Aucune crise ne couve au sein du FLN et les déclarations des «redresseurs» ne sont que des affabulations. C'est la réponse de Belkhadem à ses détracteurs, lors d'un court discours hier à l'occasion d'une session extraordinaire du comité central (CC) du FLN organisée à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj, à Alger. Le secrétaire général du FLN a préféré commencer par évoquer le sujet des redresseurs et a voulu montrer l'image d'un réconciliateur en rappelant qu'il s'est réuni à deux reprises avec le chef de file des redresseurs, Salah Goudjil, pour, dit-il, écouter ses «revendications». Belkhadem, qui précise qu'il appartenait au congrès du FLN de changer les membres élus du CC, affirme qu'il avait demandé, lors de la première rencontre avec Goudjil, une liste de ceux, au sein du comité central, que le chef de file des redresseurs accuse de ne pas répondre aux critères fixés par le parti. Salah Goudjil, rapporte Belkhadem, a refusé de rendre publique une telle liste de membres du CC qui seraient cooptés lors du dernier congrès du parti. «Il m'a demandé d'user de mes prérogatives de SG du parti pour écarter certains membres du CC et j'ai répondu que cela ne peut entrer ni dans une logique partisane, ni dans une logique démocratique», a déclaré Belkhadem qui note qu'un autre rendez-vous a par la suite été pris pour se revoir. La deuxième rencontre a fini pareillement en queue de poisson et n'a rien apporté de nouveau, a déclaré le SG du FLN qui souligne qu'il avait demandé lors des discussions l'installation d'un groupe de travail au sein du comité central pour régler le différend mais en vain. Belkhadem affirme même qu'il avait suggéré à Goudjil de remettre en cause son poste de secrétaire général du parti à travers un vote à bulletin secret des membres du CC mais son interlocuteur a encore refusé cette idée. En fait, toutes les suggestions faites pour mettre un terme à ce nouveau feuilleton du FLN auraient été refusées par Salah Goudjil, souligne Belkhadem. Ce dernier affirme que Goudjil veut participer aux prochaines élections (législatives et locales) avec des listes parallèles sous le sigle FLN, ce qui est inadmissible, estime encore Belkhadem qui indique que rien ne pourra se faire en dehors des instances légitimes du parti, notamment les kasmas, les mouhafadhas et le comité central. L'élaboration des listes électorales passera par ces instances, poursuit le secrétaire général du Front de libération nationale. «Le FLN n'est pas un plat servi sur une table», dira encore Belkhadem qui conseille de ne pas faire les mêmes erreurs du passé. A l'adresse des partis et des parties qui critiquent le FLN, Abdelaziz Belkhadem répond par cette sentence : «Vous êtes des carcasses sans âme». Auparavant le secrétaire général du FLN a annoncé que le nombre de participants à la session extraordinaire du CC s'élève à 298 ainsi que 24 autres qui détiennent des procurations délivrées par des membres du CC qui n'ont pas pu prendre part à la réunion. Le patron du FLN qui fera également état de l'absence de trois membres pour cause de maladie, dira que 16 membres n'ont pas participé et n'ont pas justifié cette absence. Le chiffre de 16 personnes représente, semble-t-il, le nombre des «redresseurs». C'est du moins ce que suggère Abdelaziz Belkhadem qui minimise cette «fronde» et qui souligne que désormais l'objectif est de ratisser large à l'occasion des prochaines élections de 2012. D'ailleurs le seul point inscrit à l'ordre du jour du CC sera justement consacré à ces élections. Une commission devrait être installée par le parti après le mois de Ramadhan pour mettre en place une stratégie en prévision de ces échéances électorales, a déclaré le patron du FLN qui souligne que «nous n'accordons aucun intérêt à ceux qui battent les tambours».
