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Films piratés: Le cinéma à moindre frais
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 13 - 02 - 2012

Les pluies, qui contraignent les vendeurs à démonter les présentoirs et à remettre les CD dans leurs cartons, n'empêchent pas les plus irréductibles des cinéphiles de s'enquérir très rapidement des nouveautés que Madjid et ses compères auront téléchargées sur le Net.
Films, séries, documentaires ou dessins animés, en arabe, en français ou en anglais, les habitués de ce «commerce» - situé à l'intersection de deux rues très fréquentées du quartier de Gambetta - sont certains de trouver de quoi assouvir leur passion. «D'habitude, je prends mon temps de choisir mais, aujourd'hui, rak tchouf, il recommence à pleuvoir », déplore l'un des clients en demandant à l'un des vendeurs si la saison quatre du Mentaliste était arrivée. «Mazel, il faut probablement attendre encore quelques semaines. Mais il y a une nouvelle série que je te recommande, The Event, tu m'en diras des nouvelles», répond son interlocuteur en s'interrompant pour aller farfouiller dans l'un des cartons. «Tu verras, ça vaut la peine !», en tendant une pochette de deux CD à son client qui paie 160 DA et court rejoindre sa voiture. Pendant un moment encore, Madjid et les siens continuent de servir leurs rares et courageux clients et clientes, avant de lever définitivement le camp, chassés par la pluie et le froid exceptionnels de ce début février.
A Oran, comme partout en Algérie, l'industrie des CD piratés fait beaucoup d'heureux, aussi bien parmi les vendeurs que chez ceux des cinéphiles qui ne peuvent accéder aux bouquets satellitaires un peu trop chers, ou n'ont pas le temps ni la patience de télécharger eux-mêmes les films. «J'ai Internet à la maison mais je ne connais pas les sites de téléchargement et, à ce qu'on m'a dit, l'opération peut aussi durer quelques heures. Je trouve plus simple de m'approvisionner chez mon ami», confie l'un d'eux en ajoutant : dépenser parfois 300 DA par semaine pour satisfaire son penchant pour le cinéma, plus particulièrement pour les séries policières, d'action ou de science fiction. Et de ce fait, les séries qui sont ou ont été diffusées par les chaînes étrangères se retrouvent presque toutes sur les présentoirs, à raison de 80 DA le CD. Qu'il s'agisse des Gossip Girls, Mentaliste, Burn Notice, Les Kennedy, Grey Anatomie, Dr House, ou des séries phares des décennies passées comme Colombo, N.Y Police judiciaire..., la majorité de ces séries sont disponibles et les cinéphiles ont même la latitude de commander des séries passées de mode. «J'ai des milliers de fichiers et de CD à la maison, il y a juste à demander, confirme Madjid sans se laisser aller à de plus amples détails. Mais les accessoires sont de plus en plus chers et c'est pour cela que le CD vaut 80 DA au lieu de 70, comme ce fut le cas l'année passée». Ceci quand les clients ne reviennent pas se plaindre de la mauvaise qualité de certains CD et exiger l'échange, ce que les vendeurs acceptent sans renâcler, conscients de la médiocrité rampante des propriétés d'une certaine catégorie de ce support déjà vieux de 20 ans.
SIX EN UN
Côté films - en sus des nouveautés auxquelles les cinéphiles peuvent parfois accéder avant même leur sortie cinéma en Europe -, les nostalgiques des années western peuvent retrouver des classiques compilés dans des DIVX qui offrent la possibilité d'enregistrer six titres en même temps. «J'ai remarqué que certains quadragénaires et quinquagénaires recherchaient les films de cowboys, je propose donc un petit assortiment de western», explique un buraliste du côté de Belgaïd, à l'est d'Oran, en désignant une série de pochettes soigneusement rangées dans une boîte en carton. On y retrouve notamment des compilations d'anthologie de John Wayne, Burt Lancaster, Paul Newman, Glenn Ford et Clint Eastwood, classés aux côtés de films arabes, de matchs de football et de documentaires politiques.
A Oran-ville comme dans les autres communes, les commerces de films piratés fleurissent au vu et au su de tout le monde, en dépit de la lutte supposée acharnée que les services concernés leur livrent. Les chiffres établis, rendus publics en 2011 par la direction régionale de l'Office national des droits d'auteur (ONDA), faisaient état de la vente illégale de 30 millions de CD-ROM à travers la région ouest du pays, ce qui permet de se faire une idée sur l'ampleur d'un phénomène dénoncé à travers le monde, mais sans lequel une grande partie du cinéma mondial serait inaccessible au commun des Algériens. «Imaginez que l'on dépende de l'ENTV ou des salles de cinéma ? interroge un cinéphile oranais. Je considère que le piratage est une bénédiction parce que nous pouvons accéder à la création artistique sans attendre pendant des mois». Une opinion que de très nombreux Algériens doivent partager dans un contexte où le pouvoir d'achat se fragilise de plus en plus et où l'accès «légal» au cinéma est presque impossible.


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