqué les rencontres internationales et les recommandations qui en ressortent. Selon lui, elles n'ont pas de bases précises. Cet aspect, a-t-il souligné, est du ressort du ministère de tutelle qui a pour obligation de mener les études et le recensement des maladies existantes. Il y a des associations qui disposent de statistiques à ce sujet mais elles sont incomplètes, pas fiables, en raison de la mobilité des malades à travers les wilayas, a-t-il affirmé. Il y a des associations qui activent dans le domaine de la santé et qui sont en quête de relations contractuelles en vue de mettre un terme aux problèmes que rencontrent les hôpitaux, a indiqué le président de la Forem. Il a rappelé que cette «politique a été exposée en 2 000 et devait entrer en application en 2004-2005». Il a précisé en substance, qu'il s'agissait «d'attribuer une carte de soins et d'accès gratuits aux hôpitaux en faveur des plus démunis et, en même temps, d'élaborer un budget spécifique pour chaque hôpital». Ce projet, a estimé le Dr Khiati, a été «retardé en raison de l'implication simultanée de plusieurs ministères : Santé, Travail, Solidarité nationale et Intérieur».