Que le FLN soit suspendu au calendrier du ministre des Affaires étrangères pour régler sa crise, que le RND se lance dans une campagne de séduction vers le haut, soit de la politique, on veut bien le croire, mais que l'on veuille nous convaincre que les partis de la majorité pourraient avoir une once de poids sur le cours des événements du pays, c'est une autre affaire. Il serait intéressant de savoir si les militants de base du FLN arrivent à suivre ce qui se passe au sommet de leur parti. De dissidence en dissidence, de réunion en conclave, les différents clans s'épuisent en manœuvres pour “redresser” leur formation ou redresser les “redresseurs”. Est-ce que cet imbroglio captive les foules ? Non, pas vraiment parce que les résultats de cette guerre intra-muros n'auront aucune incidence sur la vie politique en général. Redresseurs ou redressés, au FLN, il s'agit de reprendre le chemin difficile et perdu du pouvoir. Le parti et ses apparatchiks ne peuvent survivre en dehors du système qu'ils ont “contrarié” lors de la parenthèse de l'élection présidentielle. À ce jour, on ignore tout du bilan politique de cette aventure, et chacun s'emploie assidûment à l'effacer pour revenir au bercail. Le RND, lui, ne l'a pas déserté, mais sa loyauté au président Bouteflika n'est pas “suffisamment rétribuée”, selon plusieurs membres de la direction du parti. Il est régulièrement reproché au secrétaire général de ne pas avoir arraché des postes de responsabilité au profit de ses camarades. Beaucoup croient qu'il y a une place à prendre, celle du FLN dans les rouages de l'Etat, et qu'il suffit de multiplier les activités publiques pour se faire rappeler au bon souvenir des pourvoyeurs de postes. Surtout à la veille d'un éventuel remaniement ministériel. Certains considèrent que tout ceci relève de la politique et que cela entre dans la vie ordinaire des partis. Peut-être. Que le FLN soit suspendu au calendrier du ministre des Affaires étrangères pour régler sa crise, que le RND se lance dans une campagne de séduction vers le haut, soit de la politique, on veut bien le croire, mais que l'on veuille nous convaincre que les partis de la majorité pourraient avoir une once de poids sur le cours des événements du pays, c'est une autre affaire. En fait, une affaire entendue depuis l'élection du 8 avril. G. K.