Le parti du FLN - il faut insister sur le mot parti afin de le distinguer du FLN historique - se livre à nouveau en spectacle. Des apparatchiks contre des apparatchiks et aucune idée au milieu. Sauf, bien entendu, les attaques en trahison et en déviation. Et quand même les rejetons des apparatchiks se mettent de la partie, on devine qu'on ne vole pas haut en termes de débats politiques. Non pas qu'un «fiston» ne puisse partager les «convictions» présumées de son paternel, cela peut exister, il ne faut pas en disconvenir. Mais, on se serait attendu à ce que la pudeur politique élémentaire fasse que les paternels demandent aux fistons de se faire discrets. De ne pas faire le «spectacle», la «fourdja». De ne pas donner une illustration «concrète» et affligeante de la régression vertigineuse de la politique. Ce Front de libération nationale, celui qui, par l'action politique des hommes de la trempe de Abane Ramdane, était devenu le rassembleur des forces politiques du pays, se retrouve réduit à des gesticulations confuses entre des hommes qui n'ont pas d'idées particulières. Le FLN, qui a été l'instrument de la renaissance d'une nation, réduit à de vulgaires histoires de familles qui se livrent à des batailles de quartiers, à des querelles risibles entre redresseurs, redressés et autres comploteurs scientifiques Voilà qui devrait donner des arguments solides à ceux qui demandent que l'on rende ce sigle à la Nation et donc à son histoire. Le secrétaire général du FLN et ses adversaires ont-ils des idées politiques à défendre ? Représentent-ils vraiment des «courants» politiques et des programmes ? Si tel était le cas, on ne les a pas rencontrés ! Tout ce que l'on constate est que cette présumée tension et ces conflits reviennent de manière atavique à l'approche des élections. Et, bien entendu, on présume également que cela n'est jamais sans lien avec les luttes et bisbilles au sein du système. Le FLN, qui a été mis dans la «maison de l'obéissance» avec le «complot scientifique» qui a entraîné le départ de M. Abdelhamid Mehri en 1996, n'a aucune ligne politique depuis cette date. Il n'est certes pas différent des autres partis de l'Alliance présidentielle, dont l'identité politique a été dissoute dans le «soutien» au programme du Président. Mais par rapport à l'histoire qu'il se targue de porter, il est bien l'incarnation de la formidable dénaturation de la politique en Algérie. Il n'y a plus de politique au FLN, il n'y a que de l'ambition «perso» qui fait assaut d'allégeance. Les redresseurs - contrairement par exemple à la LADDH - n'ont eu aucun mal à obtenir une autorisation de l'administration pour tenir leur réunion jeudi dernier. On aurait loué le libéralisme de l'administration qui a permis à des gens en «dissidence» de pouvoir se réunir et s'exprimer, si elle n'était pas si fermée avec les opposants. Si les «redresseurs» du moment - encore une précision qui s'impose car Belkhadem et ses amis ont été des «redresseurs» contre Benflis - peuvent agir avec l'aval de l'administration, cela tient au fait que le FLN est une «affaire de famille». Il ne faut pas s'étonner de constater que ce psychodrame d'apparatchiks n'intéresse pas beaucoup les Algériens. Ils savent que ce n'est pas là-bas que le débat sur les changements, absolument nécessaires, aura lieu. Il n'y a que des crêpages de chignons, des anathèmes et des accusations de sorcellerie entre ennemis du jour qui seront les amis du demain. C'est tout. That's all folks.
