Le président du MSP (Mouvement de la société pour la paix), Aboudjerra Soltani, multiplie les sorties médiatiques et ne rate désormais aucune occasion pour «dénoncer» et taper sur ces anciens compagnons dans l'Alliance présidentielle qu'il a quittée, il y a à peine quelques jours. Il a choisi le lendemain de la conférence de presse d'Ahmed Ouyahia pour réagir et décocher des flèches empoisonnées à l'endroit du secrétaire général du RND qu'il appelle de tout son cœur à démissionner de son poste pour laisser place à un «gouvernement de technocrates» pour préparer les prochaines élections. La réaction d'Ahmed Ouyahia, en ce qui concerne les déclarations du Premier ministre turc sur le passé colonial de la France en Algérie, n'est pas également du goût du président du MSP qui dénie le droit à Ouyahia de s'exprimer au nom de l'Algérie. Pour Aboudjerra Soltani, qui intervenait à l'occasion d'une conférence de presse organisée hier au siège de son parti à Alger, seul le président de la République est habilité à intervenir dans la politique étrangère du pays. Pis, Soltani qualifie même de «dangereuse» la déclaration d'Ouyahia si ce dernier, dit-il, s'exprimait en tant que Premier ministre. Par ailleurs, revenant sur son retrait de l'Alliance présidentielle, le président du MSP soutient que cette alliance est entrée dans «l'immobilisme» depuis plusieurs années. Il dira exactement le contraire du discours qu'il n'avait de cesse de développer quand il siégeait aux côtés du FLN et du RND. Ces deux derniers ont été sévèrement critiqués par le conférencier qui les accuse d'avoir géré l'Alliance présidentielle uniquement d'en haut. Soltani reproche également aux deux partis de se succéder à la tête du gouvernement alors que l'article 11 du document qui a scellé l'alliance autour du programme de Bouteflika prévoyait une «alternance» au poste de chef de gouvernement ou de Premier ministre. «Nous nous sommes retrouvés à travailler pour ces deux partis», a déclaré le président du MSP en soulignant que ses anciens compagnons dans l'Alliance présidentielle ont vidé de leurs sens les réformes du chef de l'Etat et ont exploité l'état d'urgence et la réconciliation nationale à des fins partisanes.
