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Sétif : une aide au logement rural «chiche» pour «baraques en béton»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 06 - 2012

Dans le monde rural, le recours au crédit bancaire pour financer le logement est très limité. Les populations n'aiment pas s'endetter et l'aide de l'Etat au logement rural, portée en 2010 à 700.000 dinars, y supplée quelque peu. Au nord de Sétif, des bénéficiaires la trouvent largement insuffisante du fait de la hausse de coût des matériaux et de main-d'œuvre. D'autres l'attendent. L'impact de cette aide de l'Etat est visible avec l'éclosion de nombreuses habitations. «Des cases carrées», pas «belles». Des «baraques en béton» qui ne plaisent pas aux vieux maçons.
Comment finir les travaux de construction ? La question est posée avec un certain désarroi par Salim, un apiculteur de 35 ans, habitant Bousselam, commune perdue dans les zones montagneuses du nord de Sétif. Le calcul est vite fait et la conclusion claire : les 700.000 dinars d'aide de l'Etat pour la réalisation, en auto-construction, de son logement sont insuffisants. Selon lui, construire une petite habitation de 64 m2 nécessite au moins le double. Il suffit, souligne-t-il, de voir les prix des matériaux de construction qui ne cessent de flamber et le transport aussi. Le rond à béton est vendu à hauteur de 6400 dinars le quintal tandis que le ciment coûte, en ce mois de juin, 700 dinars le sac. Comparativement à l'hiver dernier, période la moins favorable à la construction, les prix du ciment ont quasiment doublé. Les besoins de Salim sont de 300 sacs de ciment et de quelque 25 quintaux de ronds à béton des différents calibres. Et une fois les matériaux acquis, le constructeur du logement rural devra songer à la main-d'œuvre dont le coût tourne autour de 180.000 dinars. C'est le tarif moyen exigé actuellement par les maçons de la région pour prendre en charge les travaux de réalisation «des fondations jusqu'à la dalle». Sans la finition de l'intérieur de la maison, précise Salim. Il sait que l'aide de l'Etat ne suffira pas et qu'il devra solliciter un «coup de pouce» du paternel, travailleur immigré à la retraite. «Avec mes seuls moyens, je ne pourrais pas terminer la construction», avoue-t-il. Sans compter que la vague exceptionnelle du début de l'année a causé la perte de la moitié des 100 ruches dont ils s'occupaient depuis trois ans. «Une grosse perte», dit-il en se contraignant un peu à garder le sourire.
TUILES ROUGES ET PASSE-DROITS
Belkacem, un autre bénéficiaire de la formule d'aide au logement rural, a commencé à creuser les fondations avant de toucher «l'argent de l'Etat». Le maçon mis à part, l'ensemble de l'équipe à l'ouvrage est constituée de jeunes bénévoles. «Des cousins et des voisins», précise-t-on. Ouvrier qualifié dans un organisme public, Belkacem, marié et père d'un enfant de 3 ans, compte, lui aussi, sur l'aide de sa famille pour réaliser sa propre maison. Il insiste avec douceur, l'Etat doit faire un effort car «tout a augmenté depuis 2008. Le ciment, le transport, les maçons, tout... il faut l'augmenter (l'aide de l'Etat, Ndlr)». Il pense que les choses sont «plus simples en ville» où les bénéficiaires obtiennent des clés pour des logements achevés. D'autres villageois n'en sont pas encore là, ils attendent de pouvoir figurer sur la liste des bénéficiaires des aides au logement rural. Un chômeur de 40 ans, père de deux filles, qui attend, depuis 4 ans, de pouvoir accéder à cette aide de 700.000 dinars délivrée par tranches. «Mon tour n'est pas arrivé parce qu'on a donné des logements à des gens qui ne les méritaient pas», explique-t-il en soulignant combien sa famille vivait «à l'étroit» dans la maison paternelle.
PHENOMENE NATIONAL
Les accusations de passe-droit sont légion et constituent un sujet de discussion récurrent dans les cafés de Bousselam. Avec philosophie, un enseignant note que des «citoyens s'estimant lésés dans leurs droits dénoncent parfois de telles pratiques mais aucune action sérieuse ne suit… C'est un phénomène national !». Il n'en demeure pas moins que les aides de l'Etat au logement rural marquent déjà de leurs empreintes le paysage urbanistique des villages. On compte entre 150 et 200 logements distribués par an, indique un membre de l'Assemblé communale (APC). De nouvelles habitations, «des cases carrées» poussent comme des champignons partout au bord des routes de Bouandas et de Beni Ourtilane. C'est du sommaire. La nouvelle vague de construction n'a pas tenu compte de l'architecture locale. Les maisons en pierre, coiffées de tuiles rouges qui dominaient le paysage, jusqu'à la fin des années 80, se font de plus en plus rares. «Aujourd'hui on construit n'importe comment. Les anciens ne sont pas instruits mais plus intelligents que nous. Ils n'auraient pas accepté d'habiter dans ces baraques en béton», atteste avec conviction un vieux maçon.


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