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Les arrière-petits-fils d'un Pouvoir Illégitime
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 01 - 08 - 2012

Avant-hier à Mostaganem, une scène : des policiers abondamment caillassés des hauteurs d'un quartier populaire, par des jeunes agressifs qui avaient été délogés d'un trottoir et d'une rue squattée. Avant avant-hier, c'est un bus entier qui avait été pris en otage par des cagoulés, dans la même ville, délestant les voyageurs avant de s'en aller en riant. Cela se passe d'ailleurs, ailleurs, dans tout le pays. « Il n'y a plus d'Etat», disent les Algériens, avec un regard dur vers Bouteflika, ses grâces pour les prisonniers, sa politique de compromis et ses charités mal ordonnées. Les discussions algériennes, quand elles ne portent pas sur le hallal et le haram, devenus des empires du sens et de l'absurde, parlent de «l'Avant», d'autrefois: de l'époque où un garde champêtre avait l'autorité d'un Obama, où l'enseignant «primaire» avait le poids d'un tribunal et d'un ancêtre ou d'un colonel du DRS, de l'époque où les trottoirs étaient pour les piétons, la place publique pour les gens et l'arbre pour le ciel et la saison. Aujourd'hui ? «C'est la guerre». L'effondrement de l'Etat et sa reculade vers les zones off-shore du régime s'est traduit par un dépeçage de l'espace public : trottoirs pour les commerçants informels, places publiques pour le commerce des barbus, stationnement pour les jeunes à matraques, lots de terrain pour le plus puissants, les plages pour les plus rapides.
Du coup, d'effet dominos à effet de rwandisations, les policiers n'ont plus ni l'autorité ni la prestance pour l'incarner, souvent. Autant pour les autres corps de sécurité gangrenés par les mêmes maux que le bon peuple, dirigés vers la surveillance de l'agitateur politique, en s'alliant avec le malfrat du quartier, encanaillés, désarmés et édentés par les lois qui leur interdisent d'user du feu ou du Pouvoir. On est passé du trop d'Etat, il y a des décennies, à «pas d'Etat» aujourd'hui. Et les Algériens, ceux des classes moyennes, ont aujourd'hui peur et en parlent. Ils voient un avenir de violences, de rapt et d'agression contre eux et leurs enfants et leurs espaces. A l'époque de Bouteflika, les Algériens ne se sentent pas protégés, ni dans leurs biens, ni dans leurs personnes.
D'où vient cela ? Des «grâces» irresponsables et négligées dit-on. Du fait que la prison ne fait plus peur et fait même rire les récidivistes. Du policer sans autorité, sans crédibilité, et sans armes et sans culture sur sa mission et ce pourquoi il est payé. De l'école de Benbouzid. De la décennie 90 et de ses ravages post-guerre. Et, surtout, de cette alliance entre le régime et la « plèbe », les segments violents de la société, ceux qu'on lance en guerre punitive contre les classes moyennes quand celles-ci veulent des réformes ou se révoltent. En égyptien, cela s'appelle El Baltaguya. Intuitivement les Algériens devinent ce contrat au-dessus de leurs têtes : à la sortie des stades, les policiers sont plus accommodants avec les hooligans, qu'avec une « marche » de médecins. Et on sait pourquoi.
Retour aux années du régime policier et de l'abus impuni ? Non, le chantage à l'autorité est une vieille recette chez les régimes autoritaristes. Ce que demandent les Algériens, c'est un Etat, pas un Pouvoir. C'est un exercice de la police qui respecte la loi, une autorité légitime, juste et ferme. Car, c'est parce que le régime se sait illégitime qu'il cherche les alliances, s'accommodent des compromissions, cède devant l'allié malfrat et engage des mercenaires ou se fait caillasser ses policiers qui ne peuvent rien faire, ou font eux-mêmes partie de la violence et de l'impuissance des Algériens. « C'est ce que vous demandez non ? Les droits de l'homme ? », diront les fourbes seigneurs. Oui, mais on demande un Etat, pas une sieste de dix ans de règne. Un exercice juste de la violence sous monopole, une autorité légitime, une protection des biens et des personnes.
Ce n'est pas parce qu'un policer ou un gendarme est auteur d'un dépassement, qu'il faut désarmer la police et la gendarmerie de toute autorité. Car ces corps sont des institutions et des fonctions : le mal est ailleurs : il est dans le manque de légitimité et de démocratie : celle qui permet de surveiller le policer qui faute et de punir le malfrat qui vole et viole. Sans cela, on va vers le pire. On le sait tous: il n'y pas plus d'Etat. Seulement un monologue, une sieste souveraine et, le reste, c'est chacun pour soi avec les terribles chiffres de la délinquance en Algérie. Le mal de l'autorité n'est déjà plus dans ses dérives (surveiller les couples et les opposants et pas les voleurs; pourchasser les «déjeuneurs» durant le Ramadan et pas les agresseurs), mais il est plus profond, on le sait tous et on le payera tous si on continue d'accepter ce régime alité et cette convalescence qui dure depuis une décennie.


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