Il voulait porter atteinte à mon honneur à maintes reprises. Lassé, je me suis défendu mais je ne voulais en aucun cas tuer». Celui qui a parlé ainsi, est un jeune à peine sorti de l'adolescence, H.A., âgé de moins de 20 ans, qui ne cessait de répéter ces mots lors de la première audience, dans la matinée de dimanche dernier, du tribunal criminel près la cour de justice de Médéa. Son antagoniste est un homme âgé de 43 ans, S.A., un SDF qui allait perdre la vie au cours de cette chaude nuit du mercredi 30 juin 2010 aux environs de minuit trente minutes. Selon l'arrêt de renvoi dressé par la chambre d'accusation, c'est à l'intérieur d'une rôtisserie située au centre-ville de Médéa qu'une dispute éclata entre H.A. et S.A. aux environs de minuit. Une altercation verbale que les deux antagonistes poursuivront dans la rue et qui se transformera rapidement en accrochage physique. Devant la forte corpulence physique, le jeune H.A. se saisit d'un tournevis qu'il avait dans sa poche et porta un violent coup, un seul, au niveau du cou de S.A. Profondément touché, ce dernier fera une centaine de mètres en titubant avant de s'écrouler à hauteur de «Mesdjeb El-Forkane». Il décédera une demi-heure plus tard des suites d'une forte hémorragie. H.A. était accompagné, au moment du drame, d'un ami, B.Z. âgé de 23 ans, poursuivi quant à lui pour non-assistance à personne en danger de mort et non-dénonciation de crime. Un meurtre dont le représentant du ministère public dira: «Ces faits sont établis à travers l'intention de tuer avec ce tournevis caché dans la proche. C'est pourquoi nous réclamons la réclusion à perpétuité à l'encontre de l'accusé H.A. et trois années de prison ferme pour le deuxième accusé B.Z.». Une demande de peines que les trois avocats des deux accusés auront beaucoup de peine à en demander la réduction en demandant la requalification de l'accusation d'homicide volontaire en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner pour H.A., et l'acquittement pour B.Z., tout en demandant au tribunal d'accorder les circonstances atténuantes les plus larges à leurs mandats. Après de longues délibérations, le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa condamnera H.A. à quinze années de prison ferme pour homicide volontaire, alors que B.Z. a écopé, quant à lui, de six mois de prison ferme et d'une amende de 30.000 dinars.
