Le viaduc transrhumel de Constantine dont la réalisation a atteint globalement le taux de 40% au premier septembre 2012, coûtera plus cher que le montant initial de 15 milliards de dinars. Toutefois, la date de livraison prévue pour le 1er trimestre 2014 sera respectée, a annoncé hier un responsable de la société brésilienne Andrade Gutierrez (AG) en charge du projet. En effet, M. Clovis Martinez, le président régional d'AG pour l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie, basé à Lisbonne, de passage, hier, à Constantine pour la présentation du projet, a fait ces déclarations au cours de la cérémonie qui s'est déroulée à la base de vie de la société implantée dans le quartier du Bardo, en présence de l'ambassadeur de la République fédérale du Brésil en Algérie, du wali de Constantine, ainsi que des autorités locales et des ingénieurs de la société. Présentant ce projet à l'assistance, le responsable d'AG a commencé par indiquer que le chantier constantinois est conduit par un effectif de 1.731 travailleurs, dont 145 expatriés. «Les travaux du chantier qui comprend la réalisation de 4.300 mètres de routes entièrement à la charge d'AG, a expliqué M. Martinez, des travaux non visibles où chaque bloc comporte 14 pieux de 2 mètres de diamètre chacun, qui sont enfoncés dans le sol jusqu'à 40 mètres de profondeur, ont rencontré des problèmes imprévus de glissements de terrain dans la partie nord où les conditions géologiques sont très complexes. Nous avons mené des investigations techniques approfondies qui nous ont amenés à réaliser des murs de soutènement». Notre interlocuteur n'a pas caché que ces problèmes ont influé sur le coût du projet qui vient d'être revu à la hausse. «Une réévaluation est en cours d'élaboration», s'est contenté de dire le responsable brésilien sans avancer de chiffres, en ajoutant toutefois qu'au moment de la présentation de l'offre, les experts d'AG ne connaissaient pas les conditions locales de réalisation. A une question sur la connexion du projet à l'autoroute Est-Ouest, M. Martinez a répondu que cela ne fait pas partie du contrat et qu'il reste encore à réaliser six kilomètres de route pour arriver à l'autoroute. Au cours de la même cérémonie, un protocole de coopération entre Andrade Guterriez et l'université Mentouri de Constantine a été signé. Invitée par notre journal à commenter cet accord, Mme Hobar, vice-rectrice chargée de la coopération à l'université Mentouri, a indiqué que « ce protocole qui comprend un volet formation pour le transfert de technologie est établi pour que l'ouvrage soit pris en charge par les Algériens eux-mêmes une fois les Brésiliens partis. La formation qui concerne les étudiants de la filière génie civil est réalisée sur le site du chantier du transrhumel. L'accord porte également sur la réalisation par le partenaire brésilien d'un ouvrage sur l'histoire de l'ouvrage et ses archives techniques, notamment du point de vue de la géologie et des techniques utilisées». Mlle Mansouri, chargée des relations avec le secteur économique, ajoutera que cette formation pourrait, éventuellement, concerner ceux des étudiants en formation dans la filière instrumentation automatique et électronique, puisqu'il y a des techniques de pointe qui sont introduites dans la construction de ce viaduc. «Ils seront formés dans le cadre de séminaires qui seront animés par les ingénieurs et les spécialistes d'AG et complétés par des sorties sur chantier. Le protocole porte sur toute la durée du projet. A signaler enfin que nos partenaires brésiliens restent ouverts à nos propositions pour envoyer nos étudiants dans leurs chantiers du métro d'Alger, de Jijel, etc.». Signalons pour terminer que, lors d'échanges de paroles protocolaires, l'ambassadeur brésilien, M. Henrique Sardinha, et le wali de Constantine, M. Nouredine Bedoui, ont mis en exergue la coopération fructueuse entre les deux pays dont la réalisation du transrhumel constitue, avec l'université Mentouri, œuvre réalisée dans les années 1970 par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, un véritable fleuron.
