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Ahmed Bouchaïb n'est plus: Le dernier du groupe des 22 tire sa révérence
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 01 - 2012

Hier, avant la fin de matinée, la nouvelle du décès de Ahmed Bouchaïb, le dernier «du groupe des 22» a fait le tour de la ville d'Oran. Il s'est éteint à l'âge de 94 ans. Ce militant du PPA-MTLD qui était malade, puisqu'il a subi, il n'y a pas longtemps, des interventions chirurgicales, a rendu l'âme dans le domicile de sa fille se trouvant sis boulevard de la Soummam. En principe, son enterrement aura lieu à Aïn Témouchent, sa ville natale.
L'homme s'est éclipsé des regards depuis plus de quarante ans. Certes, on a fait appel à lui pour présider la commission, qui avait porté son nom, et qui avait planché sur l'assassinat de Mohamed Boudiaf, son ami et son frère de lutte. Malgré son passé de militant de la première heure de la cause nationale, Ahmed Bouchaïb est pratiquement inconnu des jeunes générations. Jamais un évènement digne de sa grandeur ne lui a été consacré. Sa dernière sollicitation par un organe de la presse nationale remonte à 2008. Dans un entretien accordé à Liberté, il fera preuve de beaucoup d'honnêteté intellectuelle et révèlera quand même quelques vérités. Signalons que Ahmed Bouchaïb avait représenté l'Oranie dans cette réunion parce que Fartas Abbes et Ben Alla, activement recherchés par la police coloniale, ne pouvaient y prendre part. Auparavant, Ahmed Bouchaïb a participé activement au commando qui a perpétré le hold-up de la Poste d'Oran, le 6 avril 1949, parce qu'il faisait partie de l'OS, organisation devant préparer les conditions matérielles au déclenchement de la guerre de libération nationale. L'homme est mort en emportant avec lui énormément de secrets. Bien sûr, il s'est imposé un lourd silence concernant l'affaire Boudiaf. Pour rappel, cette commission avait produit deux rapports, un appuyant la thèse de l'acte isolé, qui avait été très controversé lors de sa publication. Mais en ce qui concerne l'histoire de la guerre de libération nationale, il avait déclaré que des enregistrements (des matériaux pour l'écriture de l'histoire) ont été réalisés sous le règne de Chadli. Et de s'interroger : «Je me demande où sont passées ces cassettes ». Plus explicite, il reconnaîtra la difficulté d'élaborer l'histoire de cette période, ce qui laisse le champ libre pour les étrangers comme Benjamin Stora qu'il cite nommément. «Personne n'est capable de vous dire la vérité, car tant que certaines personnes sont vivantes, des zones d'ombre persisteront », avait-il dit. Son jugement s'applique à son cas personnel. La trajectoire militante de cet homme reste à faire.
Soulignons que Ahmed Bouchaïb, oublié par les institutions de la République, ne l'a pas été par des associations et ses concitoyens. De temps à autre, on l'invitait pour participer aux débats sur les figures de la guerre de libération nationale. La dernière occasion où cet homme est apparu en public remonte au 17 janvier 2010, lors d'une rencontre commémorative du 55ème anniversaire de la mort de Didouche Mourad. Concernant une question d'actualité, celle de la repentance ou non de la France sur ses crimes en Algérie, il avait une position des plus catégoriques. Il se déclare contre tout lien, y compris commercial, avec l'ancien occupant. Pour signaler les multiples facettes de cette personnalité, ajoutons qu'il avait fait le bonheur de l'USMT, club de Aïn Témouchent, avant d'être totalement absorbé par son engagement pour la cause nationale.
Le défunt a été un militant de la cause nationale dès les années 40 et a pris part, avec d'autres nationalistes, à la préparation du déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954. Né le 13 juillet 1918 à Aïn Témouchent, Ahmed Bouchaïb a suivi, dès son enfance, un enseignement traditionnel dans les écoles coraniques, avant de fréquenter l'école «indigène» pour décrocher le certificat de fin d'études primaires. Le défunt exerça le métier de facteur avant d'effectuer le service militaire obligatoire. A la fin des années 40, il accueillera des militants du PPA, traqués par les services de la police française, et les entraîna au maniement des armes dans la perspective du déclenchement du combat salvateur. Feu Ahmed Bouchaïb avait également représenté la région de l'Oranie, à la réunion du groupe des 22, qui a eu lieu le 25 juin 1954 à Alger, sous la présidence du chahid Mostefa Ben Boulaïd, pour préparer le déclenchement de la lutte armée. Il fut membre du Conseil de la 4ème Mintaka (région), à la veille du déclenchement de la Révolution. La nuit du 1er Novembre 1954, il était aux côtés du défunt Ahmed Bitat pour participer à l'attaque de la caserne de Blida. Installé durant une année dans la région de la Mitidja, il sera arrêté en 1955, près de Boufarik, suite à un accrochage avec l'armée française, action au cours de laquelle le chahid Souidani Boudjemaa tomba au champ d'honneur. Détenu successivement dans les prisons de Blida, de Serkadji (Alger) et d'Oran, feu Ahmed Bouchaïb a poursuivi, jusqu'à l'indépendance, ses actions militantes, observant notamment une grève de la faim en 1958. Après le recouvrement de l'indépendance, il assuma plusieurs postes dont celui de député de l'Oranie à l'Assemblée constituante de 1963.


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